MONTRÉAL – Trois jours après avoir prolongé son espérance de vie en Ligue des champions, l’Impact déplace son viseur sur un autre objectif. À compter de 15 h, le onze montréalais tentera de mettre en banque ses premiers points de la saison MLS alors qu’il sera l’hôte du Revolution de la Nouvelle-Angleterre au Stade olympique.

L’équipe que Thierry Henry enverra sur le terrain risque d’être fort différente de celle qui a protégé un match nul de 0-0 contre Deportivo Saprissa mercredi.

D’abord, le manque de ressources pourrait empêcher l’entraîneur de déployer une ligne arrière à cinq joueurs comme il l’a fait lors de la dernière semaine. Rudy Camacho et Jukka Raitala, blessés, ne seront pas disponibles tandis que Rod Fanni, à 38 ans, ne serait peut-être pas réceptif à un deuxième match en quatre jours sur surface synthétique.

Ensuite, comme l’enjeu ne sera pas le même que lors de la visite des Costaricains en milieu de semaine, Henry pourrait décider d’ouvrir les barrières et de laisser courir ses chevaux. « Le style viendra plus tard », avait-il dit, après tout, à ceux qui l’avaient questionné sur son conservatisme après la qualification pour les quarts de la Ligue des champions.

« Un match à élimination, c’est souvent différent, a commenté Henry vendredi avant de diriger son dernier entraînement de la semaine. On a joué contre une équipe qui tenait bien la balle, qui nous a fait mal à l’aller et aussi au retour. Mais pour un premier match, en général, tu veux essayer de bien rentrer, de faire bonne impression avec le public. Il va falloir essayer de bien récupérer, parce que le match a été difficile l’autre soir. Après, pour ce qui est de la différence de cadence, on verra bien par rapport au match et ce qui va se passer. »

« Si le match de demain nous permet de jouer d’une façon différente, on jouera d’une façon différente. Mais on s’adapte et on essaie d’avancer avec nos moyens. »

Henry ne sera pas tout à fait démuni de munitions si jamais il décide d’ouvrir la machine contre les Revs. Maxi Urruti et Ballou Tabla sont restés sur le banc lors du dernier match et seraient frais et dispos pour leur première titularisation de la saison. Saphir Taïder et Anthony Jackson-Hamel, qui ont joué moins de 30 minutes mercredi, seront assurément des options de qualité à considérer. Et puis il y a Orji Okwonkwo et Lassi Lappalainen qui pourraient s’offrir en remplaçants de luxe s’ils sont remis de leurs pépins physiques.

Dans les buts, Henry n’a pas voulu dire si Evan Bush remplacera Clément Diop.

Le Revolution se présentera avec tout ce qu’il faut pour répondre aux attaques montréalaises. Si Carles Gil, son meilleur buteur en 2019, devrait rater le match en raison d’une blessure à un pied, il faudra garder un œil sur l’attaquant Gustavo Bou, qui a marqué neuf fois en seulement 14 matchs l’an dernier. L’équipe compte aussi sur un nouveau joueur désigné, un striker polonais de 23 ans du nom d’Adam Buksa.

« C’est une équipe qui n’est pas facile à manœuvrer, a dit Henry en ressassant ses souvenirs de l’époque où il portait l’uniforme des Red Bulls de New York. Je me rappelle de nos confrontations en général contre New England. C’était une équipe qui était dure au mal. C’est vrai que c’est difficile de parler de comment elle va être cette année parce qu’on ne l’a pas encore vu jouer, mais avec l’apport de Bruce, je sais qu’elle sera bien en place. »

Henry fait ici référence à Bruce Arena, le deuxième entraîneur le plus victorieux de l’histoire de la MLS. Arena dirigeait le Galaxy de Los Angeles lors du passage de « Titi » en Amérique du Nord. Après son arrivée à Foxborough, en mai l’an dernier, le Revolution a affiché un dossier de 8-3-10 qui lui a permis de décrocher la dernière place donnant accès aux séries dans l’Association Est.

« Énormément de respect pour Bruce Arena, a insisté Henry. J’ai joué contre ses équipes – c’est vrai que le Galaxy avait une équipe très, très forte au niveau des individualités. D’ailleurs on se demandait, au niveau des joueurs désignés, comment ils arrivaient à [respecter les règles]. Mais on restera là! En tout cas, il a fait un énorme travail. Depuis qu’il est arrivé à New England, il y a eu un petit renouveau. »

On verra à partir d’aujourd’hui si Henry sera capable d’avoir un effet aussi immédiat sur sa nouvelle équipe.