MONTRÉAL – Sans grande surprise, Rémi Garde a choisi de s’entourer de visages familiers pour amorcer le mandat qui lui a été confié par Joey Saputo.

Conscient que le dévoilement de son équipe d’adjoints avait été « un petit peu long à sortir de terre », Garde a finalement présenté, deux mois après l’annonce de sa propre embauche, les quatre hommes qui l’épauleront dans son travail à la barre de l’Impact.

Trois d’entre eux ont gravité en même temps que Garde à l’Olympique lyonnais, le club avec lequel le nouveau pilote du bleu-blanc-noir a brillé à la fois comme joueur et entraîneur. Ils sont Maxence Flachez, Joël Bats et Robert Duverne.

Le quatrième mousquetaire sera Wilfried Nancy, le seul rescapé du staff de l’ancien entraîneur Mauro Biello. À l’emploi de l’Impact depuis 2011, Nancy se voudra le lien de familiarité avec la MLS et le soccer nord-américain dont Garde s’était dit désireux de se doter à son arrivée à Montréal.

Le nom de Bats, dont l’arrivée était devenue un secret de polichinelle, est possiblement le plus connu au sein du trio qui a accepté de suivre Garde dans son exil. De nombreux gardiens français de haut niveau, de Grégory Coupet à Anthony Lopes, doivent une partie de leurs succès à cet ancien portier vedette qui a notamment brillé au Paris St-Germain en plus de remporter l’Euro avec les Bleus en 1984.

Rémi Garde s'entoure d'hommes de confiance

« C’est le doyen du staff, je suis obligé de le dire. Il y a des faits qu’on ne peut pas cacher », a ricané Garde en fixant la coiffure blanche de son vieux complice.

« On s’est rencontrés la première fois en 1989. Joël fêtait sa première sélection et moi j’avais été appelé à la dernière minute pour ma première. Il avait fait mon nœud de cravate parce que je ne savais pas comment. Aujourd’hui, c’est moi qui lui fait les siens parce qu’il ne veut plus en porter. Il est ici pour les gardiens, mais il sera aussi au service de l’équipe parce que c’est un œil du football depuis très longtemps. »

« Le dernier trophée que j’ai gagné en France, c’était avec Rémi Garde. Je suis venu le retrouver ici pour en gagner un de l’autre côté de l’océan », a lancé Bats.

Flachez arrive avec un profil sensiblement similaire à celui de son prédécesseur Jason Di Tullio, en ce sens que c’est au sein de la relève de l’OL qu’il a jusqu’ici acquis son expérience d’entraîneur. À Lyon, il a dirigé l’équipe des moins de 19 ans pendant une saison, puis l’équipe réserve pendant deux autres campagnes.

« On connait l'impatience des partisans »

Garde, qui a déjà partagé le terrain avec Flachez, a mentionné que l’expertise que son ancien coéquipier avait acquise auprès des jeunes académiciens lyonnais cadrait bien avec sa volonté de développer le talent local chez l’Impact.

Duverne remplace quant à lui Yannick Girard au poste de préparateur physique. C’est la troisième fois qu’il occupe ce poste aux côtés de Garde, qui l’avait aussi ajouté à son personnel lors de ses passages à Lyon et Aston Villa.

« Ses méthodes me conviennent. Ce sont des méthodes qui ont fonctionné au plus haut niveau depuis longtemps », a justifié Garde.

Dans ses nouvelles fonctions, Duverne devra toutefois apprendre à composer avec les longs déplacements et la réalité des surfaces synthétiques, des conditions qui sont propres à la MLS.

« Il va falloir découvrir, s’adapter et essayer d’avoir la meilleure réponse possible face à ces problématiques, a répondu Duverne. Ce sont des enjeux qui me passionnent parce qu’on peut sortir de nos routines facilement pour proposer autre chose au staff. »

Nancy : un match logique

Les racines françaises de Wilfried Nancy combinées à sa connaissance pointue de la MLS en ont fait un survivant logique de la tempête qui a mené à l’arrivée en poste de Rémi Garde. Pour ce dernier, l’ancien bras droit de Biello est rapidement apparu comme un allié logique.

« Quand j’ai discuté avec Joey, assez rapidement je lui ai indiqué que j’avais envie d’avoir quelqu’un dans mon staff qui connaissait à la fois le club et la ligue pour assurer une sorte de passage de témoin, pour ne pas avoir à tout découvrir par moi-même. Je voulais m’appuyer sur l’expertise de quelqu’un et la rencontre avec Wilfried s’est très bien passé. Ça a matché assez rapidement et ça m’a convenu. »

Nancy, qui n’était pas étranger à la feuille de route de Garde et de ses autres adjoints, s’est dit « enchanté et honoré » d’avoir été retenu par le nouveau pilote de l’Impact.

« Ce qui m’a surtout plu, c’est le discours. Dès le premier meeting qu’on a eu, c’était vraiment intéressant. Ça revenait beaucoup aux valeurs humaines et vous me connaissez, je suis très à cheval là-dessus. C’est bien pour moi. »

Bien que son expérience du circuit Garber ait assurément joué en sa faveur, Nancy s’est voulu rassurant en affirmant que Garde avait déjà acquis beaucoup de connaissances à propos de la ligue.

« Comme a dit Rémi, ça reste du soccer. Que ça soit ici ou en Europe, le rôle de notre groupe sera de trouver des solutions. Ça, ça ne change pas. »

Jeu arrêté : Garde prend la responsabilité

Garde n’a pas encore défini précisément la façon dont les responsabilités de tous ses adjoints seront réparties. Ce qui est déjà établi, par contre, c’est qu’il se penchera personnellement sur les problèmes de l’équipe sur les séquences de jeu arrêté, une plaie qui affecte le club depuis plusieurs années.

« Évidemment qu’on a été avertis du fait que ces phases de jeu posaient problème par le passé, alors on va y travailler, on va essayer d’y remédier », a-t-il promis d’entrée de jeu.

Garde a mentionné que ce souci de perfectionnement était présentement considéré dans le recrutement de nouveaux joueurs, mais que la solution se trouvait au-delà des profils à la disposition des entraîneurs.

« Pour moi, c’est aussi symptomatique du baromètre de la confiance d’une équipe. Ce n’est pas seulement un travail tactique qu’on doit faire, mais c’est aussi l’engagement. L’engagement athlétique, mais aussi l’engagement mental, l’effort qu’on a envie de mettre offensivement ou défensivement sur ces phases-là. »

« Est-ce qu’il y a un spécialiste parmi [mes adjoints] sur qui vous pourrez taper ou à qui vous pourrez donner des lauriers? Il n’y en a pas, a conclu Garde. Je prends la responsabilité. Mais ils vont bien m’aider, je le sais. »

« J'avais envie de travailler avec Blerim »
« Evan Bush sera le numéro 1 en début de saison »

 

« Je suis venu ici pour gagner un trophée avec Rémi Garde »
« Je voulais vivre cette expérience de l'autre côté de l'Atlantique »