MONTRÉAL – En terme de volume de jeu, Victor Wanyama en a certainement donné pour son argent à l’Impact de Montréal à sa première saison en MLS.

Inscrit comme titulaire à partir du troisième match du calendrier, Kenyan a livré 21 performances de 90 minutes consécutives, concluant l’année avec un total de 1890 minutes de jeu au compteur. Seul Samuel Piette a été plus sollicité par l’entraîneur-chef de l’époque, Thierry Henry.

La qualité de son jeu en a toutefois laissé plusieurs sur leur appétit. Les attentes étaient élevées envers un joueur désigné qui comptait plus de 150 matchs d’expérience en Premier League. Wanyama n’a pas eu l’influence qu’on attendait de lui en milieu de terrain, du moins pas de manière constante.

Le préparateur physique du CF Montréal, Jules Gueguen, s’est porté à la défense de son poulain cette semaine en mettant les inégalités dans son jeu sur le dos des aléas liés à la COVID-19, nommément un horaire fragmenté et une incapacité à maintenir un régime d’entraînement stable.

« Pourquoi on n’a pas vu d’après moi le meilleur Victor au niveau de la puissance et tout ça, c’est que les conditions ont fait en sorte que le gars n’a pas pu s’entraîner comme il faut, a plaidé Gueguen. Là il est là, il est bien. Quand ça va s’enchaîner, ça va progresser. Le mec, c’est un monstre à l’entraînement. Sur un effort en puissance de 3-4 mètres, quand il déplace quelqu’un, ça se sent. Ça se sentait l’année passée, mais est-ce qu’il peut être mieux? Je pense que oui. Mais ce n’est pas contre Victor. »

En point de presse mercredi, Wanyama a admis que certains facteurs l’avaient ralenti en 2020, mais a dit croire que les conditions actuelles étaient propices à une amélioration.

« C’est difficile de devoir arrêter après avoir généré un certain momentum. Cette année, j’espère qu’on pourra débuter la saison normalement et reprendre où on avait laissé l’an dernier, sur une bonne note. Présentement, je me sens bien. Je m’entraîne avec l’équipe, le camp se déroule très bien. C’est l’occasion pour moi de mettre les bouchées doubles afin que je puisse montrer de quel bois je me chauffe quand la saison va commencer. »

« L’année dernière, je ne connaissais pas grand-chose de la MLS, a poursuivi Wanyama. Il y a quelques endroits où les conditions sont plus difficiles, il y a aussi les différents fuseaux horaires. Maintenant, je sais à quoi m’attendre, je serai prêt à y faire face et à monter en puissance. J’espère pouvoir faire mieux que la saison dernière. »

Pour sa deuxième saison à Montréal, Wanyama se retrouve dans un groupe métamorphosé. Les vétérans Jukka Raitala et Maxi Urruti ont été échangés, d’autres comme Bojan Krkic et Rod Fanni n’ont pas vu leurs ententes renouvelées. Leurs départs s’ajoutent à celui Saphir Taïder, qui a été transféré avant la fin de la saison 2020.

Pour les remplacer, le CF Montréal a principalement déniché des joueurs jeunes et sans expérience – ou très peu – en MLS. Il sera impératif, pour que l’équipe connaisse du succès, que Wanyama s’impose comme leader et montre la marche à suivre sur le terrain comme en coulisses.

« Pour moi, c’est un bon défi maintenant. Les jeunes arrivent, ils savent qu’ils ont une chance et qu’ils doivent la saisir. Ça veut dire que le club s’en va dans la bonne direction et c’est une compétition qui sera saine pour nous tous. Personnellement, j’ai l’intention d’être un leader au sein de cette équipe. »

L’importance de Wanyama dans la dynamique du CF Montréal est rehaussée par le fait que le club a signé de nombreux talents africains au cours de la dernière année. L’international kenyan est le mentor tout désigné pour les jeunes Mustafa Kizza, Sunusi Ibrahim et Ahmed Hamdi qui débarquent sur un nouveau continent.

« Ça peut être difficile pour eux d’arriver ici s’ils sont laissés à eux-mêmes. J’essaie autant que possible de leur parler, de leur montrer comment les choses fonctionnent ici et de leur donner confiance. Je veux qu’ils n’aient aucun souci à l’extérieur du terrain, qu’ils ne pensent à rien d’autre qu’au soccer quand ils sont sur le terrain afin qu’ils puissent offrir le meilleur d’eux-mêmes. »

À sa première saison en MLS, Wanyama a principalement été utilisé dans un rôle de milieu défensif, seul devant la ligne arrière. Le camp d’entraînement est encore trop jeune pour spéculer sur l’utilisation qu’en fera le nouvel entraîneur-chef Wilfried Nancy, mais selon les premiers indices qu’a pu glaner le vétéran, ses responsabilités ne devraient pas trop être appelées à changer.

« La saison dernière, Thierry nous demander de construire le jeu à partir de l’arrière et j’avais un rôle important à jouer là-dedans. Je ne crois pas que ça changera avec son remplaçant. Il veut poursuivre ce qu’on a commencé à bâtir l’année dernière, c’est là-dessus qu’il se concentre. Ceux qui étaient ici l’an passé le comprennent bien. J’espère qu’on pourra vite se mettre au diapason et produire des résultats dès le début. »

Wanyama : un gros dossier à surveiller