MONTRÉAL – Retenu par ses engagements avec l’équipe nationale canadienne, Samuel Piette est arrivé avec un peu de retard cette année au camp d’entraînement de l’Impact. Mais aussitôt arrivé en Floride, il s’est rendu compte que l’effet Henry se faisait déjà sentir.

 

« Les entraînements sont très différents de l’an dernier », est la première chose qu’a notée Piette la semaine dernière alors que l’Impact était de passage à Montréal pour franchir le point médian de sa préparation hivernale.

 

« L’an dernier, on le sait, la première partie de la présaison était toujours basée sur le physique. Ça l’est encore, mais maintenant, on fait beaucoup de jeu, le ballon est toujours inclus. Ça, c’est la grosse différence, a développé le milieu de terrain québécois. Thierry communique beaucoup, autant avec le groupe entier entre les exercices ou en nous prenant à part pour nous parler individuellement. Je pense que ça, c’est apprécié de tout le monde, donc il y a une bonne relation entre les joueurs et le coaching staff. »

 

On a tendance à l’oublier, mais Rémi Garde était arrivé à Montréal avec la réputation d’être un stratège axé sur le jeu offensif. Avant de débarquer en MLS, le pilote français avait placé l’Olympique lyonnais dans le top-4 du championnat français au niveau des buts marqués à chacune de ses trois saisons à la tête de l’équipe.

 

« J’ai des convictions. J’ai été formé à Lyon, j’ai joué à Lyon, j’ai entraîné à Lyon et même si j’ai  eu d’autres expériences, je suis quand même marqué par ce club. Et dans ce club, il y a une certaine philosophie de jeu qui est une philosophie offensive, une philosophie de marquer des buts, d’avoir un jeu de possession. Donc je dirais que mon idéal tend vers ça », avait statué Garde lors de sa première conférence de presse au Stade Saputo.

 

Limité par le manque de profondeur de son effectif, Garde n’a finalement jamais pu mettre à exécution sa vision pour le Bleu-blanc-noir. Sous sa gouverne, le onze montréalais a évolué jusqu’à devenir une entité réactive et prévisible.

 

À peine deux ans plus tard, Henry arrive avec un bagage fort différent, mais des ambitions qui s’apparentent à ce qu’avait promis son prédécesseur. Dans le message du nouvel entraîneur, Piette sent une volonté de débarrasser l’Impact de ses vieux réflexes et de l’amener vers la pratique d’un football plus moderne, plus soigné.

 

« Je ne dis pas qu’on va être une équipe qui va marquer 1000 buts, comme lui l’a fait, mais c’est sûr qu’on a travaillé beaucoup sur la possession de la balle, note Piette. On nous a souvent donné l’étiquette d’une équipe qui joue la contre-attaque. Je pense qu’on doit améliorer cette facette de notre jeu, la possession, donc on va travailler beaucoup là-dessus. On veut être une équipe intense de la première à la 90e minute, donc les exercices sont intenses mais quelque peu écourtés. L’intensité est très haute, on veut être une équipe agressive. »

 

Henry confirme les observations de son capitaine, mais rappelle qu’un tel changement de culture ne s’opère pas du jour au lendemain et incite les amateurs assoiffés de résultats à la patience.

 

« C’est vrai que de temps en temps, le jeu ou l’équipe contre laquelle tu vas jouer fait en sorte que tu dois changer un peu. Mais sur la structure et le plan, c’était déjà depuis un petit moment dans ma tête, depuis mon arrivée. Maintenant, il faut le mettre, il faut que ça rentre un peu dans l’ADN de l’équipe et qu’on avance avec ça. Mais c’est encore tôt. Je sais qu’il y a un match qui arrive bientôt, mais c’est encore tôt pour que les mecs assimilent tout ce qu’il y a à mettre. »

 

« Défendre bas, en bloc, au milieu, devant, presser, avoir la balle... il y a pas mal d’info qu’il faut essayer d’assimiler, de digérer et ce n’est pas toujours évident au quotidien. Mais on va dans cette direction. »

 

D’un point de vue personnel, Piette estime que l’essence de son rôle restera la même sous les ordres de Henry. En tant que milieu défensif, sa place restera devant la charnière centrale afin de fournir l’équilibre nécessaire à l’équipe pendant que les latéraux seront appelés à arpenter leurs corridors respectifs.  

 

Mais le vaillant numéro 6, qui avait dû répondre à quelques critiques l’an passé pour le manque de verticalité dans son jeu, révèle une envie de participer un peu plus à l’effort offensif en 2020.

 

« Je ne dis pas que je vais marquer un but – même si je l’espère! – mais vraiment, je veux essayer, quand je reçois la balle, de jouer vers l’avant, de me mettre en meilleure condition pour pouvoir jouer vers l’avant. Et déjà, Thierry me donne beaucoup de trucs pour ça. »​