MONTRÉAL – Si jamais l’Impact devait rater les séries éliminatoires, l’expulsion contestée de Deian Boldor resurgira immédiatement dans la tête des partisans du club montréalais.

En théorie, l’implantation du système de reprise vidéo dans la MLS devait éliminer les erreurs et les décisions contestées. L’Impact a constaté que cet objectif ne se concrétisera pas toujours.

En effet, la formation montréalaise n’a pas apprécié le dénouement de ce procédé qui a mené à l’imposition d’un carton rouge à leur nouveau défenseur.

« Au final, c’est subjectif. J’ai vu des gestes comme celui-là qui n’ont même pas été sanctionné d’un jaune… On doit retrouver une constance dans les décisions, ça varie d’un match à l’autre et d’un arbitre à l’autre », a déploré l’entraîneur Mauro Biello.

« Je ne suis même pas certain qu’il y a eu contact (sur Bastian Schweinsteiger). Ça doit être 100 % convaincant que c’est un rouge. C’est le côté décevant, parce que ça change le match », a ajouté Biello qui a su garder son calme.

Entouré de journalistes, Boldor n’a pas pu retenir le fond de sa pensée et il s’en voulait pour le résultat négatif de ce match important.

« Tout le monde a vu la séquence. Je pense que ce n’était pas si pire.

« Je suis déçu parce qu’on a perdu le match et j’ai mis mon équipe dans une mauvaise situation. C’est la chose qui me fâche. Mais je n’ai jamais écopé d’un rouge dans ma vie, c’était la première fois », a raconté Boldor qui se souviendra longtemps de cette première à son baptême de la MLS.

En tant que joueur d’expérience, Schweinsteiger a joué la victime au maximum. Il a pris tout son temps avant de se relever et l’arbitre a finalement décidé de réviser la séquence.

« Si le jeu avait avancé plus vite, ils n’auraient pas eu le temps de retourner. Ils ont décidé d’aller revoir le jeu deux ou trois minutes après. C’est un peu le fait tournant du match », a relevé Bernier.

Pour revenir à Boldor, il pouvait bien ressentir de la frustration puisqu’il avait réussi une rentrée plus que satisfaisante avant cet incident. Sa stature lui a permis de s’exprimer plus d’une fois et il a même frôlé le but en redirigeant une passe près de la surface.

« Avant son carton, il a bien fait et il a été solide. En 50 minutes, ils n’avaient pas vraiment eu une occasion », a fait remarquer Biello.

Impact 0 - Fire 1

L’entraîneur croit que cette conclusion déplorable n’affectera pas son défenseur de 22 ans.

« C’est son premier match, il va apprendre et ça devient une expérience pour lui. Il possède certaines qualités qui peuvent aider notre équipe. C’est dommage que ce soit arrivé ainsi, mais je ne pense pas qu’il avait l’intention de faire mal à Bastian même s’il était un peu en retard. Il va comprendre vite les fautes qu’il peut commettre dans cette ligue. C’est comme les autres qui sont arrivés avant lui. Je pense à (Laurent) Ciman et (Marco) Donadel qui ont eu ces situations à leur première année », a exprimé Biello.

Malgré ce pépin, les joueurs de l’Impact ont causé des ennuis au Fire en fin de rencontre. Il s’en est fallu de peu pour que l’égalité soit créée. Les menaces sont principalement survenues dans le dernier droit de la rencontre.

« Dans les 15 dernières minutes, on était plus vers l’avant. Avant ça, on ne voulait pas trop ouvrir pour se faire marquer le deuxième. Peut-être qu’on aurait pu pousser un peu plus avant, mais il est trop tard. On a peut-être été un peu trop gênés de les bousculer quand ils avaient le ballon. Si on avait poussé un peu plus, on aurait peut-être pu marquer, on les a repoussés dans les câbles en fin de match », a analysé Patrice Bernier.

Durant une réponse au sujet de la rivalité qui s’est développée avec le Fire, Biello a laissé tomber ce bout de phrase significatif.

« Il n’y a aucun doute qu’on aurait pu mieux faire dans ce match. »

Toujours intéressant dans ses commentaires, Hassoun Camara a partagé sa déception envers le rendement des siens. 

« C’est dommage, on avait largement les moyens d’obtenir un résultat favorable. Hormis le carton rouge, on peut se regarder en face et se dire qu’on aurait faire beaucoup mieux. On aurait dû bouger le ballon beaucoup plus rapidement, on n’a pas été à l’écoute de l’entraîneur à ce sujet. C’est là qu’on doit avoir le plus de regrets et non face au rouge. On avait les éléments sur le terrain pour faire la différence », a expliqué Camara.

Un classement encore plus corsé 

Sans avoir peur de se tromper, on peut dire que l’Impact a le don de se compliquer la vie. Une victoire contre le Fire aurait placé la troupe montréalaise en excellente position pour obtenir son billet éliminatoire. Ce revers provoque l’effet inverse avec huit matchs à disputer.

« Ça ne sera pas facile, le dernier droit de la saison comporte beaucoup de matchs à l’extérieur. Ça va nous pousser à sortir le meilleur de nous. On dirait que le scénario de 2015 et 2016 se répète, chaque match était comme les séries. Il faudra gruger des points à l’extérieur. Ce sont deux défaites donc on vient de laisser passer des points. Ça donne huit matchs, huit finales », a statué Bernier.

Camara avait le même point de vue que son capitaine, mais cette défaite ne changeait pas trop le portrait à ses yeux. 

« La situation aurait été la même avec une victoire, il faudra se battre jusqu’au bout. Ça se jouera jusqu’à la dernière journée. C’est décevant, mais il faudra tout donner de toute manière », a conclu Camara.