MONTRÉAL – Les joueurs de l’Impact ont pu profiter d’un congé bien mérité ce week-end. Cette pause a été salutaire puisque leur esprit sera maintenant habité par une seule chose : l’ennemi qui se nomme le Toronto FC.

Même les observateurs qui ne suivent pas assidûment la scène du soccer savent que la rivalité entre l’Impact et le club torontois est devenue palpitante.

En tant qu’entraîneur-chef, Mauro Biello a hérité d’un boulot crucial pour bien préparer sa troupe pour l’étape la plus importante de son histoire en MLS.

« On a commencé notre préparation sur ce qu’on doit faire pour les déséquilibrer. En même temps, on s’attarde aussi sur ce qu’on peut s’attendre d’eux. Mardi, on fera un petit match intra-équipe pour retrouver un peu de rythme au niveau du groupe. Il y aura également le travail d’analyse pour voir ce qu’on doit faire pour obtenir le résultat qu’on désire », a exposé Biello qui a profité du répit pour assister à un tournoi de hockey de son fils à Gatineau tout en jasant un peu de soccer avec les partisans de la région.

Il serait difficile de trouver un meilleur candidat pour encadrer la formation qui essaiera d’éliminer le rival de toujours. Cette rivalité, qui ne cesse de grandir, Biello la vit depuis qu’il a commencé à gravir les échelons de l’élite du sport à l’adolescence.

« Oui, surtout avec Toronto qui est en séries et qui constitue l’une des meilleures équipes de la MLS. Ça se joue maintenant à une étape plus importante. L’équipe qui va gagner se rendra en finale, c’est normal que cette rivalité grimpe à d’autres proportions. Je suis d’ici et nous, les entraîneurs, on a cette fierté, on veut gagner », a témoigné Biello au terme d’un entraînement de fin d’après-midi.

Ce serait étonnant à cette étape du parcours éliminatoire, mais si jamais Biello percevait un manque de conviction de ses protégés, il pourra naturellement se tourner vers Patrice Bernier. Son capitaine rivalise contre Toronto depuis plus de vingt ans.

« Moi, ça remonte jusqu’aux Championnats canadiens des moins de 15 ans. Ça ne change pas, il y a une saveur de prouver qu’on fait mieux qu’eux. J’en ai joué plus d’une vingtaine contre eux. Le but, c’est de battre Toronto et pouvoir s’en vanter », a raconté Bernier.

Dans des cas aussi explosifs, certains doivent contrôler leur tempérament. En ce qui concerne Bernier, il carbure plutôt à cette réalité.

« Contre eux, je ne laisse pas aucune émotion m’échapper. D’habitude, ça va toujours bien contre eux parce que je n’ai pas besoin de me motiver. Je dois juste ne pas déborder. Dernièrement, on gère bien nos émotions, on l’a fait à New York et à Washington. On est beaucoup mieux à ce chapitre, on laisse les autres choses de côté », a cerné le Québécois.

À l’image du match de barrage l’an passé, Bernier a souvent excellé contre Toronto. Ça tombe bien pour lui considérant l’enjeu de cette finale de l’Association Est.

« Clairement, les matchs sont plus importants que dans le passé. C’est pour aller plus loin en séries. Les deux équipes arrivent à leur apogée, les clubs ont bâti pour se classer dans les meilleurs clubs de la MLS », a-t-il déterminé.

Cette version des faits a été appuyée par Hassoun Camara qui a participé à l’ascension de l’Impact depuis son arrivée en 2011.

« La rivalité s’accroît au fil des années et des confrontations. C’est aussi surtout lié à la progression des deux clubs. Bien sûr, ce rendez-vous est historique parce que ce sera la première fois à ce niveau. C’est bien pour les deux villes et pour la représentation du Canada à travers la MLS », a soutenu le polyvalent défenseur.

« On a à cœur de bien faire surtout que le Stade olympique sera plein », a ajouté le latéral droit.

En somme, c’est l’attente – huit jours encore - qui risque de représenter le défi le plus exigeant pour la troupe de Biello.

« Je n’ai pas de besoin de vous parler, je suis déjà prêt, je dois juste attendre jusqu’au 22 », a lancé Bernier avec enthousiasme dans la voix.

« Le soccer canadien a grandi, le match sera beaucoup regardé comme celui de l’an dernier. J’ai hâte », a-t-il poursuivi.

Biello et son entourage ont donc décidé d’accorder une journée d’accalmie à leurs joueurs, mercredi, avant de déménager au Stade olympique pour le dernier droit de la préparation. 

« C’est pour ça qu’on a coupé la semaine en deux. Ça donne la chance aux joueurs de bien gérer le tout. On ne veut pas imposer trop de pression et dire constamment : ‘Toronto, Toronto, Toronto…’. Il faut graduellement préparer le club et les diriger vers le bon état d’esprit pour être prêt dans tous les aspects le soir du match », a précisé l’entraîneur.

Les prochains jours permettront également à Laurent Ciman, Ambroise Oyongo et Johan Venegas de revenir à Montréal après leur expérience internationale respective. Selon Biello, ils sont tous en santé malgré une petite crainte dans le cas d’Oyongo.

À ce sujet, précisons que Camara est embêté par un petit pépin au pied droit si bien qu’il ne s’est pas entraîné, lundi. Par contre, Hernan Bernardello a recommencé à pratiquer à l’extérieur avec ses coéquipiers.