MONTRÉAL – Malgré qu’il se soit brûlé à plusieurs reprises dans le passé avec l’acquisition risquée de joueurs au passé trouble, l’Impact a rapproché la main des flammes au cours des derniers jours en transigeant avec le Dynamo de Houston pour les services du milieu de terrain Romell Quioto.

Moins de 24 heures après avoir été obtenu dans une transaction impliquant le défenseur Victor Cabrera, Quioto a été l’un des 11 joueurs dont l’Impact a activé la clause de retour en vue de la saison 2020, jeudi.

Quioto, un international hondurien de 28 ans, a passé les trois dernières saisons avec le Dynamo. Il a connu ses meilleurs moments sur le terrain en 2018, alors qu’il a compilé six buts et douze passes décisives en 32 matchs, dont 25 titularisations. En 72 matchs dans la MLS, il revendique 15 buts et 17 passes décisives.

Mais son séjour au Texas s’est terminé dans la tourmente. Quioto a été mis à l’écart du groupe après avoir écopé d’un carton rouge le 8 août contre New York City FC. Non seulement n’a-t-il plus été utilisé du reste de la saison, mais il a été contraint de s’entraîner en solitaire et s’est vu refuser l’accès au vestiaire. Les mesures disciplinaires, d’abord instaurées par l’entraîneur-chef Wilmer Cabrera, ont été maintenues par son successeur, l’ancien capitaine de l’Impact Davy Arnaud, après son congédiement.    

Quioto a aussi eu des démêlés avec la justice américaine. En octobre 2018, le Houston Chronicle rapportait qu’une ancienne amie de cœur avait intenté une action en justice contre lui, l’accusant d’avoir diffusé du contenu à caractère sexuel l’impliquant sans son consentement.   

Piatti dans les plans pour 2020

« C’est clair que je préfère à chaque fois prendre des joueurs qui n’ont pas de problème, a réagi le directeur sportif de l’Impact, Olivier Renard, lors d’une rencontre avec les médias montréalais jeudi. Malheureusement, dans le sport, avec tous les joueurs parfois tu as des problèmes. Ça sera à nous de le mettre dans un nouveau contexte, un contexte de confiance. Le coach qui parle espagnol aussi, je crois que pour lui ça va être aussi un point important. Tout le monde mérite d’avoir une seconde chance. Je suis persuadé qu’à partir du moment où ses prestations sportives vont être bonnes, ça va l’aider au niveau de l’intégration. »

Selon les plus récents chiffres officiels publiés par l’Association des joueurs de la MLS, Quioto a touché un salaire de base légèrement supérieur à 500 000$ la saison dernière.

« J’ai vu des chiffres ce matin dans certains articles qui n’étaient pas tout à fait réalistes, aussi bien de son côté que de celui de [Victor] Cabrera, a répondu Renard à ce sujet. Nous connaissons la réalité et si on a fait ce deal, c’est parce que nous, du côté de [notre réserve d’argent d’allocation ciblée] et du plafond salarial, ça nous arrangeait. »

Quioto procure à l’Impact un avantage administratif clair que Renard a plusieurs fois souligné : malgré son passeport hondurien, le fait qu’il possède un permis de travail américain permet à sa nouvelle équipe de l’aligner sans lui consacrer l’une des places réservées aux joueurs internationaux au sein de son effectif.

La polyvalence du nouveau venu a aussi joué en sa faveur aux yeux des décideurs de l’Impact. Conscient que sa position de prédilection est à l’aile gauche, Renard a précisé qu’il pouvait être tout aussi compétent à droite ou en pointe.

« Je suis persuadé que le joueur va nous apporter des choses offensives intéressantes », a dit le directeur sportif.

Renard, qui a aussi échangé le latéral gauche Daniel Lovitz au cours des 48 dernières heures, a ajouté que l’arrivée de renforts défensifs était à prévoir. À l’heure actuelle, l’Impact ne compte que quatre défenseurs sous contrat, soit Jukka Raitala, Rudy Camacho, Jorge Corrales et Karifa Yao.

« On sait bien qu’on doit renforcer le compartiment défensif et ça se fera », a promis Renard.

« Pas trop près » d’un accord avec Piette

Sans surprise, Samuel Piette figure aussi parmi les joueurs sur lesquels l’Impact a conservé ses droits jeudi. Mais le populaire milieu de terrain est toujours à la recherche d’un nouveau pacte avec l’Impact, un dossier qui traîne de plus en plus en longueur.

En juillet dernier, Piette avait affirmé que des pourparlers avaient été lancés entre ses représentants et la direction de l’Impact. Il avait alors nommé trois joueurs desquels il croyait se rapprocher au jeu des comparaisons, des homologues dont les salaires annuels oscillaient entre 474 000$ et 665 000$. Toujours selon les données fournies par l’Association des joueurs, Piette a touché un salaire de base de 135 000$ en 2019.

Il s’agit d’un écart considérable au milieu duquel les deux partis semblent toujours peiner à trouver un terrain d’entente.

« Il y aura encore des négociations, mais c’est vrai que pour le moment, entre l’offre et la demande, je ne veux pas dire qu’on est assez loin, mais on n’est pas trop près. On n’est pas sur le point de trouver un accord », a statué Olivier Renard, ajoutant que « le but est d’essayer de garder Sam près de nous. »

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