MONTRÉAL – Depuis le lancement de la saison 2019, l’Impact a déjà prouvé que son caractère a été rehaussé alors que sa fiche de deux victoires et un match nul à la suite d’un revers l’indique bien.

 

Cette variable sera testée de nouveau, mercredi soir, dans l’enceinte des Red Bulls de New York (3-4-2) qui viennent de mériter deux victoires d’affilée après un départ chancelant.

 

Au premier regard, quelques éléments ne favorisent pas l’Impact en vue de son neuvième déplacement – déjà – de la saison comme l’absence d’Ignacio Piatti et une autre sortie avec peu de récupération.

 

Le gardien Evan Bush entrevoit tout de même un autre regain d’excellence de son camp.

 

« Chaque fois qu’on perd un match, on l’encaisse vraiment difficilement et c’est pourquoi on parvient à se reprendre dès la prochaine partie. On va disputer ce match avec les joueurs qui seront en assez bonne condition je présume. On trouvera une manière de bien s’en sortir, on l’a fait auparavant cette saison avec une équipe déjà décimée par les blessures », a-t-il servi comme hypothèse.

 

Le revers contre NYCFC n’avait encore été digéré quand l’entraîneur Rémi Garde avait tenu à préciser que son club avait malgré tout démontré une volonté suffisante. Saphir Taïder affirme ressentir des indices semblables.

 

« Une défaite, ça arrive dans le monde du sport. On a bien réagi cette année parce qu’on a une grande force de caractère. Malgré la défaite, il subsiste beaucoup de confiance, d’enthousiasme et de désir de progresser », a-t-il noté.

 

Ça tombe bien puisque l’ingrédient déterminant dans cet affrontement risque de ne pas être le talent.

 

« C’est une équipe qui vaut mieux que son classement, on est prévenus. Ce sera un match dans lequel il faudra batailler et être prêts mentalement à combattre pour sortir de leur pressing. (Dans leurs derniers matchs), ils ont modifié un peu leur système de jeu en gardant leurs principes d’agresser l’adversaire très haut, de presser tout le temps. On devra s’adapter à ça pour ne pas uniquement subir », a insisté Garde.

 

En parlant ainsi, il corroborait les propos de Bush qui peut disséquer n’importe quelle formation de la MLS avec une précision fascinante.

 

« Contre les Red Bulls, nos actions doivent se faire par un jeu plus direct. Tu veux te battre pour que ça fonctionne. Quand tu es prêt mentalement et physiquement pour une bataille, c’est là que ça peut fonctionner. Bien sûr, il faut aussi être lucide sur nos chances », a mentionné Bush qui a appuyé ses dires avec l’exemple de la remontée victorieuse des Red Bulls face au Galaxy.

 

« Quand le pointage est devenu pour le Galaxy, objectivement, on aurait déjà pu penser à paqueter les petits et dire que le match était terminé considérant leur début de saison. Mais ils ont des gars de caractère comme Luis Robles (le gardien), il ne les laisse pas jeter l’éponge. Ils n’ont pas été à leur meilleur dès le départ du calendrier, mais ils travaillent dans ce sens. On aborde plus cette partie en ayant en tête leur retour en force des dernières semaines que du début d’année », a exposé Bush en admettant que les Red Bulls ont perdu une touche de « star power » cette saison.  

 

Bush souhaite également que ses partenaires ne tombent pas dans le piège souvent tendu par les Red Bulls, celui d’inciter l’adversaire à élargir le jeu.

 

« C’est une équipe qui n’est pas là où elle devrait être, mais ça en dit sur la qualité de la MLS, toutes les équipes sont compétitives. On veut être costauds sur la route comme on l’a fait jusqu’à présent », a précisé Taïder qui ne recule guère devant les défis.

 

Un premier départ pour Omar Browne ?

 

Dans le but de revigorer son attaque pendant que Piatti se soigne, Garde pourrait céder à la tentation de confier un premier départ à la récente addition, Omar Browne.

 

Par contre, l’entraîneur du club montréalais est plus du style à calculer ses coups que de se laisser guider par une impulsion. Si Browne a démontré des atouts électrisants, Garde n’a pas craint de tempérer le tout.

 

« Il était dans un environnement avec son club dans lequel il était probablement le meilleur joueur donc avec beaucoup de liberté. Il arrive dans un collectif avec plus de règles, en fait ce n’est pas le bon mot, je ne veux pas dire que ça n’existait pas où il était, mais il a besoin de s’ajuster un peu aux autres et ça prend du temps. L’idée demeure de l’utiliser sur ses habiletés pour briser des lignes ballon au pied et pouvoir donner des ballons dans la profondeur après. Il a une palette intéressante, je n’ai pas changé d’avis sur lui », a décrit Garde.  

 

« Plus les jours passent à l’entraînement, plus il est familier avec des principes de jeux, des visages et une manière de fonctionner. Il découvre bien des choses ici, je m’en rends compte. J’ai retenu ça dans ma carrière, vouloir tout de suite mettre les joueurs qui arrivent de l’extérieur, ce n’est pas souvent leur rendre service, il faut faire attention. Mais il se rapproche d’une titularisation », a ensuite admis l’entraîneur.

 

Certains décèlent aussi chez Browne la possibilité de jouer dans l’axe et de se rapprocher d’un numéro 10. Par contre, Garde n’est pas séduit par l’idée de changer un système par l’ajout d’un seul joueur.

« Il aime bien partir de l’aile pour venir jouer dans l’axe. Voilà ce qu’on a essayé de faire dans la dernière portion du match samedi. Il a la possibilité, c’est un joueur d’instinct. C’est un jeune qui vient d’arriver. On peut trouver des situations de jeu en partant du côté et qu’il puisse venir créer des surnombres dans l’axe. Ça n’a pas modifié le jeu de Saphir ou d’autres coéquipiers qui sont importants dans l’équipe, des joueurs auxquels je construis souvent l’équipe », a exprimé l’entraîneur.