Après Rod, voilà maintenant Alejandro et Rudy. On s'y attendait, mais il n'en demeure pas moins que l’Impact de Montréal s’est renforcé de façon importante avec ces arrivées durant les derniers jours.

L'influence de Garde y est d'ailleurs pour quelque chose. C’est comme si Rémi s’était dit que plus on est de fous, moins la vie est dure. Si l'on avait déjà pu voir Fanni à l’oeuvre contre Toronto, voici une idée générale de ce à quoi on devrait s’attendre de la part de Silva et de Camacho.

Remplaçant de Ciman, oui et non

Rudy Camacho est un défenseur central droitier. Il a joué en Jupiler Pro League (D1 Belgique). Il aime s’occuper de la relance. Il n’a pas peur de prendre des risques. Si on ne s’en tenait qu’à ça, il y a de quoi nous rappeler les caractéristiques de son prédécesseur dans l’uniforme montréalais: Laurent Ciman. « Je suis un joueur technique. Je suis sûr de moi », a-t-il d’ailleurs déclaré lors de sa présentation au Centre Nutrilait.

En regardant une compilation des bons moments de Camacho en championnat belge, on s’aperçoit rapidement que le Français de 27 ans ne rechigne pas à l'idée d'utiliser un petit crochet pour se créer de l’espace quand un adversaire vient le presser de sorte qu’il augmente ses possibilités de relais vers l’avant.  (Exemples dans la vidéo suivante à: 0:06, 0:20, 0:48, 1:03, 1:50, 2:06, etc.)

Le festival Camacho

Là où Camacho diffère de Lolo, c’est dans les relances plus longues. Le genre de passes pour lesquelles l’international belge n’a pas d’égal dans le circuit Garber. Si Ciman avait cette capacité à faire basculer le jeu avec des transversales de plus de 40m, à priori Camacho semble privilégier un registre de jeu plus court.

Autrement, Garde a souligné les « qualités défensives » de sa nouvelle recrue. Dans les mots d’un autre interlocuteur mêlé au dossier, Camacho est un défenseur qui apporte une certaine stabilité à la ligne arrière. Moins aventureux que Ciman? C’est probablement ce qu’on sous-entend. Reste toutefois à voir le rayon d’action qu’aura Camacho lorsqu’on l’alignera dans le onze montréalais.

D’ailleurs, on spécule déjà sur le système que Garde utilisera entre une défense à trois ou à quatre. Si l’Impact a gagné son seul match cette année avec trois défenseurs centraux, Camacho a mentionné qu’il était habitué à une ligne arrière à quatre. Chose certaine, Garde a déjà démontré de la créativité tactique jusqu’à présent cette saison. Avec l’arrivée de Camacho, il bénéficie d’un nouvel atout qui élargit ses options.

Silva, proche ou loin de Nacho?

Alejandro Silva est assez bon pour pouvoir jouer à plus d’une position. Milieu, latéral droit ou ailier, peu importe où ce sera, l’ex-sensation de Lanus met déjà en appétit les partisans montréalais. Mais est-ce aussi simple que de ça? On change quelques paroles d’un refrain d’Astérix et Cléopâtre et le tour est joué? Autrement dit, quand l’Uruguayen va, tout va? Voyons donc. Sachez que la polyvalence n’est pas toujours une qualité, si vous demandez ce qu’il en pense à mon collègue Olivier .  

Or, les qualités techniques de Silva devraient lui permettre d’ajouter sa pierre à l’édifice lorsque l’Impact construira ses prochaines attaques. Celui que l’on compare déjà à Ignacio Piatti en raison de ses statistiques en championnat argentin pose un dilemme à son nouvel entraîneur Rémi Garde. Doit-on rapprocher Silva de Nacho en le faisant jouer comme milieu offensif pour maximiser les combinaisons potentielles entre ces deux talents? Ou bien est-il préférable d’équilibrer l’attaque montréalaise en plaçant Silva sur le flanc droit, là où il pourra dribler à sa guise comme Nacho aime le faire de l’autre côté?

Chaque solution comporte ses avantages et ses inconvénients. On peut se demander avec lesquels de ses voisins Silva pourra combiner s’il évolue à l’aile. En contrepartie, le risque qu’on se marche sur les pieds est bien réel entre un Nacho qui a besoin d’espace pour s’exprimer et un Silva à qui l’on confierait un poste plus central. Les expériences tentées par Rémi Garde nous en diront bientôt davantage sur la compatibilité de l’Uruguayen et de l’Argentin. Même s’il dit ne pas bien maîtriser l’espagnol, l’entraîneur montréalais devrait trouver le moyen de se faire comprendre par Alejandro tout aussi bien que c’est déjà le cas avec Nacho. Autrement, il y aurait de quoi devenir gaga.