Le rôle de directeur technique se veut généralement un poste structurant qui s’accompagne d’un certain pouvoir. Depuis sa nomination en novembre 2014, Adam Braz a plutôt semblé porter le titre de directeur sans profiter du gouvernail qui devrait venir avec.

Votre mission si vous l’acceptez

Pour évaluer le travail de Braz depuis 4 ans, il faut d’abord savoir pourquoi il a été embauché au départ. Ce n’était pas pour son expérience, il n’en avait pas. Ce n’était pas non plus pour son habileté à se démarquer de la compétition, le club n’avait rencontré aucun autre candidat.

L’objectif semblait plutôt de mettre en place quelqu’un qui connaissait déjà la maison pour exécuter sans faire de vagues et servir de pare-feu dans les moments difficiles. En ce sens, il aura rempli sa mission et le club lui doit une fière chandelle, car ces moments ont été nombreux ces dernières années.

Optimisation

Joey Saputo a justifié le changement par sa volonté d’« optimiser l’efficacité de notre structure technique ».

Un discours qui ressemble beaucoup à celui qui a suivi le départ d’Hugues Léger de la vice-présidence marketing. Un poste qui reste toujours vacant un an et demi plus tard.

Qu’entend le président par optimiser ?

Veut-il économiser de l’argent ? Je doute que ce soit la motivation première puisqu’un autre poste a été offert à Braz avant qu’il ne le refuse. L’intention semble plutôt de mettre en place des gens en qui Saputo a une plus grande confiance ou consolider les responsabilités en donnant plus de contrôle à Rémi Garde.

Clés de la maison

Bien que j’aie une énorme confiance en Garde, j’hésiterais avant de combiner son rôle d’entraîneur à un poste de direction à ce stade-ci de son règne. Donner carte blanche à un entraîneur est une chose. Se déresponsabiliser en lui donnant les clés de la maison en est une autre.

Après une seule saison en Amérique du Nord, le Lyonnais admet ne pas avoir une connaissance suffisante de la ligue pour assurer lui-même le recrutement intra-MLS. Les nombreuses particularités financières d’un championnat avec un plafond salarial présentent aussi un défi important.

À mon sens, on doit continuer de lui donner les coudées franches, mais on doit aussi l’entourer de gens de qualité avec de la vision qui lui permettra de concentrer un maximum de son temps et de son énergie sur ce qu’il fait de mieux, coacher.

Rigueur

Le communiqué émis par l’Impact affirme que des nominations seront annoncées prochainement, afin d’offrir à Rémi Garde « le support nécessaire au niveau des services administratifs à l'équipe, du recrutement, de la gestion du plafond salarial et de la négociation des contrats avec les joueurs ».

De Patrice Bernier à Matt Jordan, en passant par mon collègue Patrick Leduc, de nombreux noms ont déjà été suggérés depuis lundi après-midi. J’ajouterais celui de Philippe Eullaffroy qui a fait un énorme travail avec des ressources limitées à l’Académie.

Si l’embauche d’Adam Braz a servi l’intérêt du club sans toutefois le faire avancer de manière importante, il faudrait connaître les priorités de la haute direction avant de spéculer sur l’identité de ceux qui pourraient être appelés à combler le vide.

Doit-il avoir un passé sportif, administratif ou légal ? Cherche-t-on quelqu’un de la famille ? Sera-t-il appelé à s’adresser aux médias ?

Joey Saputo avait une liste de critères étoffée lorsqu’il cherchait un nouvel entraîneur. Le résultat est plus que satisfaisant. La même rigueur doit être appliquée pour embaucher ou promouvoir les individus qui prendront la relève du directeur technique.

En ce sens, après avoir frayé son chemin à travers un processus exigent pour intégrer le personnel technique du Canada U20, Patrick Leduc aurait peut-être quelques suggestions pour mettre la main sur le ou les candidats le plus compétents.