MONTRÉAL – Comme l’Impact, le New York City FC a perdu un important contribuable offensif durant l’entre-saison quand Frank Lampard a annoncé son intention de quitter la MLS après deux campagnes en Amérique du Nord.  

Si l’Impact avait préparé le départ de Didier Drogba en attirant Matteo Mancosu l’été dernier, la jeune formation new-yorkaise a dû réagir plus promptement pour remplacer sa propre ancienne vedette de Chelsea. Le fruit de ses recherches a été dévoilé en février quand Maxi Moralez a été présenté comme le troisième joueur désigné du club.

On ne comble pas facilement le vide laissé par une légende comme Lampard, qui a marqué douze buts en quinze départs à sa deuxième saison dans le Bronx. Mais avec Moralez, un Argentin de 30 ans qui a notamment évolué dans les plus grands championnats d’Italie et du Mexique, la formation dirigée par Patrick Vieira semble avoir frappé dans le mille.

Dès l’annonce de son acquisition, des observateurs au superlatif facile, possiblement influencés par les mensurations similaires entre les deux hommes, l’ont comparé à Sebastian Giovinco. Ignacio Piatti, qui l’a notamment connu en Serie A, abondait en ce sens jeudi, à quelques jours de sa confrontation avec son compatriote.

D’autres avis plus nuancés sont aussi venus tempérer la conversation, mais le fait demeure que l’attaque du NYC FC ne se porte pas moins bien avec Moralez comme petit moteur en milieu de terrain.

« C’est sûr que ce n’est pas Giovinco, établit dès le départ Patrice Bernier. Les joueurs de petite taille comme eux sont plus mobiles, ils déstabilisent et changent de direction plus rapidement. Mais au milieu de terrain, Moralez essaie beaucoup plus de faire partie de la construction du jeu tandis que Giovinco a beaucoup plus l’esprit du finisseur.

Mauro Biello non plus n’adhère pas aux comparaisons entre la « Fourmi atomique » et celui qu’on surnomme apparemment « Frasquito », qu’on pourrait traduire de l’espagnol par « petit pot ». Comme dans l’expression « dans les petits pots, les meilleurs onguents ». Selon le site de la MLS, Moralez mesure 5 pieds 3 pouces et pèse 115 livres...  

« C’est un milieu de terrain qui vient chercher le ballon, qui est toujours dans la construction et qui est capable de faire ses courses en retrait. Dans la boîte, quand tu le perds un peu de vue, il devient dangereux. C’est pour ça qu’il fait faire particulièrement attention à lui dans la transition », évalue l’entraîneur de l’Impact.

Moralez ne produira peut-être pas au rythme de Lampard – il a marqué 20 buts en 148 matchs avec Atalanta en Italie et sept en 35 parties avec le Club Leon FC au Mexique – mais il est capable de compléter la besogne près du filet adverse. Dans une victoire de 4-0 contre D.C. United en fin de semaine dernière, David Villa et lui ont inversé les rôles alors que le célèbre Espagnol a propulsé son nouveau coéquipier entre deux défenseurs pour le voir déjouer le gardien d’une seule touche, sans souci.

Moralez a aussi récolté une passe décisive sur un but de Villa avant la fin de la rencontre.

« Il est plus dynamique [que Lampard], c’est peut-être quelque chose qui manquait dans leur milieu l’année passée, avance Bernier. Il bouge beaucoup, il est constamment proche de David Villa et il essaie d’avoir le ballon peu importe où il est. Ça va être un joueur à surveiller, surtout pour nous au milieu. »

Villa, la valeur sûre

Le travail de neutralisation sur le nouveau joueur désigné sera d’une grande importance pour l’Impact, puisqu’il pourrait régler en amont le plus gros casse-tête dans le camp du NYC FC. Parce que oui, le buzz est réel autour des nouveaux venus comme Moralez et Rodney Wallace, un ailier qui a remporté la Coupe MLS avec Portland en 2015. Et oui, Jack Harrison est, à 20 ans, l’un des jeunes joueurs les plus électrisants du circuit Garber.

Mais le NYC FC, ça demeure le club de David Villa.

David Villa« Pour moi, il est top-3 dans la Ligue, classe Bernier sans hésiter. Il est, avec Robbie Keane, l’un des meilleurs joueurs désignés dans la Ligue, c’est sûr. »

« Il a toutes les composantes, se prépare à énumérer le capitaine du Bleu-blanc-noir. Il travaille fort, il a une qualité technique hors-norme et il a l’instinct du tueur devant le but. Tu veux essayer de l’arrêter? Il faut surtout éviter que le ballon se rende vers lui. »

On ne peut reprocher à Villa, un demi-dieu en Espagne, de s’être assis sur ses lauriers depuis son passage transatlantique. L’attaquant aujourd’hui âgé de 35 ans a connu une saison de 18 buts à son année « recrue » en MLS et en a ajouté 23 l’année dernière, un de moins que le meneur à ce chapitre.

Blanchi lors du match d’ouverture de la saison, « El guaje » a conclu avec deux buts et une passe décisive la semaine suivante. En cinq matchs en carrière contre Montréal, il a marqué cinq fois et s’est fait complice de deux autres réussites.

« Il est excellent, tranche Biello. Il joue bien dos au jeu, il peut te battre avec la passe, le dribble, il est très bon dans la surface. »

« Même si tu penses que tu l’as, il trouve une façon de se démarquer », redoute Bernier.

« Il faut connaître ses tendances et être prêt pour toutes ces choses-là », conclut Biello.