MONTRÉAL – La période de transferts qui s’ouvrira mardi dans la MLS sera d’une importance capitale pour l’Impact. Victime de son conservatisme et d’un recrutement inadéquat au cours des dernières années, le club ne peut se permettre de manquer son coup une fois de plus cet été.

 

Certes, l’urgence d’agir est moins apparente qu’elle ne l’a déjà été. Après un début de saison catastrophique, l’équipe affiche une belle confiance et donne l’impression de pouvoir tenir tête aux rivaux les plus menaçants. Mais la bonne forme du moment peut être un dangereux trompe-l’œil. Malgré les apparences, l’Impact a besoin de renforts et devra absolument profiter du prochain mois pour en obtenir.   

 

À ce sujet, Rémi Garde se montre rassurant. L’entraîneur-chef, qui a son gros mot à dire dans la construction de l’effectif montréalais, a affirmé lundi que la montée en puissance de son groupe au cours du dernier mois ne changera pas le plan d’attaque qui a été ébauché pour cette fenêtre de transactions cruciale.

 

« L’analyse individuelle des joueurs était pour moi assez affinée même avant le redressement des résultats, insiste Garde. Bien sûr qu’elle s’affine au jour le jour. On ne peut pas tirer de conclusion définitive, mais j’ai des appréciations qui s’affinent au jour le jour. Mais de là à modifier le mercato par rapport à ce qu’on a vu sur les derniers matchs, pas forcément. »

 

La fulgurance des progrès de l’Impact a toutefois ses avantages. À défaut de régler tous ses problèmes, elle lui offre d’abord le luxe de pouvoir prendre son temps avant de déplacer ses pions. La sixième place au classement de l’Association Est n’est pas la plus confortable, mais elle peut certainement supprimer la tentation de précipiter une acquisition dans l’espoir de sauver une saison à la dérive. Dans le contexte actuel, rien ne presse.

 

« On procède aussi bien que l’on peut, aussi vite que l’on peut, assure Garde quand on lui demande si l’Impact se précipitera vers la caisse dès l’ouverture du marché. Il y a des choses qui peuvent se déclencher comme peut-être il faudra attendre. Vous savez, on est toujours dans les négociations. »

 

La courbe de progression actuelle du Bleu-blanc-noir crée aussi un environnement positif exempt de toute controverse, un facilitant évident dans l’intégration de nouveaux venus. De l’extérieur, il suffit de comparer le climat dans lequel se déroulaient les entraînements pendant la tourmente à celui qui s’est installé depuis un mois pour y voir un facteur non-négligeable.

 

De plus, contrairement à ce qui a été fait au printemps, les nouvelles recrues arriveront au compte-goutte au sein d’un groupe bien établi. Le personnel d’entraîneurs aura également eu le temps d’instaurer ses méthodes et de transmettre ses idéologies.

 

Le défenseur Jukka Raitala, qui a fait partie du grand bouleversement hivernal, ne s’attend pas à ce que le processus soit aussi laborieux pendant les emplettes de mi-saison.

 

« C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de nouveaux visages parmi les joueurs et les entraîneurs – j’en étais un d’ailleurs – mais si certaines s’ajoutent et que d’autres partent, je crois que ça se fera sans anicroche, prédit le Finlandais. Pour moi, en tant que nouveau, ça a été très facile de m’intégrer à cette équipe et on a fait du très bon travail dernièrement. Je ne m’attends à aucun problème. »

 

« Sommes-nous mieux équipés? Je ne sais pas. Sommes-nous équipés différemment? Peut-être, bien sûr, a relativisé Garde. Rien ne remplace l’expérience et le vécu de situations différentes, positives et négatives, pour appréhender un environnement. Donc bien sûr qu’aujourd’hui, j’ai plus d’infos sur la Ligue et, surtout, sur l’Impact de Montréal... »

 

Garde croit que l’état-major de l’Impact peut aussi mettre les chances de son côté en ciblant des joueurs qui s’intégreront rapidement et facilement au groupe en place.

 

« Le facteur humain est très important, approuve l’entraîneur. Le comportement que l’on a dans un groupe est primordial car le groupe est plus fort que les individualités. Donc bien évidemment, l’intégration est importante. À ce moment-là de la saison, surtout si on prend des joueurs européens qui viennent de finir une saison, on ne peut pas leur faire une préparation de quatre ou six semaines comme au début de la saison. C’est assez délicat, mais justement, il faut faire affaire avec des gens intelligents s’ils viennent nous rejoindre. »

 

Il y a un an, l’Impact avait profité du mercato estival pour faire l’acquisition des défenseurs Shaun Francis et Deian Boldor et du milieu de terrain Samuel Piette. L’année précédente, c’est Matteo Mancosu et Amadou Dia qui étaient arrivés sous le soleil montréalais.

 

Pas que des mauvais coups. Piette est aujourd’hui un titulaire indiscutable en milieu de terrain et Mancosu a rendu de fiers services à l’équipe avant de tomber dans une inexplicable léthargie.

 

Mais l’Impact doit maintenant viser plus haut. Une récolte similaire à celle des années antérieures ne serait pas conséquente avec les promesses effectuées au cours des derniers mois. ​