Au-delà des erreurs de couverture en défense, de la mauvaise entame pour la deuxième mi-temps pour une énième fois cette saison, ou du but refusé à Jack McInerney en fin de rencontre, une chose a retenu l’attention dans le jeu de l’Impact contre les Timbers : le jeu de transition.

L’Impact nous avait habitués à un jeu axé sur la contre-attaque depuis le début de la saison, en raison de la force des adversaires, mais aussi parce que l’équipe apprenait à se connaître et à développer sa cohésion depuis le camp d’entraînement.

Contre les Timbers, l’Impact voulait miser sur du jeu davantage axé sur la possession, dans le but de dicter l’allure du match.

Impact 1 - Timbers 2

Lors de mon entretien habituel avec Frank Klopas lors de la 30e minute de jeu, l’entraîneur a notamment dit : « We have to play quicker, and move forward quickly ». Il fallait accélérer la cadence en possession du ballon et se lancer plus rapidement vers l’avant.

Puis, lors de son point de presse d’après-match, visiblement déçu de la performance de ses joueurs, Klopas a ajouté des détails sur la transition de son club.

« Quand nous prenions possession du ballon, si nous avions pu jouer rapidement, nous aurions trouvé des espaces pour Nacho Piatti ou Jack Mac. Portland est une équipe qui nous laissait de l’espace dans la transition, mais qui se replie rapidement en défense. Donc, une fois en contrôle, nous ne sommes pas allés assez vite pour exploiter ces espaces. Une fois le bloc des Timbers installé, nous aurions dû être plus patients, exploiter les ailes davantage et créer plus de mouvements loin du ballon. »

Il est vrai que souvent, l’Impact s’est montré hésitant dans la relance. Calum Mallace est probablement celui pour qui la relance semblait la plus périlleuse. J’ai en tête une séquence où, pour une fois, les options étaient bien présentes et qu’il y avait du mouvement devant lui. Son hésitation a fait augmenter la pression et il a dû se résigner à remettre le ballon derrière lui, à Laurent Ciman.

Plus tôt dans le match, le défenseur belge avait déjà fait connaître son mécontentement aux joueurs en milieu de terrain, se plaignant du faible mouvement en lançant un « bougez p**ain » bien senti.

Hésitation et individualisme

Une fois le ballon dans les pieds des milieux offensifs (Piatti, Romero, Duka), ces trois ténors ont souvent fait preuve d’individualisme. Piatti n’est pas le plus généreux dans le tiers offensif. Il a des qualités incroyables balle au pied, mais le langage corporel de ses coéquipiers quand l’une de ses feintes avorte en dit long.

Nigel Reo-Coker semblait mettre le doigt sur le bobo dans ses commentaires d’après-match.

« Portland a davantage joué en équipe. Nous devons le faire aussi. Ce n’est pas l’histoire d’un individu, mais un effort collectif, nous devons commencer à le démontrer. »

Reo-Coker n’a pas eu peur de faire connaître son mécontentement et la frustration était palpable chez les joueurs.

À sa sortie du terrain après la rencontre, Ciman a donné un coup de pied sur un panneau publicitaire, qui illustrait bien l’ambiance collective.

Deuxième mi-temps « inacceptable »

Evan Bush a également laissé tomber un commentaire sévère, à chaud, quelques minutes après le sifflet final.

« Il est clair que nous avons mal amorcé cette deuxième mi-temps. Même avant d’inscrire leur premier but, à la 64e minute, ils avaient déjà obtenu au moins trois tirs de qualité. C’est inacceptable! »

Difficile d’expliquer pourquoi l’Impact est incapable de coller deux bonnes mi-temps lors d’une rencontre, que ce soit en MLS ou en Ligue des champions. Il en était question dans mon entrevue d’avant-match avec Bakary Soumare, qui me soulignait qu’il serait bien d’arriver à jouer de la même façon lors des deux demies.

Chose certaine, il s’agit d’un élément très important à corriger, puisque l’Impact a beau n’avoir que 5 matchs sur 34 de disputés dans son calendrier régulier, la confiance du groupe pourrait bien s’effriter rapidement, si les erreurs et la frustration continuent de s’accumuler.

Déjà, on commence à se pointer du doigt et ce n’est jamais bon signe...