MONTRÉAL – Daniel Lovitz est débarqué à Montréal l’année dernière sans générer trop d’attentes. Plusieurs le reconnaissaient comme l’ancien du Toronto FC qui avait initié une escarmouche en s’en prenant à Patrice Bernier après avoir été la cible d’un tacle agressif dans un match du Championnat canadien. Pour les observateurs moins assidus, il était un réserviste parmi tant d’autres, une acquisition dont on n’attendait, en toute franchise, pas grand-chose.

 

À force de travail acharné, Lovitz a rapidement fait sa place dans l’effectif montréalais. Quand la saison d’Ambroise Oyongo a pris fin prématurément en raison d’une blessure à un genou, la position de latéral gauche lui est revenue. On croyait que l’Impact ne s’en remettrait pas, mais son rendement s’est finalement avéré l’un des derniers soucis de l’équipe. À la fin de la saison, Lovitz a reçu le titre de joueur défensif de l’année chez le Bleu-blanc-noir.

 

Ambitieux de nature, l’Américain de 26 ans n’a jamais eu l’intention de s’asseoir sur ses lauriers. Forcé de faire ses preuves devant un nouveau groupe d’entraîneurs et placé en compétition avec l’un des deux défenseurs acquis dans la transaction impliquant Laurent Ciman, Lovitz s’est retroussé les manches et a décidé d’élever ses propres standards.

 

Après avoir démontré ce qu’il pouvait faire en rétention, il allait maintenant développer son sens de l’initiative.

 

Le défenseur entreprenant qui place un centre parfait au deuxième poteau pour permettre à l’Impact de réduire l’écart dimanche dernier à Vancouver? Celui qui passe à un cheveu de préparer le but égalisateur? Celui qui complète 93% de ses passes et gagne près de 70% de ses duels? Voilà un aperçu de ce que Lovitz souhaite montrer plus souvent à sa deuxième saison avec l’Impact.

 

« Je me suis longtemps regardé dans le miroir en me questionnant sur la façon dont je voulais faire ma marque à cette position étant donné que l’année dernière était ma première saison complète dans un même rôle, un rôle défensif de surcroît, a dit Lovitz mardi. J’ai beaucoup réfléchi, j’ai regardé de vieux matchs et j’en ai conclu que je peux vraiment influencer un match de cette façon. Mon souhait est donc de réellement faire ma marque dans cet aspect du jeu. »

 

Si le premier match de la saison peut être vu comme  un premier pas dans la bonne direction, Lovitz reste insensible aux louanges. Loin de s’emballer, le combatif numéro 3 s’est inscrit comme son plus sévère critique.

 

« C’est décevant qu’il ait fallu attendre les 20 dernières minutes du match pour être productifs. Un but, c’est un but, je ne vais pas le renier. Mais d’un autre côté, je crois que j’aurais pu faire mieux pour alimenter mes coéquipiers », s’est-il repenti.

 

Le dos large, Lovitz a aussi pris le blâme pour le match plus effacé d’Ignacio Piatti, avec qui il a la responsabilité d’animer le corridor gauche.

 

« Toutes les équipes qui voient Montréal sur leur calendrier savent que le ballon passera par Nacho et qu’il est l’homme à surveiller en priorité. Je crois que l’échec de leur plan repose principalement sur mes épaules. Collectivement, on veut essayer d’offrir du jeu équilibré, mais je dois être meilleur pour faire de l’espace à Nacho. Ça peut être en faisant des appels plus haut sur le terrain, ça peut être en améliorant la précision de mes relais en sa direction, ça peut être en changeant mon positionnement sur le terrain. Je dois faire tout en mon pouvoir pour déséquilibrer l’adversaire et permettre à Nacho de travailler plus librement, même s’il y aura encore des soirs où il devra faire des petits miracles, comme il sait si bien le faire. »

 

Il sera intéressant de voir la forme que prendra la compétition interne entre Lovitz et Jukka Raitala sur le flanc gauche. Il y a toutefois fort à parier que la lutte intestine entre les deux défenseurs restera en suspens pour une autre semaine puisque la forme incertaine du nouveau venu Rod Fanni risque d’inciter l’entraîneur-chef Rémi Garde à laisser Raitala en défense centrale samedi à Columbus.