MONTRÉAL - Le « buzz » entourant un match d’une aussi grande envergure qu’une finale de la Ligue des champions ne serait pas complet sans une petite guerre de mots.

Le petit exploit réalisé par l’Impact la semaine dernière au Stade Azteca ne lui a pas permis de gagner le respect de tous ses adversaires. Immédiatement après le nul de 1-1 soutiré par le onze montréalais lors du match aller, le gardien mexicain Moïses Munoz a refusé de donner le moindre crédit à la petite équipe de la MLS pour son résultat favorable.  

 « Je crois qu’aujourd’hui, l’Impact s’en tire avec beaucoup de chance, avait déclaré Munoz, qui avait été déjoué par Ignacio Piatti à la 16e minute. Je ne peux pas m’imaginer un résultat semblable au Canada, une partie où cette équipe serait aussi chanceuse qu’elle l’a été aujourd’hui et que nous manquions autant d’opportunités que nous venons de le faire. Je crois que nous venons de démontrer qui veut vraiment être champion. Ils sont seulement venus ici dans le but de fermer le jeu et je ne pense pas que ça puisse fonctionner aussi au Canada. »

« Le seul bon résultat pour eux ici aujourd’hui aurait été 5-0. Ça (1-1) ne les aidera pas à gagner », avait-t-il ensuite prédit en conclusion.

Lundi, Nigel Reo-Coker n’a pu retenir un petit éclat de rire lorsqu’un collègue l’a questionné au sujet de cette déclaration.

« On verra bien sur le terrain, a dit le milieu de terrain de l’Impact. C’est facile de parler, mais au bout du compte, il faut être capable de faire un bon match. Au football, un club fait sa propre chance. Il peut bien dire ce qu’il veut (...), mais des paroles, ça ne vaut pas grand-chose. Quand les deux équipes franchiront la ligne blanche et sauteront sur le terrain, on verra qui sera plus affamé. Ils ne nous effraient pas. »

« Ils sont loin de tout casser présentement, alors je ne comprends pas d’où vient tout ce manque de respect, a franchement répondu Dominic Oduro, qui s’était fait peindre une fleur de lys géante sur un côté de son crâne partiellement dégarni à la veille du match ultime. La chance fait partie de ce sport. Tu profites de ce qui se présente à toi, tu gagnes et tu passes à autre chose. Ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent, mais ils ont eu leurs chances et n’ont pas marqué. La chance fait partie du jeu, sinon tous les matchs se termineraient 10-0. »

« Pourquoi de la chance? Je ne comprends pas en quoi on a été plus chanceux », a ouvertement questionné Andrés Romero, incapable de comprendre la logique derrière les propos du gardien mexicain. « On pourrait dire la même chose. Ils ont été chanceux de ne pas recevoir de carton rouge », a ajouté l’Argentin, faisait référence à la faute décernée à Osvaldo Martinez après qu’il eut retenu le chandail d’Oduro sur une échappée.  

« Ce sera un match différent »

« Je ne trouve pas ça insultant, a poliment commenté l’entraîneur Frank Klopas. Dans la vie, il faut rester humble, travailler fort et tout a tendance à se régler sur le terrain. On verra bien mercredi, c'est tout ce que je peux dire. »  

Bush sent la peur

Même s’il est frappé par une suspension qui l’empêchera de prendre part au match décisif, le gardien Evan Bush ne s’est pas gêné pour embarquer dans le jeu.

« Je crois qu’on leur a mis le feu au derrière un petit peu. On parle ici de l’un des plus grands clubs de la CONCACAF, un des plus grands clubs du monde qui joue dans l’un des stades les plus prestigieux de la planète. Il y a beaucoup d’histoire entourant cette équipe et de voir qu’un petit club comme le nôtre, qui est en première division depuis seulement quatre ans, suscite tant de réactions dans le clan adverse... On peut sentir leur insécurité. Ils sont peut-être habités par une certaine peur maintenant et c’est très bien ainsi. »

« Il faut comprendre qu’il y a des raisons qui expliquent notre présence ici, a ajouté Oduro. On n’est pas tombés du ciel pour arriver en finale. On a bien joué et on a travaillé fort pour atteindre cette étape. S’ils veulent nous sous-estimer, je n’ai pas de problème avec ça. Quand tout sera fini, vous aurez une très belle histoire à raconter. »

« On ne va jamais laisser une quelconque équipe nous marcher sur les pieds, a prévenu le défenseur Bakary Soumaré. On n’est pas là pour prendre une valise, on est là pour gagner. On est sérieux, on est compact et on est prêt à tout. S’il faut rentrer dedans, on va rentrer dedans.

« Une guerre de mots, ça rend tout ça encore plus amusant, n’est-ce pas? Mais si vous ne pouvez passer de la parole aux actes, vous n’êtes personne. Nous, on est prêts à se battre. Notre guerre de mots, elle se passera sur le terrain », a conclu Oduro.