MONTRÉAL – Alors qu’on redoutait le contraire, l’Impact s’est abreuvé de la visite de son puissant adversaire pour se donner des ailes en route vers un impressionnant et crucial triomphe de 3-0 face aux Red Bulls de New York.

 

Cette réussite a frôlé la perfection et elle est énorme considérant que les Red Bulls (17-7-4) sont installés en tête dans l’Est et qu’ils n’avaient pas encaissé de revers lors de six sorties consécutives. C’était toutefois la fin d’une éreintante séquence de cinq duels en quinze jours.

 

Ignacio Piatti a enfilé le troisième but de son clan (son 60e en MLS) dans les arrêts de jeu pour conclure ce retour en force de l’Impact qui a rebondi de sa sortie laborieuse à Toronto la semaine passée.

 

Après avoir tenu le coup contre cet opposant de taille dans la première demi-heure de jeu, l’Impact (11-14-3) a décollé grâce à deux buts en l’espace de huit minutes. Solide défensivement face au redoutable Bradley Wright-Phillips, Rod Fanni a ajouté à son match colossal en inscrivant le premier but de son expérience en MLS à la 30e minute.

 

« Je l’ai vécu plus sur le plan collectif, c’est un soulagement parce qu’on alterne avec le bien et le moins bien dernièrement. On a vraiment envie de rester dans cette course et les trois points étaient importants. Ça m’a fait du bien d’aider d’envoyer le train dans le bon sens », a réagi Fanni.

 

Inspiré par son compatriote et ami, Bacary Sagna s’est joint à la fête avec son premier également à la 38e minute. Pas si mal celui qui en était qu’à son troisième match avec le onze montréalais.

 

Par-dessus le marché, ces deux buts sont provenus de phases arrêtées, une denrée très rare pour le club montréalais. Saphir Taïder et Daniel Lovitz ont initié ces actions. Du coup, quatre des sept plus récents buts de l’Impact ont été marqués par des défenseurs. Disons que ça ne pouvait mieux tomber avec les ennuis vécus par les attaquants.

 

Au final, l’Impact savoure avant tout une victoire extrêmement bénéfique dans cette lutte corsée pour les éliminatoires devant une foule de 18 458 spectateurs. Une performance qui avait de quoi régaler Rémi Garde.

 

« Oui, j’ai souffert aussi. J’ai pris du plaisir à voir mes joueurs prendre du plaisir à souffrir ensemble parce qu’on savait qu’on allait souffrir contre une bonne équipe. Ils ont pris du plaisir aussi à défendre ensemble, à attaquer ensemble. Je crois qu’on a fait beaucoup de choses ensemble. Quand on est comme ça, on est meilleurs », a résumé l’entraîneur.

 

« Je sais qu’on peut faire des matchs comme ça. Celui-ci est l’un des meilleurs de la saison, mais on avait déjà senti pendant notre bonne série qu’on pouvait être très solidaires », a-t-il ajouté.

 

« On a réussi un tout autre match, on savait que les parties se font rares et que ça nous prenait des points. C’était peut-être un match référence, on a mis tous les ingrédients pour le gagner et on a fait le travail », a convenu Taïder.

 

En vertu de ce gain, la troupe de Garde s’est rapproché de Philadelphie et a augmenté son avance sur la Nouvelle-Angleterre puisque ces deux organisations ont dû se contenter d’un nul contre Orlando et Portland respectivement. De plus, le Toronto FC s’est incliné contre LAFC et cette conclusion a fait résonner un ‘F… you Toronto’ dans le vestiaire montréalais. Finalement, D.C. United croisera le fer avec Atlanta, un opposant très exigeant, dimanche.

 

En deuxième demie, l’Impact s’est accroché de manière convaincante à cette avance. Une chance que ce résultat ne s’est pas écroulé puisque l’Impact a bousillé trois autres superbes chances de marquer en première demie. Ça peut sembler étonnant, mais Piatti (deux fois) et  Taïder ont failli procurer un immense coussin à leur groupe. Au retour de la pause, Alejandro Silva a manqué de finition sur trois tentatives de rêve. Il s’est fait voler à la 47e minute par le gardien Luis Robles, sa précision a été insuffisante à la 54e minute et il a frappé le poteau à la 89e minute.  

 

Durant la semaine, Garde avait soulevé une baisse dans l’intention et l’intensité de son effectif qui avait été limité à un dossier de 1-2-3 récemment incluant une défaite amère contre le Toronto FC. Ses joueurs ont tenu une réunion d’équipe et on peut confirmer que Garde a obtenu la réponse qu’il souhaitait.

 

« On avait besoin de se prouver de nouveau qu’on pouvait être une bonne équipe. J’ai vraiment aimé la réponse de l’équipe, c’était impossible de réussir sans le collectif contre eux. On savait qu’on devait être à notre meilleur », a noté Garde qui a constaté un degré de fatigue normal chez l’adversaire. 

 

« On a souffert durant le premier quart d’heure, voilà ce qui s’est passé. On a fait le dos rond et ensuite on a pu sortir la tête de l’eau. On a pris du plaisir défensivement et offensivement », a raconté Taïder.

 

Soulignons que Quincy Amarikwa a hérité de son premier départ avec Montréal et il s’est démené sur le terrain. Par conséquent, Anthony Jackson-Hamel a été relégué aux gradins.

 

L’autre bonne nouvelle pour ce collectif plutôt taxé, c’est que sa prochaine sortie n’aura lieu que le 15 septembre, à Philadelphie, contre l’Union, qui détient la cinquième position.

 

Parlant de mandat de travail, le Québécois Samuel Piette a égalé la marque de 28 départs consécutifs qui est partagée par Mauro Biello (2000) et Gabriel Gervais (2002). Piette ira d’ailleurs la sélection canadienne en Floride au lieu de se reposer. Jukka Raitala (Finlande) et Taïder (Algérie) ont aussi été convoqués par leur pays.