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Bien que le club n’ait encore rien officialisé, même si on en est rendu à un point où un scénariste de télénovela refuserait probablement lui-même un retournement de situation, Saphir Taïder sera bientôt présenté comme nouveau joueur de l’Impact de Montréal. 

Sur papier, l’international algérien de 25 ans prendra vraisemblablement la place laissée vacante par le départ du joueur désigné Blerim Dzemaili. Sur le terrain, ce milieu de terrain à caractère plus défensif devrait toutefois évoluer un cran plus bas que le joueur suisse. Même s’il évoluait lui aussi en Serie A et qu’on compte certainement bâtir autour de Taïder comme on l’avait fait l’an dernier avec Dzemaili, on aurait tort d’espérer une aussi grande production offensive de la part de la nouvelle recrue montréalaise.

Pour employer la parlance de notre temps dans le milieu du ballon rond, Taïder est un joueur qui possède un grand volume de jeu. Généreux dans l’effort, on en déduit qu’il couvre davantage de terrain que ne le faisait Dzemaili. Cela étant, on parle d'un joueur qui marque moins et crée plus rarement des buts pour son équipe. 

Auteur d’une dizaine de réalisations en 162 matchs de Serie A, il est certes possible d’espérer que Taïder ait une plus grande projection vers l’avant en MLS, bien que ce ne soit pas sa nature première. Rémi Garde doit se dire qu’avec un peu de chance, et de la confiance, on le verra préparer des actions semblables à celle-ci au profit d’un coéquipier argentin…

À titre de comparaison, le profil de joueur de Taïder me fait penser à celui de Sami Khedira, désormais à la Juventus de Turin. Plus porté sur le labeur que la finesse, il n’en demeure pas moins que Taïder représente un bloc solide autour duquel Garde pourra mettre en place son équipe. On imagine déjà sans problème une formation en 4-2-3-1 où il ferait partie d’un duo de milieux récupérateurs aux côtés de Samuel Piette, tandis que dans le système en 4-3-3 de l’an dernier, Taïder prendrait davantage la place de Patrice Bernier. 

Ce qui demeure en suspens, c’est ce qui motive le joueur à effectuer ce passage en Amérique du Nord. Eurosnobisme ou pas, on peut comprendre la réaction d’amateurs algériens se disant perplexes en voyant un joueur de 25 ans qui choisit la MLS. Garde lui a-t-il vendu un projet dans lequel Taïder se voit en tant que leader? Ou est-ce Saputo qui se montre convaincant avec des arguments financiers plus pesants? L’un n’exclut pas l’autre, mais on souhaite évidemment que les motifs sportifs aient été la priorité derrière ce choix. Autrement dit, pour l'Impact de Montréal, il faut que Saphir Taïder soit l'homme de Garde.

Petite parenthèse ici, il ne faudrait pas non plus sous-estimer le pouvoir d'attraction d'un circuit comptant de plus en plus de jeunes joueurs convoités par des clubs européens : Almiron, Barcos, etc. Et en ce qui à trait au niveau de jeu, si Taïder pense se la couler douce ici, peut-être aurait-il intérêt à en parler à Dzemaili...

D’ailleurs, à ceux qui se demandaient de quoi aurait l’air la synergie entre les clubs appartenant à Joey Saputo, le chassé-croisé Dzemaili-Taïder semble à première vue satisfaire les directions des deux organisations. Certes, il faudra peut-être attendre la fin de la saison avant d’évaluer l’équité de cette transaction. Pour l’instant, ce qu’on en déduit, c’est que ce que Bologne donne (ou prête, dans le cas de Dzemaili), Bologne peut le reprendre, à condition que Bologne redonne aussi. En bout de ligne, qui sait qui aura le gros bout du bâton? Enfin, pour ce qui est des tirs de loin, sachez que Taïder sait faire, lui aussi.

Autres acquisitions en vue

Pendant ce temps, il est question d’autres acquisitions pour un onze montréalais qui a encore des trous à combler. On parle de Zakaria Diallo, un défenseur central franco-sénégalais de 31 ans de Ligue 2. Mais puisqu’on nage en plein secret avec tout ce qui entoure le nouveau projet montréalais, pas de confirmation à ce sujet-là non plus.

Enfin, il est aussi question de l’international canadien Michael Petrasso, un ailier droit de 22 ans ayant appartenu au club anglais de Queens Park Rangers jusqu’à tout récemment. À la Gold Cup de l’été dernier, Petrasso s’était distingué en tant que latéral droit avec l’équipe nationale. Sans doute pas le plus solide défensivement, il avait néanmoins démontré de belles qualités offensives et une certaine complicité avec Junior Hoilett et Scott Arfield, deux joueurs sur lesquels il cherchait régulièrement à s’appuyer. On se rappellera d’ailleurs que Petrasso avait été à l’origine du but canadien lors du match contre le Costa Rica (à 0:28 dans la vidéo suivante).

 

En attendant qu’on nous annonce ces arrivées officiellement, on devra se contenter de spéculer sur la place qu’ils prendront en réalité au sein de l’effectif de monsieur Garde. D'une certaine façon, on se dit que c'est un excellent moyen de piquer notre curiosité. Du coup, on pourrait aussi demander à l’état-major montréalais s’ils croient que le soleil se lèvera demain matin, mais on est déjà prêt à parier un gros montant d'argent d'allocation qu'ils s'en tiendront là-dessus aussi au secret...