MONTRÉAL - La fulgurante montée en puissance de D.C. United en deuxième moitié de saison, et l’arrivée correspondante de Wayne Rooney dans sa formation, a de quoi laisser les partisans de l’Impact figés dans le passé.

 

On ne saura jamais l’effet qu’aurait eu, à Montréal, l’acquisition d’un attaquant de premier plan lors de la période de transaction estivale. Mais on peut raisonnablement supposer que cet hypothétique ajout – Jimmy Briand pour ne pas le nommer - aurait permis à l’Impact d’aller chercher les points qui risquent de lui manquer afin d’être du bon côté de la ligne rouge au moment du bilan final.

 

Rooney a marqué dix buts et ajouté sept passes décisives en 18 matchs depuis son arrivée en Amérique. Sa présence a complètement transformé la dynamique de l’équipe, avec comme effet qu’elle a affiché un rendement de 11-4-3 avec sa contribution.

 

« On disait souvent que Wayne viendrait ici, bon, qu’il était fini et tout, mais tu vois que c’est un joueur – et je pense qu’il a été comme ça partout où il est allé – un joueur qui se donne et qui veut avoir du succès, note Samuel Piette. Il aurait pu se dire que c’était juste la MLS et que ça allait être facile, mais tu vois qu’il se donne à chaque match. Et il ne fait pas que marquer des buts, il participe à la possession, il fait plein de choses, il est au cœur de cette équipe-là. »

 

Quelques centaines de kilomètres au nord, l’Impact a dû se contenter de Quincy Amarikwa. L’ancien des Earthquakes de San Jose est un grand travaillant et un interlocuteur fort sympathique, mais il n’a pas le talent de Rooney et son impact fut proportionnel à l’écart qui le sépare de l’Anglais.

 

« C’est sûr que ça aurait fait du bien, je pense, d’avoir un attaquant qui participe offensivement, qui met des buts, ne cache pas Samuel Piette. C’est ça sa job, à Wayne, et il le fait parfaitement en ce moment. Je connais plus ou moins Jimmy et je ne veux pas revenir là-dessus, je ne pense pas que c’est le même genre de joueur, mais ça aurait fait du bien. »

 

Bacary Sagna connaît bien Rooney. Pendant que l’un battait tous les records à Manchester United, l’autre se bâtissait une solide carrière à Arsenal. Les deux hommes ont été des adversaires pendant dix ans en Premier League. Le nouveau latéral droit de l’Impact n’est pas surpris des succès de la légende anglaise dans la capitale américaine.

 

« Il a toujours eu un bon état d’esprit et a toujours été très assidu au travail. Il a prouvé énormément de choses en Europe et je pense qu’en arrivant ici, il a gardé le même état d’esprit. Il ne s’est pas mis en pré-retraite, au contraire. Il sait qu’il a tout à prouver, il donne le maximum de lui-même et ça lui réussit. Je suis content pour lui parce que c’est quelqu’un qui a été énormément critiqué en Angleterre, mais qui a toujours gardé la tête haute et qui a toujours travaillé. Il le mérite. »

 

Le plus récent coup d’éclat de Rooney est survenu mercredi contre Toronto, un match que les joueurs de l’Impact surveillaient attentivement afin de rester bien au fait des fluctuations du classement de leur division. Profitant d’un coup franc d’une trentaine de mètres, l’attaquant a décoché un missile que la NASA n’aurait pu programmer avec plus de précision. Ses coéquipiers l’ont fait fructifier en une victoire de 1-0 qui leur a permis de s’éloigner à quatre points de l’Impact.

 

Mais malgré les répercussions négatives évidentes sur sa propre quête de réussite, Bacary Sagna n’a pu que s’émerveiller devant un tel bijou.

 

« C’est pas tout le monde qui peut marquer des buts aussi jolis. Mais voilà, c’est le travail qui paie. Je pense que c’est un exemple pour les plus jeunes. Il n’y a pas d’âge pour progresser, il n’y a pas d’âge pour apporter à son équipe. Quand tu as cet état d’esprit, je pense que rien ne peut t’arrêter. Et en ce moment, voilà, son équipe et lui sont difficiles à arrêter. »