MONTRÉAL – Revenu bredouille du voyage de deux matchs qu’il devait négocier en ouverture de calendrier, l’Impact a récolté ses premiers points de la saison, samedi, s’offrant rien de moins qu’un blanchissage contre le Toronto FC pour inaugurer sa saison locale.

Un an après s’être effondré, dans un contexte similaire, devant les Sounders de Seattle, le onze montréalais a cette fois su résister aux assauts de dernières minutes des champions en titre de la Coupe MLS pour l’emporter par un pointage de 1-0.

« On savait que c’était un match particulier, a commenté l’entraîneur Rémi Garde, qui savourait sobrement sa première victoire à la barre de l’Impact. Nous, on le découvre, tous ceux qui arrivons, mais on est surtout contents d’avoir pris les trois points de la victoire et d’avoir livré un assez bon match dans l’ensemble. C’est la satisfaction, évidemment. »

Jeisson Vargas a été le buteur du bleu-blanc-noir tandis qu’Evan Bush a récolté son premier jeu blanc de la saison.

Trois des cinq tirs cadrés par les visiteurs sont survenus dans le dernier quart d’heure de jeu. Bush a failli perdre sa note parfaite à la 83e minute quand une intervention miraculeuse de Michael Petrasso sur la ligne des buts a empêché Nicolas Hasler de profiter d’une cage déserte.

« Ça s’est passé tellement vite, tentait de résumer Petrasso dans le vestiaire des vainqueurs. J’ai à peine eu le temps de penser. Tout ce que je voulais, c’était botter le ballon n’importe où sauf dans le fond du but. When in doubt, kick it out! »

Sebastian Giovinco s’est aussi vu offrir la chance de gâcher la fête sur un dangereux coup franc dans les derniers instants de la rencontre, mais sa tentative est allée paître dans la section populaire derrière le filet montréalais.

« Toronto est sans doute, au moment où je vous parle, dans la même situation qu’on a vécu à Columbus, c’est-à-dire certainement frustrés, parce qu’ils ont eu quelques situations chaudes, a convenu Garde. On a tremblé un peu, on a essayé de s’ajuster. J’ai fait des changements pour essayer de défendre sur toute la largeur, même si on était dans les couloirs avec Daniel et Michael. [...] Les joueurs avaient beaucoup donné et on était peut-être un peu moins frais en deuxième demie que dans nos deux premiers matchs. »

« Cette victoire vient consolider tout le travail que les joueurs ont fait depuis le début de la saison et pour eux, rien que pour ça, je suis très content », a conclu l’entraîneur.

Depuis son entrée en MLS, l’Impact montre désormais une fiche de 3-1-3 lors de son premier match de la saison au Stade olympique.

Le « Nacho Show »

Incapable de cadrer un seul tir dans la première mi-temps de chacun de ses deux premiers matchs de la saison, l’Impact s’est permis le luxe d’ouvrir le score quand Vargas a ouvert son compte montréalais à la 41e minute.

Titularisé en pointe à la place de Matteo Mancosu, le Chilien a laissé Ignacio Piatti monopoliser l’attention dans l’axe avant d’accepter une passe sur la droite. Son tir a dévié sur le défenseur Nick Hagglund pour tromper la vigilance du gardien Alex Bono.

Une première victoire sous l'ère Garde

Ce n’était que le numéro d’ouverture du « Nacho Show ». Dans les cinq minutes qui ont précédé l’entracte, le spectaculaire Argentin s’est lui-même offert deux solides occasions de doubler l’avance des siens. À la 43e minute, il a traversé le terrain d’un bout à l’autre avant d’effacer un défenseur à l’aide d’un vicieux crochet dans la surface adverse, mais son tir a été bloqué par un rival.  

Au final, Piatti a décoché six des 14 tirs de l’Impact vers le filet de Bono.

« L’idée, c’était de libérer un peu Nacho des tâches défensives parce que lorsqu’il est positionné sur le côté, comme il aime bien, il a un peu plus de devoirs défensifs, a expliquer Garder pour justifier l’utilisation d’un schéma malléable en 3-5-2. Je voulais le libérer, d’autant plus que Matteo était absent et que je n’avais pas vraiment d’autres solutions. »

Dès le début de la deuxième période, c’est l’influence de Saphir Taïder qui s’est fait sentir sur l’attaque montréalaise. À la 46e, l’international algérien a fait irruption sur l’aile gauche pour menacer Bono, qui n’a pas flanché. Puis, à l’heure de jeu, il a combiné avec Piatti pour pénétrer la surface, mais son tir à raté le cadre de peu.

« Je suis passé près, c’est vrai, mais je préfère ne pas marquer et gagner. Je vais donc retenir le résultat positif. Après, les buts, c’est du bonus », a commenté le numéro 8.

Vargas croyait s’être mis un doublé en poche à la 70e minute, mais il a été déclaré hors-jeu après que Piatti eut répondu à son appel derrière la défensive torontoise.

Fanni contre l’équipe A

Une foule de 26 005 spectateurs a été annoncée. La saison dernière, ils avaient été plus de 34 000 à franchir les tourniquets pour le match d’ouverture au Stade olympique.

Même si ses joueurs avaient disputé un éreintant match de Ligue des champions quatre jours plus tôt au Mexique, l’entraîneur torontois Greg Vanney a décidé de reconduire son XI partant type, à quelques modifications près, pour sa visite à Montréal. Ainsi, les attaquants Altidore et Giovinco ont été titularisés en pointe tandis que le capitaine Michael Bradley était à son poste en milieu de terrain.

Blessés en début de semaine, les défenseurs Justin Morrow et Chris Mavinga ont été remplacés par Hagglund et Ashtone Morgan. En milieu de terrain, Marky Delgado a cédé sa place au nouveau venu Ager Aketxe.

Du côté de l’Impact, Garde a jugé que le vétéran défenseur Rod Fanni était finalement prêt à voir de l’action. Dans un schéma à cinq défenseurs, le grand français a fait le guet au centre de la ligne arrière, flanqué de Jukka Raitala à gauche et de Victor Cabrera à droite. Petrasso et Daniel Lovitz et ont joué un rôle d’hybride sur les ailes.