MONTRÉAL – L’entraîneur de l’Impact de Montréal, Rémi Garde, a souhaité effectuer une mise au point importante concernant ses propos de mardi qui ont alimenté plusieurs discussions.
 
Garde avait mentionné que le travail de certains réservistes à l’entraînement n’était pas assez bon. Le hic, c’est que ses propos ont été traduits, dans un article anglophone, beaucoup plus sèchement par « ils ne sont pas assez bons ».

Particulièrement franc devant les médias depuis son arrivée à Montréal, Garde a exprimé son mécontentement face à cette situation qui peut provoquer des conséquences négatives au sein de son vestiaire.
 
Garde a également profité de l’occasion pour expliquer qu’il ne s’était pas présenté devant la presse avec l’intention de vilipender quelques joueurs.
 
« Vous mettez beaucoup d’accent sur ce que j’ai dit. Je répondais à une question, je ne suis pas venu devant vous en voulant livrer un message. J’aurais pu dire la même chose il y a quelques semaines. Je veux simplement voir mes joueurs s’entraîner comme on devrait le faire. Ils savent qu’on joue comme on pratique pendant la semaine. C’est tout », a insisté l’entraîneur.
 
« Certains de mes propos n’ont pas été bien traduits. Je n’ai jamais dit que mes joueurs n’étaient pas assez bons même si ce fut écrit dans un article (anglophone). J’ai seulement dit que ce que je voyais dans les entraînements n’était pas suffisant. C’est comme quand votre enfant fait une erreur, tu ne lui dis pas : ‘je ne t’aime pas’, mais bien ‘je n’aime pas ce que tu as fait’. Sinon, ça peut causer de gros dommages », a détaillé Garde.
 
Les conséquences d’une bourde comme celle-ci peuvent être encore plus dommageables quand l’équipe traverse un creux de quatre lourdes défaites.
 
Dans un tel contexte, certains partisans attendaient une nouvelle positive de l’état-major, mais la fenêtre de transferts de la MLS s’est refermée pour deux mois. Avant cette conclusion, le Revolution a pu expédier Lee Nguyen – que plusieurs imaginaient à Montréal - au LAFC.
 
« Je découvre ça, très sincèrement, cette possibilité de recruter plus facilement dans l’autre conférence. Nguyen est un joueur très intéressant dans la MLS, mais ce n’était pas forcément quelqu’un après qui on était », a précisé Garde.

Que doit faire l'Impact pour redresser le navire?

Au final, ce contexte confirme que Garde devra composer avec les cartes à sa disposition pendant huit semaines, avant l’ouverture d’une nouvelle fenêtre de transferts en MLS. Un tel contexte peut faciliter des rapprochements avec des joueurs qui ne disposent pas de la plus grande confiance de l’entraîneur actuellement. On peut penser immédiatement à Dominic Oduro et Raheem Edwards.
 
« Ce qui est important pour les joueurs, c’est de se dire qu’il y a une fenêtre de huit semaines pendant laquelle le comportement le plus intéressant est de donner le meilleur de soi-même. Pour éventuellement, quand la fenêtre s’ouvrira de nouveau, avoir les meilleures opportunités ou être dans une bonne position. On va travailler ensemble pendant deux mois, il faut avoir les idées claires et plonger à fond », a avancé Garde.  
Ça ne se compare pas à l’arrivée d’un nouveau joueur, mais Garde s’est réjoui d’avoir procédé à une rencontre avec Howard Webb, le responsable des officiels de la MLS.
 
« C’était très instructif. Dans toutes les situations où il y a de l’incompréhension, le dialogue est important. C’était très agréable de sa part de venir jusqu’ici. On a regardé un certain nombre de situations sur lesquelles on n’avait pas forcément le même avis », a expliqué l’entraîneur de l’Impact.
 
Vers une identité plus claire à domicile ?
 
En entamant son calendrier avec six parties sur huit en territoires hostiles, l’Impact n’a pas été en mesure d’implanter son identité sur le terrain. Le moment sera opportun pour corriger le tir avec une portion qui comportera trois matchs sur quatre au Stade Saputo. Le gardien Evan Bush entrevoit ce passage avec optimisme.
 
« Chaque fois que tu joues à domicile, tu peux contrôler le ballon un peu plus. De toute façon, quand on réfléchit au dernier match, c’est la seule approche qu’on peut viser pour être honnête », a commenté Bush en faisant allusion à la domination d’Atlanta avec 73,2% de la possession.

De la lumière au bout du tunnel?

« On croit qu’on aura plus de contrôle sur les matchs, on pourra plus dicter le rythme. Mais on sait qu’on ne va pas courir partout et dominer l’autre équipe par 20 tirs et 75% de la possession. On doit encore être vigilants sur ce qu’on fait. On essaie encore de figurer notre identité, comment on veut jouer et les formations à choisir selon les éléments disponibles. Ce n’était pas évident de jouer six parties sur huit à l’étranger, mais on peut maintenant se concentrer un peu plus sur ce qu’on veut être », a poursuivi le gardien de 32 ans.
 
Garde a d’ailleurs fait allusion à une certaine stabilité quand il a été questionné sur la contribution, à leur position naturelle, de Jeisson Vargas (sur l’aile gauche) et Alejandro Silva (sur l’aile droite) à la dernière partie.  
 
« J’aime bien quand des joueurs prennent des repères d’un match à l’autre en évoluant au même poste. C’est encore plus important derrière, c’est plus là où on a du mal à stabiliser quelque chose depuis le début de la saison », a confié Garde qui a admis plus tard, en anglais, qu’il avait hâte de miser sur une paire régulière en défense centrale.
 
L’union de Rod Fanni et Rudy Camacho pourrait survenir bientôt, mais Camacho n’était pas sur le terrain avec ses coéquipiers, jeudi.
 
Le climat demeure tout de même positif
 
Cette stabilité sera primordiale pour redonner une chance à l’Impact dans cette saison de transition.
 
« L’état d’esprit est bon, on a pu se libérer les idées. La semaine a été fantastique sur le terrain et à l’extérieur. On sait que le mois de mai sera important pour nous. On est excités à propos de ce défi et on devrait avoir confiance », a mentionné Bush qui assure que l’équipe est meilleure que le rendement affiché en avril.
 
« Dans les dernières semaines, on a été en mesure de se rapprocher au sein de l’équipe. Dans les moments d’adversité et de résultats difficiles, c’est là que tu découvres le caractère des joueurs. Il n’y a pas eu de doigts pointés, je pense qu’on mise sur plusieurs bonnes personnes dans ce vestiaire. Pour sortir d’une séquence difficile, ça prend des personnes de ce type. Des joueurs doivent en relever d’autres. C’est comme ça », a conclu Bush en citant son exemple donnant-donnant avec Dominic Oduro.