Dissipé au cours des dernières semaines, le confort rassurant des matchs en main de l’Impact s’est transformé en mince longueur d’avance sur ses adversaires. Au lendemain d’une défaite contre les Red Bulls à New York, le Bleu-blanc-noir se retrouve dans une situation précaire. Toujours accrochées à la dernière place qui donne accès aux séries, les troupes de Mauro Biello son chauffées par Orlando qui n’est qu’à un point derrière après une séquence de quatre victoires consécutives.

Le Onze montréalais a encore son destin entre ses mains, mais la marge d’erreur est faible. Ayant hérité d’un groupe dont le moral était miné, Biello a choisi de mettre l’accent sur le plaisir et le positivisme lors de son premier mois en charge. Les résultats démontrent que ses joueurs ont répondu. Depuis le début d’octobre, la situation a changé. L’Impact est dans une guerre de tranchées et le sera jusqu’à la fin de sa saison. Quels sont donc les soldats qui peuvent mener l’équipe derrière les lignes ennemies?

Bush le kangourou

Poste de commande

Après une grosse bourde face à Orlando samedi, Evan Bush a offert une solide performance à New York. Le portier peut remercier ses poteaux qui l’ont sauvé à deux reprises, mais le pénalty qu’il a bloqué et ses sorties clés ont aussi gardé son équipe dans le match. Devant lui, on attend le retour en force du général Laurent Ciman. Les suspensions et une trêve internationale ont compliqué les deux derniers mois de sa saison. Moins conquérant au cours de cette période, il reste un atout essentiel pour croiser le fil d’arrivée.

Le Belge a ce qu’il faut pour mener les troupes, mais son partenariat avec Victor Cabrera n’est pas idéal. Les deux aiment bondir vers l’avant pour intervenir et le cœur de la défense se retrouve souvent à découvert. Hassoun Camara et Wandrille Lefèvre ont des profils plus complémentaires à celui de Ciman. Ils présentent également des qualités de leadership plus importantes que celle de Cabrera.

Dans les tranchées

Bush le kangourou

Eric Alexander jouait gros mercredi soir en se voyant octroyer une place dans le onze de départ. Il est malheureusement tombé à court. Possiblement pour la dernière fois. Potentiellement un as caché de la transaction envoyant Felipe aux Red Bull en début d’année, l’Américain de 27 ans n’a pu s’imposer dans l’uniforme montréalais. Utilisé à toutes les sauces, sa polyvalence semble avoir joué contre lui puisque plus de huit mois plus tard, son poste attitré demeure inconnu.

Avec tous les défauts qu’ils peuvent présenter, le trio formé de Marco Donadel, Patrice Bernier et Nigel Reo-Coker offre les meilleures chances de gagner la bataille du milieu de terrain. En leur présence, la récupération se fait plus rapidement, le ballon circule mieux et le support offert à Didier Drogba est plus important. Et Nacho Piatti? Sa contribution aux efforts défensifs est insuffisante dans l’axe et le reste de l’équipe s’en voit hypothéqué derrière lui.

Par les flancs

Évidemment, Nacho doit se retrouver sur le terrain. À ce chapitre, ma position reste la même qu’elle était dans mes dernières chroniques. J’aimerais voir l’Argentin sur la gauche, là où il a plus d’espace devant lui pour attaquer et jouer sur ses qualités. Et sur la droite? Dilly Duka. Grâce à ses replis défensifs et son apport en contre-attaque, ce dernier a contribué au réveil des siens en fin de match contre New York. Duka n’est pas le joueur le plus éclatant ou volubile, mais sa contribution globale offre un équilibre dont l’équipe aura besoin dans les prochaines semaines. Le moment serait bien choisi dans les dix prochains jours pour qu’il retrouve le sommet de sa forme.

Andres Romero et Johan Venegas sont des joueurs intéressants d’un point de vue offensif. Ils n’ont toutefois pas démontré le contrôle émotionnel et l’assiduité défensive nécessaires à ce stade-ci de la saison. Qu’en est-il est Justin Mapp dans toute cette histoire? Sur le banc. N’ayant eu que 178 minutes de jeu en MLS depuis la mi-mars, il serait insensé de fonder les espoirs du club sur son retour de blessure. Pourrait-il jouer un rôle clé comme partant en séries? Absolument. Il demeure toutefois un joueur fragile physiquement qui prend du temps à retrouver la forme. Il faudra probablement un mois avant de pouvoir compter sur lui pour tout un match.

Au front

Drogba redonne espoir

Je ne sais pas à quel point Didier Drogba maîtrise l’accent écossais (probablement mieux que Mel Gibson), mais l’Ivoirien est le William Wallace de l’Impact. À l’image du héros de Braveheart, il inspire et mène les troupes comme nul autre ne sait le faire. Son expérience lui permet également de jouer dans la tête de ses adversaires. Sasha Kljestan l’a appris à ses dépens en ratant un pénalty pour les Red Bull après que Drogba soit venu lui adresser quelques mots bien choisis. L’attaquant montréalais a ensuite ajouté l’insulte à l’injure en convertissant lui-même un pénalty en deuxième demie, soit un huitième but en huit matchs qui le place sur un pied d’égalité avec Piatti au sommet des marqueurs montréalais.

Bien qu’il mène la ligne, Drogba ne peut être la seule bougie d’allumage de l’équipe. Contrairement à un scénario hollywoodien, la course aux séries n’est pas l’affaire d’un seul homme et tous les acteurs devront jouer leur rôle.

N’empêche qu’un film inspirant avant le prochain match permettrait peut-être de sortir des blocs plus fort contre le Colorado samedi. Des suggestions?

Sam profite d'un cafouillage