Être nommé joueur de la semaine c'est une chose. Mériter le titre de joueur canadien du mois, c'en est une autre. Mais disons que de faire l'objet de compliments de la part d'un certain Thierry Henry, c'est autrement plus spécial.

Je vous mets en contexte. Au terme de notre éclatante victoire de 3-1 aux dépens des Red Bulls de New York samedi dernier, le joueur étoile français a indiqué à quelques journalistes que j'étais le meilleur joueur de l'Impact depuis le début de la saison.

Ces paroles m'ont d'abord échappé, mais elles m'ont été rapportées par la suite via mon compte Twitter (@pbernier10).

Si je connais un certain succès par les temps qui courent, je le dois d'abord à mes coéquipiers. Je ne suis pas seul sur ce terrain, mais recevoir une telle reconnaissance d'un joueur comme Henry, c'est très flatteur. D'autant plus qu'au cours de sa carrière, le champion du monde a pu se mesurer à une kyrielle de joueurs de haut niveau.

Ces bons mots, je les amènerai avec moi dans ma tombe de footballeur.

Assez parlé de moi. Revenons maintenant sur cette victoire face aux Red Bulls. Il s'agit certainement de notre meilleure performance globale de la saison.

De la première à la dernière seconde, nous avons été dominants. Même si une égalité de 0-0 persistait après 45 minutes de jeu, on est revenu en force à notre retour sur le terrain. Si bien que nous avons pris les devants et exercé un contrôle constant de la rencontre.

L'objectif premier était bien sûr de menotter Henry, Kenny Cooper, Sébastien Le Toux et cie.

En tant que milieux de terrain défensifs, Collen Warner et moi devions particulièrement nous attarder à Henry. À tout moment dans la rencontre, nous nous devions de l'avoir dans notre champ de vision. S'il obtenait le ballon, il devenait impératif de lui couper les lignes passes en le maintenant sous pression.

Si lors de notre précédent affrontement face à Henry nous lui avions permis de marquer trois buts, cette fois, nous avons rempli notre mandat. Bien qu'il ait marqué le seul but de son équipe, nous sommes néanmoins parvenus à le neutraliser pendant près de 90 minutes.

Le mérite ne revient cependant pas qu'à Collen et moi. Oui, les Red Bulls peuvent compter sur un joueur d'exception de la trempe d'Henry, mais nous ne sommes pas en reste avec de vieux routiers comme Alessandro Nesta, Nelson Rivas et Matteo Ferrari.

Forts de leur expérience et leur sagesse, ces vétérans défenseurs communiquent beaucoup sur le terrain, de sorte que l'équipe ne cède pas à la panique lors de situations corsées.


Une tonne de brique en moins

Je m'en voudrais par ailleurs de ne pas souligner la performance de mon coéquipier Marco Di Vaio, qui a finalement inscrit son premier but dans l'uniforme de l'Impact.

Du coup, il s'est défait d'un lourd poids pesant sur ses épaules. Il n'y avait par contre pas lieu de s'inquiéter. Marco a toujours fait sentir sa présence depuis son arrivée. Il était loin de se cacher, et ce même s'il peut être facile de sombrer dans le doute lors d'une léthargie.

Ce but pourrait tout faire débloquer, autant pour Di Vaio que l'équipe entière. Avec la fin de saison qui approche, le moment est plus qu'idéal pour profiter de ce momentum et voir où ça peut nous mener.

À commencer par samedi soir, alors que nous accueillerons l'Union de Philadelphie. Nous serons par contre privés de Marco, qui est présentement en Italie. On devra faire sans lui, tout comme nous l'avons fait avant son arrivée. Le bon côté c'est que ce n'est que pour un match.

Cette absence permettra à mon jeune coéquipier Andrew Wenger d'obtenir son premier départ depuis le 20 juin dernier. Marco a son propre style et se déplace beaucoup sur le terrain afin de s'offrir en cible et provoquer des chances de marquer, mais Andrew se veut un digne remplaçant.

De retour au jeu après avoir soigné une blessure à une cuisse, Andrew a marqué un très beau but contre l'Olympique Lyonnais, la semaine dernière, dans le cadre d'un match amical.

Sélectionné au tout premier rang du dernier repêchage de la MLS, Andrew poursuit sa progression. Être le premier choix au total ne garantit toutefois pas un succès instantané.

Ce match contre l'Union se veut donc une excellente occasion de stocker encore plus de minutes de jeu dans ses jambes alors qu'il poursuit son cheminement chez les professionnels.

Mettre l'Union sous pression

L'opportunité sera aussi belle pour nous de racheter notre revers de 2-1 encaissé à Philadelphie le 14 juillet dernier, lors de notre premier match de la saison contre l'Union.

Après avoir créé l'égalité 1-1 à la 90e minute de jeu, nous nous sommes effondrés dans la minute suivante, laissant ainsi filer un précieux point sur la route.

Ce match était alors d'une grande importance pour nous puisque nous nous devions de distancer l'Union, qui avait quelques matchs en mains.

La situation n'a guère changé depuis. Nous occupons présentement le septième rang du classement dans l'Est avec 27 points au compteur. Détenteur du huitième échelon, l'Union affiche quant à lui une récolte de 23 points avec cinq matchs de plus à disputer.

À nous maintenant de les mettre sous pression en les forçant à remporter les matchs qu'ils ont en mains.

Propos recueillis par Mikaël Filion