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RÉSULTATS

Dans l'excitation du moment, les Roses ne perdent pas l'essentiel de vue

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LAVAL – Ça bourdonne mercredi au Stade Boréale, où les Roses de Montréal disputeront samedi le premier match à domicile de leur histoire (13 h 30 sur les ondes de RDS).

En périphérie du terrain, des employés colorent l'enceinte de panneaux publicitaires et d'imprimés surdimensionnés à l'effigie du logo de l'équipe. Sur la surface de jeu, le travail déployé crée par la force des choses des associations naturelles dans l'œil de l'observateur attentif. Les résultats décrochés dans les deux premiers matchs du calendrier ne sont pas le fruit du hasard.  

« Pousse, pousse, pousse! », entend-on sortir comme un crescendo de la bouche de l'entraîneur-chef Robert Rositoiu. La pression suffocante dans laquelle les Roses ont noyé leurs adversaires en fin de semaine dernière à Vancouver, c'est ici qu'on en fignole les plus menus réglages. Pour arriver à jouer de l'arrière avec le sang-froid que nécessitent les demandes du coach, c'est ici qu'on s'endurcit. « On les attire, on tend notre piège... et là on y va. Boum! »

Des encouragements, mais aussi des correctifs. Beaucoup de correctifs. Rositoiu, une soie à l'extérieur des lignes blanches, n'hésite pas à raffermir le ton pour bien faire assimiler les clés de son message. Derrière ses exigences tactiques précises, un message plus général circule, axé sur le thème de l'humilité.

Après deux semaines d'activités, les Roses sont les meneuses de la Super Ligue du Nord. Elles sont les seules à avoir remporté leurs deux premiers matchs. Deux matchs à la physionomie bien différente, mais reliés par un dénominateur commun.

« L'effort, résume Rositoiu. L'effort, la grinta, la résilience, donc l'état d'esprit. Tout ça, ça se ressemble, mais les filles, elles l'ont. C'est la chose dont pour le moment on est le plus fiers. »

Que ce soit devant 15 000 spectateurs à Toronto ou après un long déplacement à l'autre bout du pays, les Montréalaises n'ont affiché aucun complexe, n'ont cherché aucune excuse. Sachant qui les a préparées, des réflexions se forment, des liens se tissent.

Rositoiu a déjà identifié Wilfried Nancy comme l'une de ses idoles. Les deux hommes se sont côtoyé à l'Académie de l'Impact. À sa deuxième saison à la barre du CF Montréal, Nancy a mené son équipe à une fiche de 11-4-2 à l'étranger.

Le pilote des Roses a aussi travaillé avec Vanni Sartini chez les Whitecaps de Vancouver. Pendant la dernière saison de Sartini en MLS, les Whitecaps ont récolté plus de la moitié de leurs points sur les terrains adverses.

On vérifie avec Rositoiu si cette corrélation existe ailleurs que dans notre tête. Il nous amène ailleurs. Avec lui, dans le moment présent.

« Je l'avais déjà, mais l'aspect où je me suis encore plus inspiré de ce [que Wilfried] disait et comment il le disait, c'est d'être concentré sur la tâche. Être concentré sur la tâche, sur la prochaine tâche, c'est à la fois en direct quand on joue – le moment présent, le ballon présent – mais aussi sur un match à la fois. Je pense que c'est ce qui lui a donné du succès dans le passé, le fait d'y aller un match à la fois. Pas juste le dire, mais le préparer. Et préparer un groupe pour un match à la fois, c'est dur parce que les filles aujourd'hui, en venant ici, elles pensent au match. Là on doit les ramener sur le meeting, après les ramener sur l'entraînement et là les ramener sur leur récupération. C'est ça la prochaine tâche. »

Ce souci d'atténuer les réussites récentes pour se concentrer sur les obstacles à venir s'entend aussi dans la voix de ses joueuses.

« Je l'ai déjà dit et je le répète, c'est un départ lent et constant, insiste la cocapitaine Tanya Boychuk. On est vraiment heureuses de nos deux premiers matchs, mais notre attention est maintenant uniquement sur le prochain défi. On est devant une page blanche. Le reste ne compte plus. »  

On s'attend à ce que toutes les places du Stade Boréale, les sièges bleus dans la tribune ouest comme les bancs en aluminium du côté est, soient occupées pour la grande pendaison de crémaillère. Dans son souci de contenir l'extrapolation à l'intérieur de son vestiaire, Rositoiu entre dans son équation le risque de voir son équipe s'emballer à l'excès.  

« C'est certainement un défi qu'on doit anticiper », reconnaît-il.

« Des fois dans la simplicité, il y a beaucoup de beauté. Dans le fait de compléter des passes, dans le fait de gagner son duel, dans le fait d'être bien organisées ensemble. Je suis sûr que cette première connexion avec les fans va aller au-delà des résultats. Elle va aller dans la performance, dans montrer ce qu'on est capable de faire et comment on peut être ensemble. »

« Il n'y a pas beaucoup de pression, croit la milieu de terrain Noémi Paquin. On va faire ce qu'on fait, peu importe qu'il y ait des fans, pas de fans, qu'il y ait un gros stade, qu'on soit à l'extérieur ou à la maison. C'est sûr que là on a hâte, mais il faut juste rester nous-mêmes et montrer aux fans ce qu'on peut faire. »

Jusqu'à maintenant, c'est une formule qui a fonctionné.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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