MONTRÉAL – Cloué à deux victoires depuis trois parties, l’Impact doit identifier les solutions sans tarder. D’après Rémi Garde, le problème ne serait pas un manque d’effort, mais bien des exigences individuelles et collectives qui ne sont pas assez élevées.

 

La nuance est importante et l’entraîneur du club montréalais a offert cette piste d’explication.

 

« Les joueurs travaillent bien et dur, mais, quand on accepte à l’entraînement d’encaisser trop de buts dans des exercices, ce n’est pas une bonne répétition de ce qu’on veut reproduire dans les matchs », a déclaré Garde. 

 

Inutile d’être un membre des Ultras pour constater que l’Impact manque de cohésion. Avec plus d’une dizaine de nouveaux joueurs au sein du collectif, la chimie n’opère pas encore de manière satisfaisante.

 

« Je l’ai déjà dit, le groupe est jeune en matière de vécu ensemble. Ce niveau d’exigences, il faut l’élever tous ensemble », a ajouté Garde.

 

Mais ce problème ne se règle pas aussi vite qu’Ignacio Piatti parvient à marquer un but. L’enjeu est de taille puisque la solution doit autant se concrétiser individuellement que collectivement. C’est un peu comme tenter de vaincre un monstre à deux têtes.

 

Rudy Camacho, à lui-seul, illustre bien cette réalité et ses réponses le démontrent également. Il a alterné plus d’une fois entre les responsabilités personnelles et d’équipe.

 

« Il faudra répondre collectivement, trouver des solutions parce que ça fait quand même beaucoup en trois matchs. Après, il faut rester concentrés et unis, ce n’est pas maintenant qu’il faut se désunir, au contraire. On va essayer de chercher les solutions avec l’entraîneur et les autres. C’est une remise en question de tout le monde », a-t-il d’abord exprimé.

 

« Il y a des erreurs et beaucoup de choses, mais c’est une remise en question individuelle qui va aussi passer par le collectif. À 10 contre 11, on doit faire deux lignes de quatre et fermer toutes les espaces. Ça, c’est collectif. Les erreurs individuelles, ok, mais ça doit passer par le collectif », a analysé le Français qui n’a pas encore digéré la dégringolade contre le LAFC.  

 

Lundi, Chris Duvall et Saphir Taïder n’ont pas hésité à reconnaître que le problème était d’ordre mental. Garde avait d’ailleurs déploré le manque de volonté des siens après la dernière partie. Il a martelé que ses joueurs doivent plus détester perdre.

 

« Je sais que j’ai un groupe avec des joueurs intelligents. Maintenant, je pense que la manière d’haïr la défaite en tant que professionnel, ça se travaille individuellement. Je pense que là, on a énormément de progrès à faire », a indiqué Garde.

 

L’entraîneur se réjouit de voir que ses joueurs reconnaissent la genèse de l’énigme, mais il ne veut pas laisser croire que l’exécution est à la hauteur.

 

« Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de problèmes tactiques et techniques, on perd beaucoup de ballons aussi et je parle de tous les joueurs », a-t-il précisé.

 

Garde souhaite donc que son équipe s’accroche au ballon et qu’elle développe un immense sentiment, celui de refuser de perdre. En se fiant à son expérience, il considère que c’est plus puissant que d’aimer gagner.

 

« Je ne crois pas que les gars se valent. Haïr la défaite, quand on est un athlète professionnel, c’est un formidable moteur. Il y a des moments difficiles dans un match parce que les adversaires ont le droit d’avoir des temps forts et le ressort important, dans ces moments, c’est de se dire qu’on ne veut pas perdre », a jugé l’entraîneur en citant notamment la conviction pour défendre sur les phases arrêtées.

 

Camacho est réaliste

 

Dans un monde idéal, l’ajout de Camacho dans la formation aurait produit le même effet que celui de Rod Fanni qui s'est entraîné en solitaire de nouveau, mardi. Toutefois, Camacho n’a pas encore réussi à tirer son épingle du jeu au sein d’une ligne défensive souvent modifiée par les blessures et les cartons rouges.

 

Camacho a été honnête sur la question de son adaptation. Les automatismes et les habitudes avec ses coéquipiers ne sont pas au rendez-vous pour l’instant.   

 

« Ce n’est pas facile, ce n’est pas facile… Mais, si le collectif va mieux, ça ira mieux, je ne me fais pas de soucis. Je me connais, je ne suis pas content, mais ça va aller », a répondu l’athlète de 27 ans.

 

Sans avoir été surpris par cette réalité, Camacho admet que le style de jeu nécessite encore de l’assimilation.  

 

« Le jeu est plus direct, il y a moins de construction et de temporisation, c’est la première grosse différence », a convenu Camacho qui ne croit pas que ce soit la rapidité qui l’embête.

 

Un afflux de leadership serait bienvenu

 

Dans les dernières  semaines, l’Impact aurait eu besoin d’un leadership puissant et convaincant pour tenir le gouvernail. Cet élément sera tout autant nécessaires pour la suite des choses afin d’éviter un tourbillon coûteux au classement. Camacho avoue que cet ingrédient n’est pas au niveau souhaité actuellement avec tant de nouvelles têtes.

 

« Peut-être, mais ce n’est pas une excuse. On doit s’adapter rapidement. Après, c’est sûr que c’est compliqué de parler devant tout le groupe quand on vient juste d’arriver et qu’on ne connaît pas beaucoup de monde, mais on doit le faire. C’est important, ça prend des meneurs surtout dans ces moments », a-t-il témoigné.

 

Garde voudrait justement qu’une vague de leadership se lève dès maintenant.  

 

« Oui, dans les moments difficiles, on a besoin non pas de regarder ce que fait le voisin, mais de se retrousser les manches et donner le meilleur de soi. Ça ne doit pas qu’être les meneurs, on est un groupe. J’aimerais que tous les joueurs du groupe aient la même réaction à la fin du match que ce soit les partants, les gars sur le banc ou ceux qui n’ont pas été convoqués. Pour réagir, il ne faut pas seulement parler, il faut que tout le monde ait un rôle à jouer pour aider l’équipe à revenir et pour que lui-même entre dans une bonne formation », a souhaité l’entraîneur.

 

Cela dit, la situation ne serait pas trop alarmante selon les observations de Lovitz. 

 

« Je ne pense pas que personne soit en train de paniquer. On se retrouve dans un scénario regrettable, mais ça reste une longue saison et on a assez de talent », a déterminé l’Américain de 26 ans.  

 

« Il faut quand même conserver une attitude positive, je n’ai pas vu quelqu’un perdre la tête. La réalité, c’est qu’on a manqué de constance à tous les niveaux. Il faut être solides peu importe les circonstances », a conclu Lovitz.