MONTRÉAL – Quand la touche de Jozy Altidore a roulé tout juste à l’extérieur du deuxième poteau, samedi, ou quand Michael Petrasso a dû intervenir sur la ligne de but pour préserver la mince avance de l’Impact en fin de match, Evan Bush aurait eu raison de maudire les occasions en or préalablement manquées par Ignacio Piatti ou Saphir Taïder.

Le niveau de confort d’un gardien est souvent proportionnel à la profondeur du calvaire vécu par son vis-à-vis. Mais en rétrospective, Bush croit que la courte victoire de 1-0 arrachée au Toronto FC au Stade olympique sera plus profitable qu’aurait pu l’être une nette domination au score.

 

« On aurait probablement pu fermer les livres beaucoup plus tôt et sortir de là avec une victoire de 2-0 ou 3-0, mais gagner un match de 1-0 est probablement plus bénéfique pour notre état d’esprit, pour notre confiance, estime le cerbère. On sait maintenant qu’on peut protéger une avance d’un but contre une très bonne équipe. Si le pointage avait été plus élevé, des questions auraient peut-être persisté. Je crois que ce 1-0 est un résultat fantastique pour nous. »

 

La capacité de Bush à voir le verre à moitié plein est honorable, mais pour que la première victoire de la saison ne soit pas qu’une histoire d’un soir, l’Impact devra, sur le long terme, améliorer son efficacité près du filet adverse. Dans les minutes qui ont suivi le but de Jeisson Vargas, Piatti a dirigé deux tirs à bout portant directement sur un défenseur. Un peu plus de réalisme aurait pu permettre d’achever l’adversaire sur-le-champ. Au début de la deuxième demie, c’est Taïder qui, à deux reprises, n’a pu convertir. Peu de temps après, la terre commençait à trembler en territoire montréalais.

 

Gageons que Rémi Garde et ses adjoints auraient pu se passer du suspense!

 

« Ça va et ça vient au cours d’une saison, dédramatise Bush. Les opportunités sont là, c’est ce qui compte. On génère des chances, et des bonnes à part ça. Éventuellement, elles vont se retrouver dans le fond du filet. Et il ne faut pas oublier que notre but était un peu chanceux, on a profité d’une déviation favorable, alors c’est le genre de chose qui finit toujours par s’annuler. Tant qu’on crée des chances, je ne suis pas inquiet. »

 

Un brassard pour Bats

 

Les joueurs de l’Impact portaient un brassard noir au bras droit samedi en guise de soutien à l’entraîneur des gardiens Joël Bats, dont le père était décédé quelques jours plus tôt.

 

Garde a préféré taire le nom de la personne à l’origine de l’idée, mais a dit qu’elle lui avait été soumise avant la rencontre et qu’il l’avait rapidement approuvée.

 

« J’ai tout de suite accepté parce que je pense que Joël a déjà été bien adopté ici. J’ai dit oui spontanément et j’ai senti un soulagement quand je l’ai fait. Il y avait beaucoup de gens autour de moi qui avaient envie qu’on le porte. C’était assez naturel finalement. »

 

Selon Evan Bush, l’état de santé fragile du père de Bats était connu depuis un certain temps.

 

« J’étais certain que Joël quitterait au début de la semaine, Je lui disais de ne pas s’en faire, que la famille devait passer en premier, mais il tenait à rester avec l’équipe, c’était important pour lui. Le fait qu’il ait décidé de repousser son retour en France démontre le fort sentiment d’engagement qu’il a développé en peu de temps envers sa nouvelle équipe. Il savait qu’un match contre Toronto, ça voulait dire beaucoup pour tout le monde et il ne voulait pas manquer ça. »

 

L’étiquette selon Greg Vanney

 

Pendant que ses joueurs célébraient leur première victoire de la saison sur la pelouse du Stade olympique, Garde a eu une longue discussion au centre du terrain avec son homologue Greg Vanney.

 

« Il n’était pas très satisfait de notre comportement sur le banc de touche, a révélé le pilote montréalais mardi. Apparemment, on avait trop manifesté. Il m’a dit qu’en France, ce n’était pas comme ça. Je ne sais pas s’il a regardé le match dimanche soir, Marseille-Lyon... »

 

Remi GardeGarde a effectivement été très expressif au banc des siens samedi. À de nombreuses reprises, les caméras de télévision ont montré ses sautes d’humeur, destinées tantôt à attirer l’attention de l’arbitre Robert Sibiga, tantôt à enregistrer une plainte auprès du quatrième officiel.

 

Visiblement, son comportement a dérangé dans l’autre moitié du terrain. Vanney aura au moins eu le mérite de passer son message directement aux personnes concernées.    

 

« On a discuté. Les émotions après les matchs sont souvent très fortes. J’ai entendu ce qu’il m’a dit et je lui ai dit qu’on allait essayer de progresser », a conclu Garde, sourire en coin.

 

Shome à Ottawa

 

L’Impact a annoncé mardi le prêt du milieu de terrain Shamit Shome au Fury FC d’Ottawa.

 

Shome, un choix de deuxième ronde de l’équipe en 2017, n’a passé que huit minutes sur le terrain à son année recrue. Il n’avait toujours pas été utilisé depuis le début de la présente saison.

 

Il est le quatrième joueur que l’Impact prête au Fury cette saison après Maxime Crépeau, Thomas Meilleur-Giguère et Michael Salazar.

 

En raison du droit de rappel dans l'entente de prêt, Shome peut rejoindre l'Impact à tout moment.​