MONTRÉAL – Il est évident pour quiconque accorde la moindre attention à ses performances que l’Impact n’a pas le talent, autant sur le terrain que sur le banc, pour rivaliser avec les équipes qui occupent les échelons supérieurs de la MLS.  

 

Mais ce n’est pas face à l’élite, mais bien contre des équipes qui, comme lui, pataugent dans le bas du classement, que le onze montréalais vient de perdre ses trois derniers matchs. Trois adversaires qui montrent aujourd’hui une fiche combinée de 10-17-5, mais contre qui l’Impact n’a pas été en mesure de marquer un seul but. Trois parties qu’on disait à sa portée, mais qui ont plutôt tracé le chemin vers un constat qu’on ne peut maintenant plus ignorer.

 

L’Impact de Montréal, en date du 21 mai 2018, n’est tout simplement pas une très bonne équipe de soccer.

 

Le manque de talent n’excuse toutefois pas tout et lundi, après un revers de 1-0 encaissé contre un adversaire qui avait passé la moitié du match avec un joueur en moins, Rémi Garde a remis en question le niveau d’engagement de ses joueurs.

 

« Pour marquer des buts, il faut vouloir plus que le défenseur adverse. Je pense qu’il y a des zones du terrain, les deux surfaces de réparation, où on n’est pas décisifs. On n’est pas assez méchants, l’adversaire en veut plus que nous », a tranché l’entraîneur-chef dans son point de presse d’après-match.

 

« Je le répète, je pense qu’on a eu beaucoup de situations qu’on aurait dû mieux gérer. Parfois avec un peu plus de patience, mais souvent avec plus d’engagement. Trop de centres, ceux qui étaient réussis, sont passés devant la cage et ce ne sont pas les joueurs que j’attendais qui les coupaient. »

 

Lorsque les propos de son entraîneur lui ont été relayés, Anthony Jackson-Hamel les a aussitôt frappés de son sceau d’approbation.

 

« C’est totalement vrai. On a l’impression qu’on ne veut pas gagner. On n’a pas l’impression qu’on a une équipe qui serait prête à laisser une jambe sur le terrain. C’est ce qu’il manque », a décrié l’attaquant québécois, une semaine après avoir déploré que l’équipe n’avait pas « laissé ses couilles sur le terrain ».

 

Garde a reconnu que la plus récente performance de ses troupes n’avait rien pour remonter le moral d’un collectif dérouté. C’est ce manque de confiance qu’a surtout souligné le gardien Evan Bush dans son évaluation d’après-match.  

 

« Je ne crois pas que notre désir de vaincre faisait défaut. Mais à mesure que le match progressait, j’ai peut-être senti une certaine anxiété, un stress, une peur s’installer chez les gars. C’est probablement ce que [Garde] a interprété comme un manque de volonté. »

L'Impact l'échappe, encore!

 

« C’est frustrant, tranchait Jackson-Hamel. C’est difficile de trouver l’ouverture, la petite étincelle qui va faire en sorte qu’on va être capable de marquer pas juste un, mais plusieurs buts. On ne peut pas se contenter d’un seul but et là, on n’arrive même pas à la mettre dedans. C’est très frustrant. »

 

Saputo promet des changements

 

Cette frustration, indéniablement, est généralisée. Dans le vestiaire, les visages sont longs. Sur l’estrade, l’entraîneur est de plus en plus irrité. Et tout en haut de la tour, la patience du propriétaire semble déjà avoir atteint ses limites. Dans une entrevue d’après-match qu’il a accordée aux confrères Jeremy Filosa et Arcadio Marcuzzi, Joey Saputo a constaté l’infériorité de son équipe et confirmé l’imminence de changements.  

 

Zlatan neutralisé, mais encore une défaite

« Aujourd’hui, on a donné notre mieux. L’effort était là, mais on voyait qu’il manquait quelque chose. Personnellement, je ne suis pas content de la situation. On a eu des discussions avec le staff technique et c’est sûr qu’aux dates de transactions en juillet, l’Impact va faire beaucoup. On va bouger, on doit bouger parce que moi, je ne peux pas accepter où on est présentement. »

 

Le match contre le Galaxy de Los Angeles était terminé depuis près de deux heures et demie lundi quand Rémi Garde a quitté le Stade Saputo en compagnie du directeur technique Adam Braz. Il faut s’attendre à ce que les deux hommes passent beaucoup de temps ensemble au cours des prochains mois.

 

« Il y a encore du travail à faire et je veux assurer aux partisans qu’on n’a pas fini d’apporter des changements à cet effectif », a ajouté Saputo sur les ondes du 98,5 FM, allant jusqu’à dire qu’il n’y avait pas d’intouchable au sein de l’équipe actuelle.

 

« Il y aura beaucoup de changements. Il y en qui rendront malheureusement certains partisans mécontents, mais ça va être pour le bien du futur », a laissé entendre le président. ​