MONTRÉAL – Le premier rang de l’Association Est, le match d’ouverture au Stade Saputo qui pointe à l’horizon, une autre victoire sur les pelouses adverses et même de prestigieux clubs internationaux qui s’intéressent à un espoir prometteur. Les raisons ne manquaient pour entrevoir la suite avec optimisme dans le camp de l’Impact de Montréal.

Nul doute, la troupe de Mauro Biello traverse une séquence heureuse sur le terrain. Si les exemples ne sont pas suffisants à vos yeux, la blessure subie par Victor Cabrera samedi contre le Fire de Chicago n’est pas sérieuse.

En effet, le défenseur central ne ressentirait pas de symptômes de commotion cérébrale et il pourrait renouer avec l’action assez rapidement.

« Ce n’est pas aussi grave qu’on pensait, il n’a pas ressenti de symptômes. Il fait du travail en gymnase, on verra comment il va réagir », a expliqué Biello sur un ton rassurant.

«C'est bien d'avoir toute cette attention»

De son poste de latéral droit, Hassoun Camara avait décelé que quelque chose clochait avec l’Argentin.

« J’ai vite réalisé que ça n’allait pas trop et qu’il avait encaissé un coup. Il était un peu sonné et j’ai échangé avec lui sur un coup de pied de coin pour savoir si ça allait et il m’a indiqué que c’était plutôt moyen. Je me suis approché de Mauro pour lui dire qu’il fallait intervenir », a raconté Camara.

Par contre, le gardien Evan Bush n’avait pas pressenti le tout étant habitué au tempérament de Cabrera.

« C’est un guerrier, on dirait qu’il se fait amocher à tous les matchs. Je pensais que ce n’était qu’un autre coup encaissé pour lui. Il a tout essayé et il s’est accroché, il faut lui donner du crédit, mais il faut être prudent avec ça (les coups à la tête de nos jours », a témoigné Bush.

La perte d’un joueur de ce calibre au milieu d’une rencontre aurait pu embêter quelques formations de la MLS, mais Wandrille Lefèvre s’est très bien acquitté du mandat de remplacement.

Il n’aurait pas été compliqué d’imaginer un scénario plus facile pour disputer ses premières minutes d’une saison.

« Bien sûr, quand on regarde un match à la télévision et qu’on voit un joueur faire son entrée, on ne se demande pas combien de matchs il a joués avant et c’est normal. C’était difficile pour lui de commencer sa saison ainsi. Il a très bien fait par rapport à ça ce qui démontre ce qu’on veut prouver, on est un groupe et on va avoir besoin de chacun », a précisé Camara qui a été appuyé par Bush dans ce sens.

Comme l’a souligné Lefèvre, c’est rare qu’un défenseur central est remplacé dans un match.

« On sait que ça survient seulement en situation de catastrophe. C’est donc dire que 45 secondes plus tôt, tu es assis tranquille et, tout d’un coup, tu te retrouves sur le terrain », a admis le volubile athlète qui s’est assuré de simplifier ses actions.

Une nouvelle attitude de club conquérant

Les ennuis de l’Impact à l’extérieur de Montréal ont été ressassés très souvent. Mais, samedi, le club montréalais a suivi la voix de Didier Drogba qui avait sommé son équipe d’y démontrer plus d’ambition.

L’Impact a donc quitté Chicago avec un triomphe de 2 à 1 et certains joueurs n’hésitent pas à dire qu’ils perçoivent un grand changement.

« On est conquérant », a ciblé Lefèvre.

«J'avais l'impression que nous étions à domicile»

« On ne craint pas l’adversaire et ça fait une énorme différence. Il faut être conscient que c’est plus difficile à l’étranger, mais on ne pouvait pas croire qu’on était l’équipe à l’étranger en deuxième demie. On avait l’impression d’être à domicile avec la façon dont on a mis notre patte sur le jeu. »

« On a senti que c’était une équipe contre laquelle on devait obtenir la victoire. On n’aurait pas été heureux de repartir de Chicago sans point ou avec un nul. On a vraiment poussé pour la victoire et je n’avais pas vu ça de cette équipe par le passé à l’étranger. C’est très positif », a reconnu Bush.

En tant que stratège, Biello savait très bien que l’occasion était belle contre un opposant moins puissant comme le Fire.

« Ça dépend des circonstances et je pense que c’était un match dans lequel on pouvait pousser. Si on voit qu’on peut le faire, il faut y aller. Mais, bien sûr, il faut penser à un équilibre dans la transition », a-t-il évoqué.

Par conséquent, le onze montréalais affiche déjà deux victoires à l’étranger ce qui constitue le meilleur rendement de la MLS à égalité avec … le Toronto FC qui sera le visiteur samedi au Stade Saputo.

Les protégés de Biello voudront donc protéger leur premier rang dans l’Est quand ils croiseront le fer avec ce rival naturel.

«Nous avons encore faim»

« On est affamé et, de toute façon, le classement n’importe pas contre Toronto », a répondu Bush qui s’étonnait d’entendre que le clan torontois croyait qu’il aurait dû gagner le match éliminatoire contre l’Impact en octobre.

« On a gagné ce match 3 à 0 n’est-ce pas ? C’est intéressant de voir qu’ils pensent ça », a-t-il relancé avec caractère.

« Notre approche est assez simple, c’est plus difficile quand on perd. Il ne faut rien changer et continuer dans cette voie. Comme le match de samedi l’a prouvé, on peut avoir des passages à vide comme n’importe quelle équipe, mais on arrive un moyen à s’en sortir et gagner des matchs. Si on peut continuer dans ce sens à l’étranger et faire le plein de points à la maison, ce sera très bien », a jugé Lefèvre.

Mais que se passe-t-il avec Porter ?

Pour le moment, Biello doit pratiquement seulement jongler avec de « beaux problèmes ». Comme le veut ce cliché du sport, l’entraîneur de l’Impact devra bien gérer son effectif alors que quelques joueurs attendent leur tour pour fouler le terrain. Par exemple, en défense, c’est le cas d’Ambroise Oyongo qui a perdu son poste, pour l’instant, à Camara.

« C’est certain que je suis satisfait, je reviens de loin par rapport à mes différentes blessures. Mais je ne suis pas encore à 100%, je sais que je peux faire encore plus », a déclaré l’athlète de 32 ans que Bush s’est permis de louanger et taquiner.

« Il nous donne plusieurs options différentes. J’apprécie de pouvoir miser sur lui, je peux lui envoyer le ballon, il gagnera 90% de ses duels aériens et il est très utile sur les phases de jeu arrêtées », a-t-il remercié.

« Avant le match, il était très animé pour motiver les autres. C’est plaisant de voir qu’il est confortable dans cette implication. Je présume qu’il était aussi comme ça à ses débuts (avec l’Impact en 2011), mais il ne parlait pas anglais à l’époque donc je ne comprenais rien de ce qu’il disait », rigolé le gardien.

L’unique enjeu négatif concerne Cameron Porter qui n’est pas encore parvenu à reprendre l’entraînement avec les siens. Dire que la malchance s’acharne sur l’Américain serait un euphémisme. Après sa grave blessure au genou gauche, il s’en est infligé une autre à un muscle ischiojambier à l’aube de la saison 2016. Par-dessus le marché, il a dû composer avec une gastro la semaine dernière et l’équipe a préféré qu’il reste à l’écart du groupe. Il n’a pas joué depuis le 21 mars 2015.

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