MONTRÉAL – L’Impact a annoncé mardi la mise sur pied de son Centre d’identification et de perfectionnement (CIP), une entité gérée par son académie qui vise à exporter le savoir-faire et les valeurs de l’organisation dans les différents clubs du Québec.

 

« Il y a beaucoup d’expertise qui reste à l’intérieur des clôtures et des murs du Centre Nutrilait. Je pense qu’on peut partager davantage », a expliqué en conférence de presse Patrick Leduc, le directeur des opérations soccer de l’Impact.

 

L’Impact est déjà associé à trois clubs de la région montréalaise, soit ceux de St-Lazare-Hudson, Mont-Royal-Outremont et Saint-Lambert. L’objectif serait d’arriver à sceller une vingtaine de partenariats dans l’ensemble du Québec.

 

Un club amateur associé au CIP recevra de façon ponctuelle la visite d’instructeurs afin de profiter de séances d’entraînement alignées avec la philosophie et la méthodologie de l’Académie de l’Impact. Les entraîneurs de ces clubs auront également accès à des formations offertes par les éducateurs professionnels de l’Impact.

 

« Il y a beaucoup de joueurs au Québec. Qu’a-t-on à leur offrir? Quel est la qualité de l’enseignement auquel ils sont exposés? Il est là, le défi, identifie Leduc. Il y a beaucoup d’entraîneurs homologués, mais il y aussi beaucoup de joueurs qui sont dirigés par un parent ou par quelqu’un qui n’a jamais joué. Et ça paraît. [...] À cause de la popularité du sport, les personnes en charge de l’éducation ne sont pas toujours qualifiées. C’est vrai au niveau participatif et ce l’est parfois aussi au niveau compétitif. Et ça, tout le monde en souffre. Par le biais d’une Académie qui est reconnue internationalement, l’Impact peut faire sa part en partageant ses connaissances. La demande est là et c’est pourquoi ce programme a vu le jour. »

 

L’un des buts avoués de l’initiative est aussi de permettre à l’Impact de mieux détecter le talent local et d’étendre ses tentacules à l’extérieur de la grande région montréalaise afin de garnir les rangs de ses équipes de formation.

 

Mais l’idée n’est pas de partir uniquement à la recherche de la prochaine pépite qui brillera un jour dans l’uniforme bleu-blanc-noir. Parce que l’Impact croit qu’il est de sa « responsabilité sociale » de donner au suivant et de participer à l’expansion du soccer sous toutes ses formes, l’expertise du CIP sera également mise à la disposition des clubs féminins.

 

« Vous avez vu la Coupe du monde féminine? On a une équipe nationale. On aurait aimé qu’elle se rende plus loin, mais ce qui me dérange davantage que la performance, c’est la composition de cette équipe : seulement une joueuse québécoise. Je pense qu’on a tous notre responsabilité là-dedans. Le soccer québécois aurait pu amener plus de joueuses. Il y a plusieurs facteurs, mais qu’est-ce que l’Impact a fait? Pas grand-chose. Avec le CIP, on va pouvoir en faire davantage. »

 

L’Impact n’a pas la prétention d’innover. Leduc a même convenu que l’organisation montréalaise avait « peut-être pris du retard vis-à-vis nos rivaux canadiens » puisque Toronto FC et les Whitecaps de Vancouver sont déjà dotés de structures similaires, structures qui dépassent d’ailleurs largement leur territoire immédiat.

 

Leduc n’exclut pas la possibilité d’élargir les visées du CIP à l’extérieur du Québec, mais affirme qu’une telle expansion ne fait pas partie des objectifs à court terme.

 

« C’est un chantier qu’on a amorcé l’an dernier et qu’on va faire grandir, qui va être d’après moi très bénéfique pour l’Académie et très bon pour la communauté de soccer en général », a exposé l’ancien analyste de RDS.

 

Depuis sa mise en place, l’Académie de l’Impact a produit 17 joueurs qui ont signé un contrat professionnel avec la première équipe. Cette saison seulement, l’effectif de Rémi Garde compte cinq produits de l’Académie, soit le gardien James Pantemis, les milieux de terrain Mathieu Choinière et Clément Bayiha ainsi que les défenseurs Daniel Kinumbe et Karifa Yao.​