MONTRÉAL – Patrice Bernier a convié un impressionnant assemblage de personnalités à un match amical de futsal, samedi au Centre Pierre-Charbonneau, dans le but d’amasser des fonds pour la Maison d’Haïti. Pour le capitaine de l’Impact, il s’agit de la plus récente d’une multitude d’initiatives dans lesquelles il s’est investi depuis son retour au Québec afin de faire une différence dans sa communauté.

Après un exil de dix ans en Europe, Bernier est rentré au bercail en 2012 sans trop savoir la place qu’il prendrait dans le paysage sportif montréalais. Il avait l'intention de s'impliquer à l’extérieur du terrain, ça ne faisait aucun doute. Avec un père comme Jean Bernier, un bénévole réputé qui a été intronisé au Temple de la renommée de la Fédération québécoise de soccer, il ne pouvait vraiment en être autrement. Mais comment exactement? Il ne le savait pas encore.

Au fil des années, la popularité de l’Impact a grimpé en flèche et Bernier, son joueur local le plus en vue, a rapidement gagné en notoriété dans une province qui n’en a généralement que pour le hockey.

« J’avais une volonté de redonner au monde du soccer, aux gens qui m’ont aidé. Mais je me suis dit qu’en devenant une personnalité publique, je pourrais aussi aider certaines causes à obtenir plus de visibilité et peut-être inspirer d’autres personnes à faire la même chose, explique le numéro 8 du Bleu-blanc-noir. Je viens d’une famille qui a toujours été impliquée, alors ça devenait naturel de passer au suivant, si on peut dire. »

Progressivement, Bernier s’est mis à accumuler les engagements. Logiquement, il a embrassé la cause de la Fondation de son propre club, « Jusqu’au bout avec l’Impact », qui vise à améliorer la qualité de vie de familles provenant de milieux défavorisés. Il est devenu porte-parole de la Fondation de l’Office municipal d’habitation de Montréal, qui encourage la persévérance scolaire chez des jeunes vivant en HLM, et ambassadeur pour l’Opération Enfant Soleil.

Régulièrement, des signes concrets lui procurent la validation de la pertinence de ses actions.

« Pour la Fondation de l’OMHM, je suis allé donner des bourses d’études dans le coin de Saint-Henri. C’était des chèques de 500$ et tu le vois dans le visage des jeunes que ça représente beaucoup pour eux. On a aussi organisé un concert bénéfice avec Florence K où les jeunes ont livré des témoignages pour dire que sans ces bourses, ils auraient probablement arrêté d’aller à l’école, qu’on leur a permis de croire. »

Il y a les bénéfices directs, bien sûr, qu’il fait toujours bon entendre. Mais en faisant don de son temps aux œuvres qui lui tiennent à cœur, Bernier espère aussi semer une graine qui fera bourgeonner le goût de la philanthropie dans le cœur de ceux qu’il aide.   

« Au début, c’est une, deux ou trois personnes, puis ça devient une dizaine, ça devient une centaine. Ultimement, j’espère que ceux à qui on donne un coup de pouce pourront faire la même chose plus tard quand ils auront du succès. Ils pourront dire qu’ils ont commencé quelque part et si ça commence par moi, tant mieux. »

Patrice Bernier et ses amis

Il y a un an, Bernier a ajouté une mission à son « portefeuille » d’implications. Il est devenu ambassadeur de la Maison d’Haïti, un organisme communautaire qui a reçu l’aide de son père à ses balbutiements et qui a aujourd’hui pignon sur rue dans le quartier St-Michel.

« Au tout début, c’était pour aider les Haïtiens qui arrivaient à Montréal à s’intégrer dans la culture québécoise. Mais aujourd’hui, la démographie du quartier a pas mal changé, il y a beaucoup d’autres cultures et c’est devenu un point central pour aider tout le monde du coin. Ils aident aussi les jeunes à ne pas trainer dans la rue, ils donnent accès à internet à ceux qui ne l’ont pas à la maison. Ils ont une multitude de facettes. »

Pour aider la Maison d’Haïti à garnir son fonds de roulement, Bernier a eu l’idée d’organiser un match de célébrités. La première édition de « Patrice et ses amis », qui aura lieu samedi après-midi, réunira des visages connus de divers milieux qui s’initieront pour la plupart au futsal, une version modifiée du soccer qui se joue à 5 contre 5 sur une surface réduite.  

Trois parties sont au programme à compter de midi. Tour à tour, les étoiles féminines et masculines de la Ligue de Futsal 5 Étoiles de Laval affronteront une sélection de joueurs universitaires. Les célébrités contactées par Bernier devraient sauter sur le terrain vers 15h.

« Au début, on voulait faire un match sur un grand terrain à 11 contre 11, mais je me suis dit que comme la majorité des gens n’avaient pas nécessairement joué au soccer, ce serait plus facile pour eux de gérer leur effort et de se sentir impliqué sur une plus petite surface. En plus, le futsal est à la mode présentement et c’est un style de soccer que j’aime bien. C’est bien de mettre de l’avant ce sport qui est bon pour les jeunes, qui peut les aider à améliorer leur dextérité et leur technique. »  

Le Centre Pierre-Charbonneau peut accueillir près de 2000 personnes. Une salle comble serait magique, « mais si on avait 1000 personnes, ça serait déjà top », souhaite Bernier. « Le but est de faire le mieux possible pour la première édition, que les célébrités aient du plaisir et que la population soit sensibilisée à la cause. »

La liste des invités est impressionnante. Parmi ceux qui sortiront de leur zone de confort pour la bonne cause, on dénote le journaliste Jean-René Dufort, l’humoriste Réal Béland, le joueur des Alouettes John Bowman, l’ancien plongeur Alexandre Despatie et le boxeur Adonis Stevenson. Le capitaine de l’Impact a aussi attiré des figures importantes du monde du soccer, comme l’olympienne Marie-Ève Nault et l’ancien membre de l’équipe nationale Dwayne De Rosario.  

« Il y a même Chad Ochocinco qui m’a dit qu’il viendrait. Mais avec lui, on ne sait jamais! », prévient Bernier.