Fatigué et diminué le Bayern? Lewandowski and co se sont remis en mode "Ligue des champions" mardi à Rome pour asphyxier une Lazio impressionnée et sans défense (4-1) et pour entrevoir déjà les quarts de finale.

Le tenant du titre arrivait au Stadio Olimpico avec un effectif décimé et quelques doutes après deux contre-performances en championnat. Mais on a retrouvé d'entrée, comme le voulait son entraîneur Hansi Flick, une équipe implacable qui a puni une Lazio aux jambes de coton, coupable de beaucoup trop d'erreurs défensives pour un tel rendez-vous.

La pression de la Ligue des champions n'a elle eu aucune prise sur le tout jeune milieu Jamal Musiala: il est devenu le premier buteur de moins de 18 ans (il les aura dans trois jours) de l'histoire du Bayern en C1 avec le deuxième but bavarois de la soirée, d'une frappe précise au ras du poteau.

Le Bayern, une « équipe quasiment injouable » prédisait lundi l'entraîneur laziale Simone Inzaghi, s'est baladé dans un match rendu facile par un premier but offert à Robert Lewandowski - seul troisième buteur de la C1 avec 72 buts derrière Ronaldo et Messi - par le défenseur romain Mateo Musacchio (9e).

Une passe en retrait mal assurée digne de celle du milieu de la Juventus Rodrigo Bentancur la semaine dernière à Porto.  

Cauchemar laziale

Musiala, pour sa deuxième titularisation, a doublé la mise en profitant d'un marquage lâche à l'entrée de la surface (24e).

Et au fil des erreurs de la Lazio, la soirée a viré au cauchemar pour des Laziali en panne de confiance. Un ballon perdu par Patric s'est terminé par un but de Leroy Sané, plus prompt à reprendre le tir repoussé de Kingsley Coman, juste avant la pause (42e). Et à la reprise, Francesco Acerbi trompait son propre gardien sur un centre du même Sané (47e).

Atletico Madrid 0 - Chelsea 1

A 4-0, le Bayern montrait enfin un peu de mansuétude en offrant à Joaquin Correa l'occasion de sauver l'honneur (49e).

Mais que de regrets pour cette Lazio passée au travers de ce rendez-vous qu'elle attendait depuis vingt ans. Ce retour dans le Top de la C1 devrait être aussi rapide que celui de la saison 2000/01, où l'équipe au sein de laquelle évoluait alors un certain Simone Inzaghi avait échoué dans une deuxième phase de groupes.

18 matchs sans défaite

Un brutal retour sur terre pour une équipe en forme en championnat et qui n'avait pas encore perdu cette saison en C1 (2 victoires, 4 nuls en phase de poules).

La Lazio pourra notamment regretter un penalty qui aurait peut-être pu être sifflé sur Milinkovic-Savic, à un moment où le Bayern n'était pas encore inaccessible, à 1-0 (19e).

Le Bayern étire pour sa part à dix-huit matches son invincibilité (17 victoires, un nul) dans la compétition reine.

Et, malgré les absences en nombre pour blessures (Tolisso, Gnabry, Douglas-Costa) ou Covid-19 (Pavard, Müller), le club bavarois chasse avec la manière les doutes nés de ces deux mauvais résultats en championnat, un nul contre le mal classé Bielefeld (3-3) et une défaite à Francfort (2-1).

Le message est passé: ce Bayern tient à conserver son titre, un exploit que seul le Real Madrid de Zinédine Zidane a réussi dans l'ère moderne.

Chelsea s'impose  sur l'Atlético sur un retourné de Giroud      

D'un brillant retourné acrobatique, le revenant Olivier Giroud a maté l'Atlético Madrid mardi en 8e de finale aller de Ligue des champions, et a permis à Chelsea de rentrer à Londres avec l'avantage du but marqué à l'extérieur.

Quel acrobate ! Régulièrement remplaçant depuis l'arrivée de Thomas Tuchel, Giroud a profité de ce rendez-vous de gala pour se montrer décisif et tuer le match, avec un retourné acrobatique du gauche validé après de longues minutes avec l'aide de l'arbitrage vidéo (71e).

Un but magnifique qui lui a permis de remporter le bras de fer à distance qui l'opposait à un autre serial buteur expérimenté du continent : le 'Pistolero' uruguayen Luis Suarez est resté muet mardi soir dans le silence de l'Arena Nationala de Bucarest, à l'instar de tout l'Atlético, timoré malgré le schéma ultra-offensif dessiné par Diego Simeone.

En sept matches depuis l'arrivée du technicien allemand à la tête des Blues, l'international français était resté sur le banc à quatre occasions. Il avait déjà remercié son entraineur avec un but contre Newcastle il y a une semaine alors que Tuchel lui avait offert 20 minutes en fin de match et a encore marqué les esprits ce mardi.

Giroud sait profiter de la scène européenne : le 2 décembre, en phase de groupes de Ligue des champions contre une autre équipe espagnole, Séville, l'ancien d'Arsenal avait frappé un grand coup en inscrivant un quadruplé magistral (4-0).

Tuchel conforté, Simeone désavoué

Pour Tuchel, qui a mené le Paris SG jusqu'à la finale de la dernière édition de la Ligue des champions en août dernier à Lisbonne (une des principales raisons pour lesquelles Chelsea l'a recruté), ce nouveau joli coup en C1 le conforte dans son travail à la baguette des Blues.

Pour Diego Simeone, il s'agit d'un terrible désaveu : le technicien argentin avait une mission, assurer l'étanchéité défensive de l'Atlético, le gros point noir des Colchoneros depuis près de dix matches. C'est raté.

Les Madrilènes avaient pourtant "de bons souvenirs" à Bucarest (Roumanie), dans ce même stade où ils avaient remporté le premier grand sacre de leur histoire, en finale de la Ligue Europa 2011-2012 contre l'Athletic Bilbao (3-0).

Mais cette fois, les choix tactiques du « Cholo » n'ont pas payé. Non seulement les « rojiblancos » ont encaissé un but « à la maison », mais les gros efforts défensifs demandés à Thomas Lemar et Angel Correa sur les ailes ont privé les Madrilènes de percussions offensives... et l'on n'a presque pas vu Luis Suarez ou Joao Felix devant.

Tuchel et Chelsea rentrent donc à Londres avec la victoire et l'avantage du but marqué à l'extérieur, mais avec deux bémols. Mason Mount, averti dès la première minute, tout comme Jorginho, sanctionné d'un carton jaune pour une faute sur Joao Felix à la 64e, seront suspendus pour la deuxième manche à Stamford Bridge.