Le match entre le Canada et le Honduras sera présenté sur les ondes de RDS INFO et RDS Direct jeudi le 27 janvier à 19 h 45.

COLLABORATION SPÉCIALE

C’est une année de Coupe du monde. De manière générale ça concerne plus les autres que nous. Pas cette fois-ci.

Le Canada a six matchs à disputer d’ici le printemps pour confirmer sa place au Qatar en novembre prochain. La dernière étape vers la 2e Coupe du monde de son histoire est très excitante, mais parsemée d’embuches.

Quatre de ces six matchs se joueront en Amérique centrale. Là où l’accueil est tout aussi particulier à l’atterrissage qu’au coup d’envoi. Parlez-en à Julian De Guzman.

Sans surprise

Arriver au sommet est une chose. Y rester présente un défi complètement différent.

Les Canadiens n’ont pas participé à la dernière phase de qualification depuis 1997. Lors des huit matchs disputés à l’automne, il y avait un effet de surprise important. Celui-ci a disparu aussi rapidement que notre rêve d’un Noël à 25 personnes.

D’abord, parce qu’ils sont premiers au classement, mais surtout parce qu’il y a huit matchs à étudier pour mieux cerner le groupe de John Herdman.

Les équipes savent maintenant à quoi s’attendre.

Les moins bons se replieront et le Canada se verra obligé de débloquer une défense hermétique. En revanche, celles qui croient plus en leurs moyens mettront la pédale au fond et l’Unifolié devra résister, particulièrement à l’étranger.

Évacuer les fantômes

Comme si la date n’était pas déjà assez marquante (ma mère, ma belle-mère, ma filleule et ma tante partagent toutes cet anniversaire de naissance), le 16 octobre est un jour tristement mémorable pour le soccer canadien.

Pour Patrice Bernier, le 16 octobre 2012 est la journée la plus sombre de sa carrière. Près d’une décennie a passé, mais les souvenirs de cette défaite de 8-1 au Honduras restent pénibles à revisiter.

D’un point de vue pratique, le match au Honduras ce jeudi offre l’occasion d’accrocher trois points pour rester premier et se rapprocher du Qatar. D’un point de vue symbolique, c’est une opportunité d’évacuer les fantômes d’un épisode humiliant pour le soccer au pays.

Un défi mental

Il y a généralement deux moments où les gens (ou équipes) échouent.

Avant même de commencer (parce qu’on considère la bataille perdue d’avance) ou juste avant de croiser le fil d’arrivée (parce qu’il manque la confiance ou la résilience pour fermer les livres). Les hommes de Herdman ont relevé le premier défi avec brio. Place au deuxième.

Jusqu’ici, les défis techniques et tactiques ont été nombreux. Le Canada a démontré une grande habileté à s’ajuster d’un match à l’autre, voire même en cours de match.

Sur les dernières rencontres, le défi sera mental plus qu’autre chose. L’absence d’Alphonso Davies, les nombreux matchs sur la route, une foule réduite pour affronter les États-Unis à Hamilton dimanche...

Les raisons de se mettre à douter peuvent rapidement s’accumuler. La joute entre les deux oreilles sera aussi importante que celle sur le terrain.

Arrivée à point

Pour la première portion de la compétition, la reprise vidéo n’était pas utilisée par la CONCACAF. Elle le sera dorénavant.

C’est bizarre de voir un changement aussi important apporté en cours de route, mais pour le Canada, ça arrive à point. La VAR sera particulièrement important lors des matchs en Amérique centrale où l’arbitrage est souvent influencé par une foule hostile et des joueurs qui savent habilement manipuler les officiels.

Il est vrai que la VAR a ses défauts. Il pourrait aussi avoir un effet boomerang et jouer contre le Canada. Cela dit, avec quatre rencontres sur six à disputer sur la route, j’accueille la technologie à bras ouverts.

Souhaitons que je ne le regrette.