MONTRÉAL – « Je suis comme un gosse devant Disney », a lancé Zachary Brault-Guillard vendredi dernier, résumant parfaitement, avec ces sept mots, la place qu’occupe Montréal dans sa vie.

Il n’y a pas grandi, c’est assez clair, mais il est drôlement heureux d’y être de retour.

Prêté à l’Impact pour la saison 2019, Brault-Guillard revient au Québec après un long, très long détour. Né en Haïti, puis adopté par un Québécois et une Française, il a suivi sa famille en Europe alors qu’il était encore bambin. Il a été recruté par l’Olympique lyonnais à l’adolescence et y a gravi les échelons jusqu’au niveau professionnel.

Arrivé à un cul-de-sac avec son club formateur, le défenseur de 20 ans a accepté un transfert temporaire en MLS avec l’idée de faire progresser sa carrière. La transaction a été officialisée le 5 février, deux semaines après le début du camp d’entraînement de l’Impact.

« Ça m’enchante, je suis joyeux, insistait le jeune homme lors d’une récente sortie publique avec ses nouveaux coéquipiers. Pour moi, c’est que du bonus, une belle expérience. Je reviens sur mes terres et je suis heureux de porter ce maillot. »

Brault-Guillard a hâte de redécouvrir « sa » ville, mais il ne s’agit pas pour lui d’un voyage d’agrément. Sa priorité, avant même de défaire ses boîtes dans ses nouveaux appartements, sera de profiter du reste du camp pour s’installer dans l’effectif. Avec le départ de Chris Duvall dans l’entre-saison, le jeune Franco-Canadien est vu comme la nouvelle doublure de Bacary Sagna au poste de latéral droit.

Quinze années ont séparé l’émission du certificat de naissance des nouveaux partenaires. Brault-Guillard était âgé 8 ans quand Sagna a été convoqué en équipe nationale pour la première fois.

« Il m’a mis sous son aile, c’est un peu mon mentor ici, expliquait la nouvelle recrue. Il m’explique des placements, où être au bon moment, comment défendre... C’est un top. C’est une belle aventure qui ne peut que bien commencer. C’est vraiment magnifique. »

Sagna a démarré et complété neuf parties consécutives après son arrivée à Montréal l’été dernier. De retour pour sa première saison complète en MLS, le vétéran devra gérer intelligemment son effort pour ce long marathon, d’autant plus que le nouveau format des éliminatoires crée un calendrier régulier comprimé.  

Brault-Guillard est confiant d’obtenir sa part de minutes, même s’il joue, en théorie, derrière la valeur la plus sûre de la défensive montréalaise.

« Après c’est de la concurrence, c’est le meilleur qui joue. Il va falloir que je fasse mes preuves aux entraînements et après, dès que le coach va me donner du temps de jeu, il va falloir que je sois efficace, que je fasse la différence par rapport à Bacary et que je donne un plus à l’équipe. »

Déjà familier avec Samuel Piette et James Pantemis pour les avoir côtoyés avec l’équipe nationale canadienne, Brault-Guillard se décrit comme « un latéral moderne qui va beaucoup vers l’avant », équipé pour se démarquer dans le style nord-américain.

« J’ai la capacité physique pour faire les efforts. Après, défensivement je suis très dur sur l’homme, très rapide. C’est ce qui m’aide et qui me fait vendre, on va dire », estime le piston de 5 pieds 7 pouces et 145 livres.

Les présences de Brault-Guillard sur le terrain risquent d’être éparses en 2019. Là où ça devient intéressant, c’est que le jeune citoyen du monde n’est pas fermé à l’idée de prendre racine à Montréal.    

« Pourquoi pas? Pour l’instant c’est un prêt avec option de rachat. Si je fais une bonne saison avec le club, on a un projet commun qui continue. Donc oui, pour l’avenir, ça m’intéresse. »