MONTRÉAL – Sebastian Breza a quitté le Québec à l’âge de 16 ans, la tête pleine de rêves. Il en a réalisé quelques-uns, notamment celui d’accéder au plus grand championnat d’Italie. Il juge aujourd’hui qu’un retour au bercail est l’avenue à privilégier pour atteindre les autres.

Sept ans après son départ pour l’Europe, Breza a accepté de revenir au bercail pour porter l’uniforme du CF Montréal. Le club montréalais a conclu une entente d’une saison avec le FC Bologna, son grand frère de Serie A, afin de faire l’acquisition du jeune gardien. Son arrivée a été annoncée mardi parallèlement au départ des jeunes Jonathan Sirois et Sean Rea pour la Première Ligue Canadienne.

À Montréal, Breza arrive dans une hiérarchie bien établie. Clément Diop est le titulaire. Il est secondé par James Pantemis, qui a été préféré à Breza lors de leur plus récente convocation avec l’équipe canadienne des moins de 23 ans. Comment cette décision s’encastre-t-elle donc dans son plan de carrière?

« Si je pense ce que j’ai ce qu’il faut [pour prendre le poste de numéro un], oui, a exprimé la plus récente prise du directeur sportif Olivier Renard. Après ça, je peux comprendre qu’on pourrait penser qu’un jeune cherchera un club où il pourra jouer. Mais la réalité du foot, c’est que les places garanties n’existent pas. Donc la logique de la chose, c’est simple : mon agent m’a appelé, il m’a dit que Bologne lui avait présenté cette option et puis on a dit accepté. »

« J’ai signé un prêt jusqu’au mois de décembre. Après ça, ce qui va se passer, je n’en ai aucune idée. On a un entraînement cet après-midi. Je vais me concentrer là-dessus », a-t-il ensuite lâché.

Breza a été mis au parfum de l’intérêt du CF Montréal il y a un peu plus d’une semaine, alors qu’il représentait le Canada au tournoi de qualification de la CONCACAF en vue des Jeux olympiques de Tokyo. Lorsqu’est venu le temps de mettre sa signature au bas du contrat, c’est avec sa tête, et non son cœur, qu’il s’est engagé.

« C’est un choix qui a été fait mon agent et moi parce qu’on pense que c’est un bon choix pour ma carrière. Si Bologne avait été associé à un autre club-école, disons Miami, le choix aurait été le même. Le fait que Bologne soit associé à Montréal est, disons, un heureux hasard. »

Ce n’est pas la première fois que Breza fait un pas en arrière dans l’idée de mieux avancer. Avant d’être recruté par Bologne, il a passé par les équipes de jeunes de Monopoli et de Palerme, puis a passé trois ans dans les ligues de calibre inférieur. L’ascension a été plus longue qu’il ne l’avait souhaité, mais elle l’a équipé de l’humilité et de la résilience nécessaires à l’avancement dans le soccer de haut niveau.

« Quand je suis parti de Montréal, c’est sûr que j’avais des attentes énormes, mais je me suis retrouvé dans un club de troisième division. Ça, ce sont des choses que tu ne vois pas à la télé. Les divisions les plus basses, c’est là qu’il faut que tu travailles pour ensuite avoir la chance de te faire ramasser par un plus grand club. »

« Peut-être que quand ça s’est passé, quand j’ai même dû descendre en quatrième division pour aller jouer des matchs et gagner un championnat, peut-être que sur le coup j’aurais voulu avoir plus de chances dans les plus grands championnats. Mais quand Bologne s’est finalement montré intéressé à m’acheter, c’est là que j’ai réalisé que les expériences et le travail que tu mets sur le terrain vont être repayés à moment donné. Avant, je ne le pensais pas, mais maintenant j’aime dire que j’ai eu la chance de jouer dans ces basses divisions parce que je réalise qu’en montant en première division ou en MLS, on est bien! On est bien et il faut continuer à travailler parce qu’il y a beaucoup de monde dans les divisions inférieures qui veut ton poste. Il ne faut rien prendre pour acquis. »

Breza n’a été en uniforme que pour huit matchs de Serie A et n’a toujours pas touché au terrain dans la première division italienne. S'il n'en tient qu'à lui, la MLS ne sera pour lui qu’un arrêt sur le parcours qui l’y mènera de nouveau.