MONTRÉAL – Devant les caméras, Anthony Jackson-Hamel a toujours été un homme de peu de mots. Ceux qu’il a balancés après la défaite de 2-0 de l’Impact face à l’Union de Philadelphie ne nécessitaient pas de longues explications.

 

« On n’a pas été capables de mettre nos couilles sur le terrain ce soir. Je pense que c’est pour ça qu’on a perdu », a laissé tomber l’attaquant dans le vestiaire des perdants.

 

Une semaine plus tôt, Jackson-Hamel se tenait exactement au même endroit, conquérant, après une performance de deux buts dans une victoire qui avait presque paru trop facile. Depuis, l’Impact a été réduit au silence complet par des équipes qu’on disait pourtant à sa portée. À ses deux derniers matchs, le Bleu-blanc-noir n’a cadré que six tirs.

 

« J’ai de la misère à répondre à cette question-là, a avoué le Bombardier de Limoilou lorsque placé devant ce constat. Je pense qu’au niveau du collectif, tout le monde doit se regarder dans le miroir. Chacun doit voir à ses problèmes et s’ajuster parce que oui, la saison est longue, mais à force d’enchaîner des défaites comme ça, ça va nous affecter. »

 

On croyait l’Impact parti pour la gloire après le « Nacho Show » contre la Nouvelle-Angleterre. Un but et trois passes décisives d’Ignacio Piatti avaient alors fait rayonner des compagnons en quête de rédemption. Étroitement surveillé et peut-être un peu fatigué, l’Argentin a été plus effacé depuis deux matchs et sans sa contribution, personne autour n’a pu prendre la relève.

 

« Si [Piatti] ne contrôle pas le match, on ne gagnera pas, a candidement acquiescé Raheem Edwards. Les gars devront hausser le niveau de leur jeu, moi le premier. On le sait. Il faut mieux jouer, c’est aussi simple que ça. »

 

« Il faut jouer plus, propose Piatti. Il faut garder le ballon plus parce que dans les derniers matchs, on perd le ballon facilement, que ce soit moi, Jackson ou Raheem en avant. Il faut garder plus le ballon, comme ça la défense va sortir. Maintenant, c’est difficile. Mais on va rester tous ensemble pour s’en sortir. »

 

Impact 0 - Union 2

« Peut-être qu’inconsciemment, les joueurs autour se reposent sur lui, mais aujourd’hui, il ne faut pas résumer l’équipe qu’à Nacho, a précisé l’entraîneur Rémi Garde. Je pense qu’il y a d’autres joueurs autour qui peuvent aussi faire la différence. Je ne vise personne en particulier. Quand on doit attaquer, on doit le faire tous ensemble et quand on doit défendre, ça concerne aussi tout le monde. »

 

« Nacho est un joueur très important et souvent très influent. Est-ce que, lorsqu’il est un peu moins bien ou pris au marquage individuel comme il y a trois jours, on pourrait quand même bien faire? La réponse, c’est oui », a conclu Garde.

 

« Dans les deux derniers matchs, on savait où il fallait passer pour aller faire mal à l’adversaire, mais on ne l’a pas fait. Des fois, on a un jeu simple à faire et on veut se casser la tête à aller faire le jeu compliqué. C’est ça des fois le problème », a cru déceler Jackson-Hamel.

 

Des excuses

 

Les joueurs de l’Impact sont sortis du stade non pas sous les huées, mais sous le son strident des sifflets samedi, un signe de mécontentement sans équivoque choisi par les spectateurs qui ont décidé de subir la contre-performance jusqu’à la fin.  

 

« Je dis pardon à tout le monde »

« La réaction est normale, a excusé Garde. Tout en respectant Philadelphie, c’était un match à notre portée. On n’a pas su l’emporter, donc forcément, les supporteurs qui étaient venus au Stade sont très déçus. »

 

Le message s’est rendu aux oreilles des joueurs et certains ont senti le besoin de s’excuser auprès des partisans.

 

« Je demande pardon à la foule parce que c’est un match qu’on devait gagner et on n’a pas fait ce qu’il fallait pour y arriver », a soupiré Michael Petrasso.

 

« Je dis pardon à tout le monde, mais des fois, ça se passe comme ça, a nuancé Piatti. Ce n’est pas seulement nous. Le Real Madrid, Barcelone, tout le monde perd des matchs. Je dis pardon à tous, mais on va continuer, on va s’améliorer. »

Une défaite inacceptable

 

« La pression était sur nous, ce sont des matchs qu’on devait gagner. Tout le monde c’est que c’est inacceptable. C’est embarrassant. On est tous embarrassés », s’est désolé Edwards.

 

« On est dans une période difficile, ne pouvait que constater Garde. Il faut relever la tête, il faut regarder vers l’avant, il faut se remettre en question individuellement. Je pense qu’aujourd’hui, on n’a pas fait du tout un bon match et la remise en question est impérative. »​