Battue par la Croatie lundi à Saint-Denis (1-0) malgré Kylian Mbappé et Karim Benzema, l'équipe de France a enchaîné une quatrième contre-performance d'affilée, délaissant son titre en Ligue des nations.

Les doutes accompagneront les Bleus en vacances, à cinq mois du Mondial 2022.

Les mois de juin n'ont jamais été très porteurs pour les Bleus de Didier Deschamps, hors compétition, mais ce dernier rassemblement de la saison 2021-2022, terminé sous les sifflets du Stade de France, restera tout de même l'un des plus inquiétants. 

Avec deux matchs nuls (1-1 en Croatie et en Autriche) et deux défaites à domicile (2-1 contre le Danemark), dans un groupe initialement considéré comme abordable, le bilan est plutôt alarmant, un an après un échec cuisant à l'Euro et cinq mois avant d'aller défendre une étoile mondiale au Qatar. 

Ereintés par leur saison, perturbés par les blessures et déstabilisés par les essais tactiques, les Bleus n'ont jamais trouvé le second souffle qu'il leur fallait pour engranger de la confiance avant la trêve estivale.

Cette fois, la fatigue et les pépins physiques ne pourront plus être avancés comme des explications par le sélectionneur Didier Deschamps, qui risque de cogiter longuement pendant l'été, après la première défaite de l'histoire des Bleus face à la Croatie.

Risque de relégation 

Il ne lui reste en effet que deux matchs avant le Mondial. Ceux-ci seront disputés à la fin septembre et seront escortés par la crainte d'une indigne relégation en deuxième division de Ligue des nations.

Car avec deux points en quatre matchs, la France ne peut non seulement plus rêver du « Final 4 », distancée par le Danemark (9 pts), mais elle devra aussi lutter pour éviter une dernière place qui la priverait du statut de tête de série pour les qualifications à l'Euro 2024.

Juste avant l'intersaison, Deschamps avait pourtant choisi de donner une dernière chance de briller à ses deux attaquants stars, Mbappé et Benzema, quand bien même le premier n'était « pas à 100 % », tandis que le second sortait d'une titularisation en Autriche (1-1).

Les 90 minutes de jeu du Madrilène à Vienne, vendredi, se sont ressenties trois jours plus tard au Stade de France: le favori du Ballon d'Or est apparu emprunté, un peu moins tranchant qu'à son habitude, et il a fallu attendre la 54e minute pour le voir slalomer enfin dans la surface adverse. 

Forcément, le jeu a donc clairement penché vers Mbappé, de retour dans le onze de départ après avoir soigné une gêne au genou gauche depuis une dizaine de jours. 

Fin de série

Mbappé a certes porté le danger à de multiples reprises (7e, 55e, 61e), mais il a systématiquement été bloqué par le gardien Ivica Ivusic, dans les soupirs des 77 400 spectateurs du Stade de France, déjà déçus dix jours plus tôt face au Danemark (1-2).

Contre les Danois, les Bleus avait craqué en fin de rencontre. Cette fois, ils ont sombré dès les premières minutes, frustrés par un léger croc-en-jambes du novice Ibrahima Konaté (2 sélections), sur Ante Budimir. 

Le pénalty a été transformé par l'inévitable Luka Modric (5e), faisant enrager Mike Maignan, déjà battu sur cet exercice lors du match aller à Split (1-1) une semaine plus tôt. 

Le portier no 2 des Bleus, impeccable par ailleurs, aura été malheureux lors de ce rassemblement, où il aura engrangé plus de temps de jeu que lors des 18 derniers mois, barré par le titulaire et capitaine Hugo Lloris. 

Les Bleus ont encaissé au moins un but sur neuf de leurs treize rencontres cette saison. Et pour la première fois en 24 matchs, ils n'ont pas réussi, non plus, à trouver la faille, mettant fin à une série record.

Cette lassitude s'est aussi traduite sur la pelouse, avec un match haché, de nombreuses fautes et plusieurs altercations venues rappeler que les deux équipes ne jouent pas cette Ligue des nations avec décontraction.

Désormais, c'est vers la Coupe du monde que les regards se tournent, inquiets...