Sur les trois derniers matchs, l’Impact a disputé 145 minutes avec un homme en moins.

Que penser de cette défaite des Montréalais 4-1 face à une équipe qui a pleinement profité de l’expulsion de Romell Quioto après un quart d’heure?

Sur la coche

Philly est souvent cité comme un exemple de stabilité en MLS.

Thierry Henry a d’ailleurs souligné le fait que l’Union a donné le temps à Jim Curtin d’installer son système. Avec raison. Arrivé en 2014, il a raté les séries à ses deux premières campagnes. Il a ensuite qualifié son équipe trois fois sur les quatre dernières années.

On tend cependant à oublier que Curtin est natif de Pennsylvanie et qualifie son poste d’emploi de ses rêves. Il est arrivé par intérim, ne gagnait pas une fortune et avait un attachement au club qui allait bien au-delà de son entente contractuelle. Bref, il est à Philly ce que Mauro Biello était à l’Impact.

Plus facile pour une organisation d’être patient dans ces conditions. Pour Curtin, l’Union n’était pas un tremplin vers autre chose.

À Montréal, les deux derniers coachs présentent des profils complètement différents. Le nom de Rémi Garde faisait surface aux trois mois dans les rumeurs européennes. Il en sera probablement de même avec Henry.

Considérant l’intérêt de l’étranger et l’engagement financier pour les attirer dans la Métropole, je doute que la haute direction de l’Impact ait la même patience.

Chapeau aux dirigeants de l’Union d’avoir trouvé une recette qui leur convient.

Sur ma faim

La spirale sans fin d’expulsions évitables est incompréhensible.

Indispensable aux succès offensifs des siens, Romell Quioto a eu une bulle au cerveau aussi inexplicable que celles d’Emanuel Maciel et Rudy Camacho au cours de la dernière semaine.

Frustration/fatigue accumulée? Manque d’imputabilité? Sentiment d’une place assurée dans le XI?

Thierry Henry a la frustrante tâche de tenter de trouver le fil conducteur à ces expulsions à répétition.

Sur la touche

Je peine à comprendre pourquoi Thierry Henry n’a pas offert du repos à ses cadres en 2e mi-temps.

Saphir Taïder, Victor Wanyama et Zachary Brault-Guillard n’ont pas raté une seconde des quatre matchs en 11 jours disputés par l’Impact. C’est pourtant Joel Waterman, Bojan et Orji Okwonkwo qui ont dû céder leurs places en 2e mi-temps.

Avec 43 minutes à jouer, ses hommes jouaient à 10, perdaient 3-1 et semblaient plus enclins à encaisser un 4e but qu’à revenir au score. Pourquoi avoir fait seulement trois changements sur cinq? Pourquoi avoir attendu la 75e pour faire le dernier?

Il y a une semaine, Marc Dos Santos se retrouvait dans la même situation. L’entraîneur des Whitecaps encaissait un but qui donnait une avance de 3-1 à l’Impact. Quatre minutes plus tard, il faisait un quadruple changement. En somme, il lançait la serviette avec 35 minutes à jouer et pariait sur les prochains matchs.

Il a d’ailleurs gagné les deux matchs suivants.

Sur la bonne voie

Je souhaite sincèrement me tromper, mais je vois mal comment on peut repartir avec les mêmes titulaires sans risquer une blessure sérieuse.

Il est vrai qu’Henry n’a aucun contrôle sur les expulsions en cours de match, mais il peut gérer le temps de jeu de ses troupes.

La stabilité du XI de départ depuis un mois a été bénéfique pour la qualité du jeu, mais les changements effectués (ou plutôt ceux qui ne l’ont pas été) placent l’équipe dans une condition physique précaire.