MONTRÉAL – Contraint à l’inactivité complète en saison régulière, Steeven Saba pourrait s’avérer être une ressource indispensable pour l’entraîneur-chef Thierry Henry en vue du match éliminatoire de l’Impact contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre vendredi.

À trois jours de l’affrontement, Henry est confronté à la possibilité d’être privé de ses deux options principales à la position de « numéro 6 », ce chien de garde qui voit à la récupération du ballon devant les défenseurs.

Victor Wanyama, qui occupe ce poste depuis son arrivée en mars, revient d’un séjour en équipe nationale et doit se soumettre à une période d’isolement qui l’empêchera de rejoindre son club à temps pour le début des éliminatoires. Il est toujours possible que la MLS intervienne pour permettre un allègement à ces restrictions, mais aux dernières nouvelles, l’Impact se préparait à reprendre le terrain sans son joueur désigné.

Samuel Piette, qui a brillé à cette position avant l’arrivée de Wanyama, n’est pas disponible pour lui venir en relève. Le Québécois a écopé d’un carton rouge lors du dernier match de la saison régulière et est par conséquent suspendu pour le match contre les Revs.  

Les jeunes Emanuel Maciel et Amar Sejdic peuvent être vus comme des remplaçants potentiels, mais leur profil manque peut-être la rugosité nécessaire pour s’imposer aux duels contre les ténors offensifs de la Nouvelle-Angleterre, parmi lesquelles on compte des attaquants imposants comme Teal Bunbury et Adam Buksa.

À 5 pieds 11 pouces et 165 livres, Saba n’est pas le plus costaud, mais il se décrit lui-même comme un « fighter » et c'est à sa position naturelle que l’Impact a un trou à combler. Il revient toutefois de loin. Victime d’une fracture à un pied en mai, il n’a repris l’entraînement en groupe qu’en octobre. Il a été en uniforme pour les deux derniers matchs de la saison, mais a finalement terminé sa première année en MLS sans aucune minute à son compteur.

Est-il réaliste de le considérer comme un possible titulaire dans un contexte aussi crucial? Qu’importe, l’international haïtien se dit prêt à prendre la relève si Henry juge qu’il est l’homme de la situation.

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« Je suis prêt, c’est la décision du coach. S’il me dit d’aller jouer là, je suis prêt à donner tout ce que j’ai pour l’équipe. Quand on me donne la chance, moi je vais la prendre », a promis Saba lors d’une visioconférence mardi.

Saba a gagné sa place avec l’Impact après avoir reçu une invitation à la première phase du camp d’entraînement. Son embauche a été confirmée au début février. Au printemps, le club annonçait qu’il s’était blessé lors d’une course de routine à l’entraînement.

« Honnêtement, je ne sais même pas comment ça s’est passé. Je suis allé courir et j’étais très bien durant la journée. À la fin de la journée, j’avais signalé au coach que j’avais un peu de douleur, mais ce n’était pas si grave. J’étais allé courir normalement, j’étais retourné à la maison normalement. Le lendemain matin, je me réveille, je ne pouvais juste pas mettre le pied à terre. Je ne sais même pas comment ça s’est passé, mais j’essaie d’oublier ça. Je suis content d’être de retour à l’entraînement et c’est ce qui compte pour moi. »

En rendant publique la malchance de sa nouvelle acquisition, l’Impact avait annoncé une période de convalescence de huit à douze semaines. Saba n’a toutefois été opéré qu’en juillet et n’a jamais été en mesure de voir le terrain.

« Être blessé, c’est pas facile. Ça a été long, super long, admet-il sans vouloir s’attarder sur le passé. Mais maintenant je suis trop fier de retourner avec le groupe et c’est ce qui compte. Je suis trop fier de retourner à l’entraînement et je me mets prêt pour ce qui va se passer. »

L’Impact entretenait de grand espoirs pour Saba au moment de sa mise sous contrat. L’athlète de 27 ans avait connu une solide année 2019, se faisant notamment remarquer lors du surprenant parcours des Grenadiers à la Gold Cup.

Le natif de Port-au-Prince pourrait maintenant avoir l’occasion d’effacer les mauvais souvenirs des derniers mois et prouver sa valeur à un moment clé de cette longue saison.

« Tout le monde se sent bien. On est en séries, on est heureux. On est excité à l’idée de reprendre le terrain et on est prêt pour tout ce qui pourrait se présenter à nous. On est prêt pour la bataille et pour la victoire. »