MONTRÉAL – Mauro Biello a défendu lundi les substitutions qu’il a effectuées dans le match nul de 2-2 que son équipe a livré aux Sounders de Seattle en fin de semaine.

L’entraîneur de l’Impact a été prompt à apporter des retouches à sa formation après que son XI de départ lui ait donné une priorité de deux buts au début de la deuxième demie. Dès la 59e minute, le capitaine Patrice Bernier a été rappelé au banc à la faveur d’Adrian Arregui, qui a ainsi obtenu ses premières minutes dans l’uniforme montréalais. Huit minutes plus tard, le joueur recrue de 17 ans Ballou Jean-Yves Tabla a été envoyé sur l’aile droite en remplacement de Dominic Oduro.

Puis à la 84e minute, des pépins physiques ont forcé le défenseur Victor Cabrera à déclarer forfait au moment où Biello s’apprêtait à employer un schéma à cinq défenseurs. Wandrille Lefèvre a finalement été envoyé en renfort seul aux côtés de Laurent Ciman.

Toute l’expérience sacrifiée par Biello aurait pu s’avérer utile lorsque son équipe a commencé à subir la pression des Sounders dans le dernier quart d’heure de jeu.

« J’avais besoin de fraîcheur au milieu et sur les côtés, a justifié le stratège. Le but en sortant Dom pour Ballou, c’était de maintenir la pression qu’on appliquait plus haut parce qu’on ne voulait pas seulement se replier en défensive et attendre que les longs ballons arrivent. C’était un peu ça mon raisonnement et je ne pense pas que les changements expliquent qu’on ait perdu l’avance. »

Insistant sur le fait qu’il respectait les décisions de son entraîneur, Oduro a assuré qu’il lui restait de l’essence dans le réservoir et a concédé que les changements apportés sur le terrain avaient possiblement eu un léger impact sur le dénouement du match.

« Mais il faut donner la chance aux plus jeunes de prendre de l’expérience et d’apprendre, et le meilleur contexte pour le faire, c’est dans un match comme celui-là, a ajouté le Ghanéen. D’une certaine façon, ce match était un test pour tout le monde. Ce qu’il faut en retenir, c’est que lorsque l’entraîneur prononce votre nom, vous devez être prêt à jouer. »

Lefèvre, qui, à 27 ans et à sa cinquième saison dans la MLS, peut être considéré comme un jeune vétéran dans le vestiaire montréalais, ne croit pas que ses coéquipiers et lui aient perdu leurs moyens dans les instants critiques qui ont coûté deux points à l’Impact.

« Vous, vous voyez ça comme de la nervosité, mais moi je ne pense pas qu’il y en avait, a-t-il rétorqué aux journalistes.

« Il y avait une équipe en face de nous qui, désespérément, envoyait tout devant et, je veux dire, on ne s’est pas fait prendre tactiquement. On s’est fait prendre parce qu’un ballon s’est retrouvé au neutre dans la surface. C’est un fait de jeu. Est-ce qu’on doit être plus intelligents dans la manière de gérer la situation? La réponse est oui. Mais de la nervosité? Je ne pense pas. »

Une équipe en assez bonne forme?

Dans ses acerbes propos d’après-match, Evan Bush a suggéré que la baisse d’efficacité de l’Impact en fin de match était liée à la condition physique déficiente de certains coéquipiers. Mais Oduro, qui n’avait visiblement pas eu vent des propos de son gardien lundi, a balayé cette théorie du revers de la main.

« Je ne sais pas pourquoi vous me parlez de condition physique, mais ce qui nous est arrivé n’a absolument rien à voir avec ça. On n’a pas perdu ce match parce qu’on était fatigués. On a perdu ce match parce qu’on a perdu notre concentration, c’est tout. Durant la saison morte, tout le monde avait un plan à suivre et tout le monde était prêt au début du camp. »

« C’est sûr qu’on était sous pression à la fin du match et si ça veut dire qu’il faut chercher des raisons, est-ce que le fitness peut en être un? Ouais, ça se peut », estimait pour sa part Lefèvre, l’un des joueurs les plus performants aux tests d’endurance physique auxquels sont soumis les joueurs de l’Impact au début de chaque camp d’entraînement.

« On sait que dans un groupe, tout le monde n’est pas au même niveau, a poursuivi le numéro 5. Chacun a ses qualités. Il y en a qui sont plus techniques, d’autres sont plus physiques. Il y a un équilibre qui se crée à travers les qualités de tout le monde. Pour moi, tu as le droit d’être fatigué après 85 minutes de jeu, c’est normal. L’équipe l’adverse l’est tout autant. C’est davantage dans la gestion de match que ça se joue, dans l’importance d’être plus intelligent et de faire les bons choix. C’est là où ta lucidité prend le pas sur ton physique. »

Comme Oduro, Biello n’était pas prêt à justifier la mauvaise fin de match des siens par une mauvaise préparation physique, mais il a rejoint Bush, quoique dans des termes un peu plus subtils, sur la nécessité d’une amélioration dans ce secteur.

« Il y a certains joueurs qui sont arrivés plus prêts que d’autres et qui ont un régime qui nécessite plus de travail. C’est normal et je pense qu’ils ont fait un excellent travail en marge avec Yannick [Girard, le préparateur physique] et Richard [Collinge, chef de la thérapie et réadaptation physique] qui ont bien préparé ça. Mais certains doivent continuer à travailler pour être au même niveau. »