MONTRÉAL – Prise au sens littéral, l’affiche était trompeuse. Les Rapids du Colorado n’étaient pas très rapides samedi soir.

Leur semaine s’était amorcée dimanche à Vancouver et venait de les amener, après un bref détour à la maison, à l’autre extrémité du Canada. Un troisième match en sept jours contre un hôte au sommet de sa forme. Animer le spectacle au Stade Saputo n’était vraiment pas dans leurs plans.

Rémi Garde l’avait vu venir. Il ne s’attendait à aucune extravagance des visiteurs et avait bien prévenu ses joueurs. Pour l’emporter, l’Impact devrait être discipliné, persévérant et patient. Les brèches seraient rares, mais elles seraient là.  

Une version antérieure de l’Impact, celle de l’année dernière ou même celle du début de saison, se serait peut-être égarée en chemin. Peut-être se serait-elle abaissée au niveau de son rival, peut-être qu’elle se serait laissée endormir par son approche soporifique. Peut-être même qu’elle se serait laissée surprendre par une contre-attaque, aurait encaissé et aurait baissé les bras. La fortitude mentale de cette équipe n’a pas toujours été à la hauteur de ses ambitions.

« C’est ce qu’on ne voulait pas faire, a acquiescé le milieu de terrain Samuel Piette après la rencontre. C’était un match difficile à jouer, contre une équipe qui a une approche différente. Le jeu était lent pour eux, il ne se passait pas grand-chose. On aurait très bien pu s’adapter à leur niveau, à leur style de jeu. Il fallait faire attention. »

L’Impact a été sans pitié. Entreprenant, asphyxiant, il s’est mis en quête de solutions dès le coup de sifflet initial et n’a pas lâché le morceau. Pendant un certain temps, le bloc des Rapids en pris les coups de pioches sans trop perdre de morceaux, mais les fissures ont fini par laisser passer la lumière. Une équipe qui vient à peine de sortir de la noirceur sait reconnaître ces rayons d’espoir.

« Je ne suis pas sûr qu’en début de saison, on n’aurait pas fait le même match, a répondu Garde quand on lui a demandé si, en mars ou en avril, l’Impact aurait été plus susceptible de se laisser endormir par un adversaire aussi passif. Peut-être qu’effectivement, sur certaines phases de jeu, on aurait été un peu plus impatients. Mais j’avais vraiment prévenu les joueurs qu’on allait jouer contre une défense très basse, que les espaces seraient difficiles à trouver. Donc ne pas se décourager, c’était important. »

« C’est exactement ce dont on a parlé à la mi-temps, a raconté Daniel Lovitz. On ne voulait pas se frustrer, on ne voulait pas se laisser sortir de notre match parce que les résultats tardaient à venir. On a gardé l’œil sur l’objectif, on a continué à aller de l’avant et ils ont fini par briser. On savait que la persistance serait la clé et on s’y est accrochés. »

Prochaine mission pour l’Impact : garder le rythme au cours d’un mois de juillet chargé. Avec l’arrivée dans le portrait du Championnat canadien, le Bleu-blanc-noir disputera six matchs dans les 21 prochains jours. Le prochain aura lieu mercredi contre le toujours dangereux New York City, qui n’a toujours pas perdu en huit matchs cette saison à domicile.

« Chaque match vient avec un contexte différent, un défi différent, avance Lovitz. Pour nous, le prochain test, c’est d’aller affronter un rival de division dans un stade hostile. Ça fait un moment qu’on n’a pas joué sur la route, mais on tentera d’y amener les choses qui nous sourient dernièrement. Il faut prendre cette confiance et la faire fructifier. »

« Le groupe devient plus mature »
L'Impact confirme ses ambitions