MONTRÉAL – À travers les nombreuses questions qui demeurent sans réponse à un peu plus de deux semaines du début de la saison du CF Montréal, une certitude a émergé du point de presse de l’entraîneur-chef Wilfried Nancy mardi : Clément Diop amorcera la campagne dans le rôle de gardien numéro un.

« La saison sera longue et j’aime qu’il y ait de la compétition à l’interne. C’est la chose la plus importante pour tous les joueurs, y compris les gardiens. Alors on verra, mais pour le moment, la situation demeure la même qu’à la fin de la saison dernière », a clarifié Nancy.

« Mais Clément doit rester devant, James [Pantemis] doit le pousser et je vais continuer d’envisager les meilleures options pour le futur, a poursuivi l’entraîneur. Tout est clair par rapport à ce qu’on veut accomplir. Je veux de la compétition à tous les postes. J’en ai parlé avec [l’entraîneur des gardiens] Rémy Vercoutre et la semaine prochaine, on sera en mesure d’installer les choses exactement comme on le souhaite. »  

Diop a disputé 21 des 24 matchs de l’Impact lors de la saison écourtée de 2020, sa première en tant que titulaire de l’équipe. Seulement deux gardiens en MLS ont accordé plus de buts que les 36 qui sont allés à sa fiche en saison régulière. En revanche, il a terminé au deuxième rang parmi les cerbères du circuit au niveau des tirs reçus (110) et troisième au chapitre des arrêts (73). Il a aussi été crédité de trois blanchissages.

Diop avait raté trois matchs en octobre alors qu’il était rentré en France pour des raisons personnelles. En son absence, Pantemis avait obtenu ses trois premiers départs en MLS. Il avait subi deux défaites au cours desquelles il avait été poivré de neuf et onze tirs cadrés. Il avait aussi signé une victoire de 2-1 contre l’Inter Miami.

Pantemis s’est absenté du camp du CF Montréal au cours des dernières semaines afin de représenter la sélection canadienne des moins de 23 ans au tournoi de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo. Il a été l’homme de confiance de l’entraîneur Mauro Biello pour la durée du parcours de son équipe, qui s’est terminé avec une défaite en demi-finale contre le Mexique.

« James a été bien. Maintenant il faut qu’il gomme une seule chose, il le sait. Je jouais défenseur central, je sais que ce n’est pas évident. Mais il a fait des erreurs », a froidement analysé Nancy.

Pantemis a réalisé deux jeux blancs contre le Salvador et Haïti pour lancer la phase de groupe. Ses arrêts acrobatiques contre Haïti ont sauvé le Canada d’un résultat potentiellement désastreux.  Mais dans un match nul de 1-1 contre le Honduras, il a mal calculé sa sortie sur un coup franc et a concédé son premier but du tournoi quelques minutes seulement après que Derek Cornelius eut placé le Canada en avant.

Le gardien montréalais a aussi montré quelques défaillances balle au pied, ses courtes relances mettant souvent le feu dans la défensive canadienne. Il s’est finalement brûlé contre le Mexique, quand il a fait cadeau d’une passe imprécise à un adversaire, une bourde qui a directement causé le but décisif d’Uriel Antuna.

« Il a été bon sur les arrêts, mais il a fait des erreurs qui ont mis en danger son équipe, a poursuivi Nancy. Il sait que ce sont des choses qu’il doit essayer de minimiser. Mais ce que j’ai aimé, c’est son attitude. [...] Rémy travaille là-dessus avec lui, le fait qu’il doit continuer à être courageux, qu’il continue à essayer justement d’aller attraper ces ballons-là. »

« Moi c’est ce que j’appelle la courbe de l’apprentissage. On a beau parler, on peut dire plein de choses, on peut juger. À la fin de la journée, le joueur doit expérimenter ça. [...] James, je compte sur lui, comme je compte sur tous les gardiens. Mais il sait très bien qu’il doit continuer de sortir de sa zone de confort, continuer de progresser comme il le fait, pour jouer. »

Trois autres joueurs – les défenseurs Zorhan Bassong et Zachary Brault-Guillard et le milieu de terrain Ballou Tabla – représentaient le CF Montréal avec l’équipe canadienne U23. Au même moment, Kamal Miller, Samuel Piette et Joel Waterman étaient avec l’équipe canadienne senior pour deux matchs de qualification en vue de la Coupe du monde de 2022. À ce groupe s’ajoutent Bjorn Johnsen (Norvège) et Mustafa Kizza (Ouganda), qui ont traversé l’Atlantique pour servir leur patrie.

Puisque plusieurs joueurs de cette liste sont considérés comme des titulaires potentiels et parce que son équipe n’aura que deux matchs de rodage avant d’entamer sa saison 2021, Nancy a suivi d’un un œil attentif leur progression à l’étranger. Il doit toutefois rester prudent dans la lecture qu’il fait du jeu de ses protégés.  

« Je prends ça avec des pincettes parce que chaque entraîneur demande quelque chose de spécifique. Moi ce qui m’intéresse, c’est surtout de voir un peu le comportement, l’attitude avec et sans le ballon, et surtout physiquement comment ils se sentent », détaille Nancy.

« Après, l’objectif quand je vais les retrouver, ça va être d’essayer de prioriser ce qu’on veut mettre en place. Quand on a plusieurs matchs pour le faire, on est graduel en terme de rotation au niveau des joueurs. Là on a moins de temps, donc il faudra s’ajuster. Mais on a des idées en place et le fait de travailler sur des choses bien précises va nous aider pour la suite. »