MONTRÉAL - Mettez les excuses sur la glace et détournez votre regard du rétroviseur. L’heure n’est pas encore au bilan chez l’Impact de Montréal.

Ce qui devait arriver pour que le Bleu-blanc-noir évite l’élimination s’est matérialisé dimanche après-midi. D’abord, les hommes de Rémi Garde ont respecté la condition primaire à leur survie en battant Toronto FC 2-0. Ils ont ensuite appris que le Crew de Columbus avait subi une improbable défaite à Orlando, un dénouement suffisant pour prolonger jusqu’à la toute dernière semaine du calendrier le suspense qui règne dans l’Association Est.

L’Impact a maintenant besoin d’une victoire dimanche prochain en Nouvelle-Angleterre combinée à une défaite ou un match nul du Crew contre le Minnesota pour assurer sa qualification en séries éliminatoires. 

D.C. United a quant à lui confirmé son inscription au tournoi d’après-saison en vertu d’une victoire de 3-1 contre New York City FC.

« C’est vrai que ça a été un après-midi avec pas mal de rebondissements », a reconnu Garde, qui a été mis au courant des résultats influençant son équipe juste avant d’aller la cloche de la section de supporteurs 1642, une fois le coup de sifflet final donné.

« À la mi-temps, Rod [Fanni] m’a chuchoté dans l’oreille ‘Sais-tu c’est combien à Washington ?’, a rigolé Samuel Piette dans le vestiaire des vainqueurs. Mais ce n’était pas le temps de regarder le téléphone. Je ne pense pas que le coaching staff aurait apprécié! »

« À la fin, quand on a vu que Columbus avait perdu, on était très content. Ça fait du bien d’avoir une lueur d’espoir », a résumé le milieu de terrain québécois.

Avant de pouvoir pousser un soupir de soulagement collectif, les joueurs de l’Impact ont eu un pied dans le précipice. En début de deuxième demie, pratiquement au moment où Quincy Amarikwa bousillait une chance en or d’ouvrir le score, Federico Higuain donnait les devants à Columbus. Avec D.C. United en plein contrôle à Washington, on se dirigeait vers un scénario où le pointage à Montréal risquait d’être impertinent. Avec des victoires de ses deux rivaux, l’Impact était mort.

Mais Orlando a presqu’immédiatement créé l’égalité et l’Impact, déchaîné, a fini par récolter les dividendes de son travail. À la 72e minute, Ignacio Piatti s’est vu accorder un penalty après consultation de la reprise vidéo. L’Argentin n’a pas déçu et l’espoir est revenu.

Evan Bush a réussi le plus important de ses quatre arrêts à la 86e minute, étirant les doigts pour rediriger une frappe de Lucas Janson par-dessus la barre transversale. Piatti a mis la touche finale à la victoire à la 89e minute. Il aura besoin d’un but la semaine prochaine pour égaler son total de chacune des deux saisons précédentes.

« Un match assez ouvert, finalement, qui a basculé en notre faveur, mais on ne va pas dire qu’on l’a contrôlé du début à la fin, loin de là, synthétisait Garde. Mais c’est vrai qu’on avait eu pas mal d’opportunités avant et assez souvent, je me suis dit que j’espérais qu’on ne les regrette pas. »

Mauvais présage

Avant que l’arbitre Baldomero Toldeo ne confirme la validité des doléances de Piatti en lui accordant le penalty décisif, l’Impact s’était retrouvé du mauvais côté d’une décision arbitrale rendue avec la complicité de l’assistant-vidéo.

L'Impact relève le défi

À la 36e minute, un but contre son camp du défenseur torontois Chris Mavinga, après deux arrêts magistraux d’Alex Bono, avait provoqué les premières célébrations au stade Saputo. Mais le visionnement de la séquence au ralenti a permis de déterminer qu’Amarikwa était en position de hors-jeu au tout début de la séquence.

L’Impact a été sauvé à son tour avant l’entracte, le drapeau du juge de ligne pointant au ciel au moment où Sebastian Giovinco faisait trembler les cordages.

Giovinco a frappé la barre à la 52e minute, interrompant momentanément la série d’occasions gaspillées par Amarikwa dans le tiers opposé. Un attaquant moindrement allumé aurait réduit le niveau de nervosité bien avant que Piatti ne doive à nouveau jouer les sauveurs.

Bush a effectué une grosse sortie à l’heure de jeu, ralentissant juste assez la frappe de Janson pour l’empêcher de rouler derrière sa ligne. L’homme du match a terminé la rencontre avec un dixième blanchissage en poche, une nouvelle marque personnelle.

« Pendant le match, j’ai fait remarquer à Jukka [Raitala] qu’ils n’avaient pas affiché les autres pointages au tableau indicateur et j’avais pris pour acquis que les nouvelles étaient mauvaises, a raconté le gardien. Mais présentement, on est excités. Je sens déjà une certaine énergie. On est prêt à recommencer la semaine prochaine. »​