MONTRÉAL – L’Impact a encore un pouls. Laissé pour mort par plusieurs après sa cuisante défaite à Washington la semaine dernière, le onze montréalais a rappelé samedi qu’il était trop tôt pour lui prononcer les derniers sacrements.

Sans autre option que celle de récolter les trois points qui étaient à sa portée, l’Impact a signé une victoire sans appel de 3-0 sur le Crew de Columbus, améliorant ainsi ses chances mathématiques de résister au D.C. United dans la lutte pour le dernier billet donnant accès aux séries dans l’Association Est.

La bataille est encore loin d’être gagnée, mais avec 43 points en banque, l’Impact a repris une avance de cinq unités sur ses plus dangereux poursuivants au classement. Ces derniers, qui ont toutefois l’avantage d’avoir joué trois matchs de moins, affronteront le Fire de Chicago dimanche.

Les ténors offensifs Saphir Taïder, Alejandro Silva et Ignacio Piatti ont chacun trouvé le fond du filet tandis qu’Evan Bush a réalisé neuf arrêts.

Taïder a ouvert la marque à la 32e minute sur un tir de pénalité accordé à l’Impact grâce à l’intervention de l’officiel affecté à la reprise vidéo. Après avoir réglé un bref contentieux avec Silva pour le droit de s’élancer au point de penalty, l’Algérien s’est montré à la hauteur de la mission en convertissant son septième but de la saison.

« Je n’ai pas vu la faute de mon point de vue, mais dès que j’ai vu l’arbitre aller à la reprise, c’était logique dans ma tête que la décision irait en notre faveur, a  commenté Bush. J’avais un optimisme prudent, si on peut dire. Ensuite j’ai vu que ce n’était pas Nacho qui s’avançait pas pour tirer et je me suis demandé ‘Mais qu’est-ce qui se passe maintenant? »

« J’en avais parlé avec Nacho il y a quelques jours et il m’avait donné son accord. Mais Ale n’était pas au courant! », a expliqué en riant Taïder, qui a aussi terminé la rencontre avec deux passes décisives, dans le vestiaire des gagnants.

Silva n’a pas boudé longtemps. Aussi entreprenant que sollicité dans son corridor, l’Uruguayen a doublé l’avance des siens juste avant l’entracte. Ciblé par Taïder près du centre du terrain, l’Uruguayen a explosé dans le tiers offensif et, entouré de quatre maillots jaunes, a décoché une frappe qui n’a laissé aucune chance au gardien Zack Steffen.

Toute crainte de relâchement en deuxième demie s’est estompée à l’heure de jeu quand Piatti, dont la présence soulevait des doutes raison d’une blessure à une cuisse, a inscrit son 14e but de la saison. Il s’agissait d’un premier but en quatre matchs pour le magicien argentin.

L'impact a rebondi de la meilleure des façons

« Ce n’était pas un scénario qu’on avait échafaudé pour donner du suspense à sa participation, c’était vraiment incertain, a assuré Rémi Garde. Mais il a très bien répondu. Vous savez, les grands joueurs, quand il y a de l’enjeu, quand les matchs sont importants, ils sont souvent là, et surtout à la maison. Je pense que Nacho se sent vraiment bien ici, il y a des ondes très favorables pour lui et je lui ai fait confiance. En rentrant de l’échauffement, il m’a dit ‘ça va coach, je me sens super bien’, donc voilà! »

Déjoué par les cinq premiers tirs qu’il avait reçus une semaine plus tôt, Evan Bush a également rebondi de brillante façon, égalant une marque personnelle en enregistrant son neuvième jeu blanc de la saison.

« Il nous a vraiment sorti un grand match, s’est réjoui l’entraîneur. Ce soir on savait qu’on jouait contre une équipe qui était capable de se créer ce genre d’occasions et il nous fallait un très bon Evan. Ce soir, il l’a été. »

La victoire de l’Impact n’aura apporté qu’une seule garantie dans la course aux séries dans l’Est, soit que le Crew et l’Union de Philadelphie devront patienter avant de célébrer leur qualification.

Quant aux Montréalais, ils bénéficieront d’une semaine de congé avant d’affronter Toronto FC le 21 octobre. D.C. United disputera trois matchs dans l’intervalle, une séquence qui devrait éclaircir définitivement le portrait des séries dans l’Est.

« Je ne peux rien faire, si ce n’est attendre, maintenant, s’est résolu Garde. Je ne vous dit pas que je ne serai pas nerveux, mais peut-être un peu moins que lorsque c’est mon équipe qui joue. »