MONTRÉAL – L’Impact est mort. Vive le Club de Foot Montréal.

La refonte de l’image du club fondé par Joey Saputo a été officialisée jeudi lors d’une conférence de presse pilotée par son président Kevin Gilmore.

Fini l'Impact, place au Club de foot de Montréal

Couronnant une réflexion et un processus créatif qui s’est étiré sur près de deux ans, l’organisation a enterré le nom par lequel elle s’identifiait depuis sa naissance en 1992. Elle a aussi présenté son nouveau logo et ses nouvelles couleurs. Le bleu, dominant depuis les premières parties au Centre Claude-Robillard, cédera dorénavant le parquet au noir et au gris.

« C’est difficile d’abandonner quelque chose qu’on aime, mais voici la réalité : pour faire un impact, il faut retirer l’Impact », a sommé M. Saputo dans une vidéo préenregistrée.

Le nouveau nom, qu’on reconnaîtra aussi par l’abréviation « CFM », s’apparente à une appellation classique empruntée par nombre de clubs à travers le monde, tout en restant fidèle au caractère unique de la métropole québécoise. Selon Gilmore, l’utilisation du terme « Foot » plutôt que « Football » ou « Soccer » positionne le CF Montréal à la place qui lui revient dans l'univers footballistique.

« Je sais que ça ne fera pas l’affaire de tout le monde, mais on doit se positionner comme une ville et un peuple différents et le nom est différent, a justifié le président. On s’est fait critiquer quand les rumeurs sont sorties et qu’on croyait qu’on devenait le Montreal Football Club. J’ai vu des commentaires comme quoi on allait faire comme tous les autres. Justement, on ne veut pas être comme tous les autres. On ne doit pas être comme tous les autres. »

Justin Kingsley, que l’Impact a récemment embauché dans un rôle de codirecteur de la création et qui a été, avec son partenaire Paul Labonté, au cœur du processus de transformation, a décortiqué la nouvelle identité visuelle du CF Montréal.

Découvrez la nouvelle image du Club de Foot de Montréal

Le cercle bleu qui délimite les contours du logo symbolise les cours d’eau qui entourent la ville et identifie Montréal comme une île au centre de laquelle ses habitants, représentés par huit flèches, convergent vers un but commun. La présence de la lettre « M » est un clin d’œil au logo de la ville.

Ces éléments réunis forment un flocon de neige, une image qui se veut une illustration de l’importance de l’union. « Chacun de nous est différent et unique, mais lorsqu’on se réunit, on forme un mur impénétrable », a illustré Kingsley.

Le symbole du flocon de neige laisse aussi présager, s’il faut en croire Kevin Gilmore, la fin éventuelle des rendez-vous annuels au Stade olympique.

« On doit évoluer avec notre stade. Si on a un flocon de neige sur notre logo, on doit être capable de jouer l’hiver. Notre stade doit évoluer et se positionner comme un incontournable pour les fans de foot, comme un stade intimidant et plein à craquer », rêve Gilmore.

Le choix du noir comme couleur principale du club s’inscrit également dans le thème de la force du nombre. « Toutes les couleurs doivent s’unir pour former un noir d’impact », a imaginé Kingsley, qui a commencé la présentation du projet par la diffusion de trois vidéos produites en français, en anglais et en mohawk, les trois langues parlées sur le territoire de Montréal lors de sa fondation.

« En tant que club sportif professionnel, on a le privilège d’être un ambassadeur pour notre ville et ses gens, notre peuple. Avec ce privilège vient une responsabilité de faire rayonner notre ville, de parler à haute voix de notre peuple et de notre culture, croit Kevin Gilmore. Aujourd’hui, avec cette annonce, on vous dit qu’on assume pleinement cette responsabilité. »

Le nouveau maillot du CF Montréal sera dévoilé au début février. Son slogan est déjà connu : « Droit devant ». Dans sa brève allocution, Joey Saputo a demandé de le croire sur parole lorsqu’il a clamé que « nous allons soulever des trophées ici à Montréal. Ce n’est pas une question de "si", mais bien de "quand". »

Plus posé, l’entraîneur-chef Thierry Henry, qui s’est joint à la présentation à distance, en provenance de ses appartements londoniens, a sagement rappelé que toutes ces belles idées ne vaudront pas grand-chose si le département sportif ne fait pas sa part à son retour sur les surfaces.

« Il va falloir qu’on réponde sur le terrain pour que tout le monde soit fier de ce nouveau nom, de ce nouveau logo, de ce nouveau départ », a anticipé Henry.