On m’aurait dit que j’aurais à ce point hâte au match de retour après une défaite de l’Impact 2-1 à domicile, je n’y aurais pas cru.

 

Après avoir encaissé deux buts en première mi-temps (deux cadeaux comme l’a dit Victor Wanyama après son premier départ dans la métropole), les Montréalais ont montré un esprit guerrier que j’ai rarement vu depuis l’entrée en MLS.

 

Que retenir de ce match-aller qui oblige l’Impact à l’exploit pour atteindre le carré d’as?

 

Sur la coche

 

« Un match se joue sur 90 minutes, pas 45 »

La simplicité des visiteurs en première mi-temps était exemplaire. Ceux qui disaient vouloir exploiter les côtés ont plutôt choisi la voie la plus directe vers le but de Clément Diop. Leur avance de 2-0 à la pause était amplement méritée.

 

Le moment de la soirée appartient néamoins à Saphir Taïder. Après 45 minutes à contrôler la possession sans véritablement menacer, le milieu de terrain a marqué un but d’anthologie.

 

À ma sortie du stade, on me demandait si c’était le plus beau depuis 2012? Je vous relance la question.

 

Sur ma faim

 

Lorsque l’Impact joue au Stade olympique, on parle ad nauseam de billets vendus (ou non vendus). À quelque part, le club récolte ce qu’il a semé dans le passé.

 

En affirmant publiquement que le stade n’était pas idéalement situé par rapport au centre-ville, en se plaignant de la surface de jeu et en affichant une volonté marquée (légitime) de jouer tous ses matchs de MLS au Stade Saputo, l’organisation a passé les dernières années à envoyer un message par défaut à ses supporters.

 

Le Stade olympique, c’est de la m**de.

 

Que ce soit le cas ou non, le fait est que l’Impact a besoin du Big O.

 

À mon sens, le message aurait pu être :

 

Le Stade Saputo c’est mieux, mais le Stade olympique c’est BIG. Le Stade olympique c’est pour la Ligue des Champions et les séries. Quand on est au Stade olympique, tu veux être là.

 

J’y étais mardi et l’ambiance en deuxième mi-temps était excellente pour une foule de 20000 personnes. L’Impact continuera de récolter ce qu’il a semé pendant un certain moment, mais vivement le temps où on parlera autant de la quantité de sièges occupés que de la qualité des gens assis dedans.

 

Sur la touche

 

« Quand tu vois que ça ne fonctionne pas, il faut changer. »

 

Des paroles prononcées par Thierry Henry la semaine dernière qui reflètent bien son coaching face à Olimpia.

 

L’introduction d’Orji Okwonkwo à la mi-temps et un passage à 4 défenseurs ont eu un effet immédiat sur l’équipe.

 

Plus tard, l’entrée en scène de Ballou Tabla et Anthony Jackson-Hamel montrent que le Français est prêt à faire fi du passé pour donner au match ce dont il a besoin.

 

Lorsque Rommel Quioto peinait à percuter sur la gauche, Ballou avait le profil idéal pour le remplacer. Même s’il est en marge du groupe depuis le début de saison.

 

Lorsque les centres devenaient plus nombreux, Jackson-Hamel avait le profil physique pour en profiter. Même s’il a connu une mauvaise sortie à Dallas.

 

Les deux ont d’ailleurs passé bien près de combiner pour faire 2-2. Une chance qui devait se retrouver au fond des filets et qui laissera un goût amer dans la bouche de Jackson qui a pourtant été bien meilleur qu’au Texas.

 

Sur la bonne voie

 

Je déteste le sentiment d’éternel persécuté cultivé par l’Impact et ses partisans au fil des ans.

 

Reste qu’il faut appeler un chat un chat.

 

L’intervention de l’arbitre assistant pour renverser une décision de penalty était scandaleuse. Celle de l’arbitre au centre de lui faire confiance est quant à elle incompréhensible.

 

Si tu es obligé de renverser une décision erronée de ton assistant pour une rentrée de touche qu’il a raté à 3 mètres de lui (c’est arrivé en fin de match), comment expliquer qu’on s’en remette à son jugement, alors qu’il est à un mile de campagne de l’action?

 

Ceux qui réclament la reprise vidéo en Ligue des Champions sont sur la bonne voie.