Soulagement, progrès, fierté…

 

Ces mots n’avaient pas une grande place dans le discours entourant l’Impact depuis le début du mois de septembre.

 

Ils ont pourtant été omniprésents ces deux dernières semaines, alors que le coach, le directeur sportif et le président ont tous contribué à une importante tournée médiatique.

 

Que retenir des propos de d’Henry, Renard et Gilmore ?

 

Miser sur ses forces

 

Après un an à la barre, force est de constater qu’il y a deux Thierry Henry. Celui qui parle au grand public et celui qui parle spécifiquement de son équipe aux journalistes du beat. Les derniers jours le démontrent bien.

 

Entre lundi et mercredi, Henry a été d’une grande générosité dans ses propos et le temps accordé aux médias. Au total, c’est près de deux heures que le Français a passé à parler d’un paquet de sujets aussi intéressants qu’inusités.

 

Du Super Bowl au rapport de force qui change entre la MLS et le Mexique, en passant par la division des tâches dans son staff et le choc de changer de pays pour un joueur africain. Il a même ri aux éclats à quelques reprises. Du gros fun pour tout le monde quoi.

 

Puis… jeudi est arrivé.

 

Le temps était venu de parler du match et ça sonnait le retour à la réalité des échanges beaucoup moins chaleureux sur Zoom. Contraste total. Sous son masque, le coach avait sa game face. Même si l’analyste en moi aimerait des échanges plus riches à l’approche des matchs, je suis prêt à vivre avec. Surtout aux vus des derniers jours qui en ont donné plein à se mettre sous la dent.

 

Au-delà du terrain, ce qui importe avant tout, c'est que le passage d’Henry laisse une empreinte plus importante que celle de Rémi Garde et Didier Drogba. Si la dernière semaine mettait la table pour la suite, c’est un énorme pas dans la bonne direction.

Thierry Henry dans l'Antichambre

 

On oubliera plus rapidement les points de presse qui nous laissent sur notre faim si Thierry offre plus fréquemment des entrevues qui sortent du cadre d’un match.

 

Au risque de m’aliéner les puristes, je prendrais moins de conférences de presse et plus de présences à La semaine des 4 Julie ou Tout le monde en parle. Pourquoi pas un spécial sur la psychologie de l’athlète avec Sylvain Guimond? Henry parle constamment de l’importance d’entraîner le cerveau.

 

L’Impact a une légende vivante dans sa cour, aussi bien capitaliser sur ses qualités et ne pas perdre son temps à changer ce qui lui sied moins.

 

Leadership

 

Interrogé sur l’effectif, Olivier Renard a reconnu qu’il devait y injecter plus de leadership. Le directeur sportif en fera un objectif des prochains mercatos. Sans dévoiler toutes les cartes de son jeu, la transparence reste un des éléments les plus appréciables de son travail.

 

Toujours dans la foulé du leadership, j’ai beaucoup aimé ses explications quant à la décision de rester aux États-Unis pour préparer le match décisif à Washington. L’Impact devait rentrer à Montréal, mais Renard a intercepté son coach après la défaite contre Orlando pour lui suggérer un changement de plan. Après discussion, ils ont décidé de rester.

 

Le Belge est peut-être celui qui enclenché le processus, mais il a tenu à respecter la chaîne de commande en laissant Henry communiquer avec le vestiaire dont il est le patron.

 

Dans le passé, l’Impact avait la fâcheuse habitude de saper l’autorité de ses entraîneurs. On n’a qu’à penser à la visite du président pour rappeler les joueurs à l’ordre, alors que Rémi Garde n’était en place que depuis 11 matchs. Comment assoir son autorité quand, à tout moment, quelqu’un du deuxième étage peut descendre pour régler les dossiers à notre place?

 

Dans les minutes qui ont suivi le match contre Orlando, Olivier Renard a fait son travail de patron. Il s’est ensuite assuré de laisser Thierry Henry faire le sien. Voilà un organigramme qui se respecte.

 

Sans inquiétude

 

Interrogé sur les ondes du 91,9 Sports quant aux incidences de la pandémie sur le futur du club, Kevin Gilmore a pris une position plus ferme que je ne l’anticipais :

 

« Les grandes organisations sportives mettent un plan en place et restent sur le plan. Ce n’est pas une pandémie ou quatre défaites d’affilées qui nous causent de changer le plan. Il n’y a aucune inquiétude à savoir que l’Impact est à risque suite à la pandémie. »

 

L’organisation a évidemment été ébranlée par la Covid-19, mais les convictions de son président ne semblent pas l’avoir été. Une excellent nouvelle pour les supporters du XI Montréalais.