Le match en or du football européen terni par des faux billets ? La finale de la Ligue des champions, remportée samedi par le Real Madrid (1-0), a été marqué par des scènes de chaos autour du Stade de France en raison de milliers de spectateurs munis de tickets contrefaits, selon l'UEFA.

C'est une décision rare, sinon inédite, dans l'histoire de la prestigieuse Ligue des champions: le coup d'envoi du match le plus important de l'année, suivi à travers le monde, a été retardé de plus de trente minutes.

Dans la plus grande confusion, les joueurs du Real Madrid et de Liverpool ont dû regagner les vestiaires alors que le coup d'envoi était prévu à 21h00, tandis que spectateurs et journalistes s'interrogeaient sur les raisons de ce retard.

A l'extérieur du stade, de longues files d'attente, des miliers de spectateurs criant leur colère et d'autres tentant d'escalader les grilles entourant l'enceinte, et pour certains parvenant à s'introduire sans ticket. Et pour finir, l'intervention des forces de l'ordre qui ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser des centaines de supporters.

Il a fallu attendre quelques minutes avant le coup de sifflet final pour comprendre les raisons de ce chaos, via un communiqué de l'UEFA.

« À l'approche du coup d'envoi du match, les tourniquets (pour entrer au Stade de France) du côté des tribunes réservées à Liverpool ont été bloqués par des milliers de spectateurs qui ont acheté des faux billets qui ne fonctionnaient pas », a expliqué l'instance européenne.

Enquête demandée par Liverpool 

« Cela a créé une accumulation de spectateurs qui essayaient de rentrer dans le stade et en conséquence, il a fallu retarder de 35 minutes le coup d'envoi pour permettre à un maximum de spectateurs munis de billets valables d'entrer dans le stade », poursuit le communiqué.

« Comme le nombre de personnes en dehors du stade continuait à augmenter après le coup d'envoi, la police a dû faire usage de gaz lacrymogène pour les disperser », a expliqué l'UEFA qui a précisé qu'elle procéderait "urgemment" à un audit de ce qui s'est passé avec la police et les autorités françaises, ainsi qu'avec la Fédération française de football (FFF).

De son côté, le club de Liverpool a demandé l'ouverture d'une enquête. 

« Nous sommes extrêmement déçus des problèmes d'accès et des violations du périmètre de sécurité qu'ont subis les supporters de Liverpool », a expliqué le club anglais dans un communiqué.

« C'est le plus grand match dans le football européen et les supporters ne devraient pas avoir à vivre le genre de scène dont nous avons été témoins ce (samedi) soir. Nous avons officiellement demandé une enquête pour déterminer les causes de ces problèmes inacceptables », a-t-il regretté.

La finale 2022 de la Ligue des champions devait initialement avoir lieu à Saint-Petersbourg, avant que son organisation ne soit retirée à la ville après l'invasion de l'Ukraine.

Tweet de Darmanin 

Elle a été rapatriée à Paris qui a dû gérer l'afflux notamment de 60 000 supporters de Liverpool, alors qu'un contingent de 20.000 billets a été dévolu aux supporters des « Reds », comme à ceux du Real.

Une source policière a précisé à l'AFP que les autorités françaises avaient dès le départ alerté sur la difficulté de gérer plusieurs milliers de supporters sans billet.

« Il y a eu des bousculades, des mouvements de foule, nous avons apporté des réponses en terme de sécurité (...) Nous avons renforcé la sécurité à l’intérieur du stade », souligne cette source.

Un autre source policière a estimé pour sa part que c’était « un peu facile » de critiquer la police, alors que celle-ci a pointé du doigt dès le début la difficulté que pouvait représenter de canaliser autant de supporteurs sans billet.

Le ministe de l'Intérieur Gérald Darmanin a dans un tweet pointé du doigt l'attitude « des milliers de supporters britaniques sans billet ou avec des faux billets qui ont forcé les entrées » du Stade de France.

Les lendemains de cette finale pas comme les autres seront tristes à Liverpool, mais peut-être aussi tendus entre Londres et Paris.