Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Le successeur de Djordje? Miljevic ne se met pas de pression

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – Matko Miljevic est le candidat tout désigné pour remplir l'espace laissé vacant par le départ de Djordje Mihailovic cette saison au CF Montréal.

De tous les milieux de terrain qui aspirent à gober les minutes qui étaient jadis réservées à la vedette américaine, le jeune homme de 21 ans est celui dont le potentiel offensif est le plus alléchant. On a tendance à l'oublier, mais à l'âge de 17 ans, Miljevic disputait des matchs avec l'équipe nationale des moins de 20 ans de l'Argentine sous les ordres de Lionel Scaloni.

Au-delà de son talent brut, sa maturité physique peut être un facteur à prendre en considération. Elle lui donne sans doute un avantage sur l'ancien académicien Sean Rea, par exemple, qui vise un poste à Montréal après deux saisons passées en prêt dans la Première Ligue Canadienne.

On ne peut non plus ignorer sa place dans la liste de paie de l'équipe. L'année dernière, son salaire de 545 000$, selon les chiffres publiés par l'Association des joueurs de la MLS, en faisait le cinquième joueur le mieux payé du CFM derrière Victor Wanyama, Bjorn Johnsen, Romell Quioto et Mihailovic.

Le temps ne pourrait être mieux choisi pour qu'il commence à justifier un tel statut. On oserait même dire que son incapacité à le faire, à sa troisième saison en MLS, ne pourrait être considéré autrement que comme une amère déception.

S'il s'impose cette pression, Miljevic n'en laisse toutefois rien paraître.

« Ici, personne n'a de longueur d'avance, a calmement répété le milieu de terrain en mêlée de presse lundi. Qu'on parte de Victor Wanyama jusqu'aux jeunes de l'équipe U23, personne n'est le préféré de personne. Ici, nous sommes tous égaux et personne n'a de poste garanti. Tout le monde vient se battre pour un poste dans le XI de départ et le coach va prendre les meilleurs joueurs à sa disposition. Je vais me préparer pour être dans le XI, pour être titulaire, pour faire sentir ma présence, mais le meilleur joueur va jouer. »

En une saison et demie à Montréal, Miljevic n'a offert que des bribes des capacités qui sont les siennes et qu'il exhibe régulièrement à l'entraînement. Ses plus beaux moments sont survenus en Championnat canadien, une compétition au cours de laquelle il a marqué un but et livré deux passes décisives en quatre matchs.

En MLS, contre un niveau de compétition plus relevé, son influence a été plus modeste. Il a participé à 22 des 34 matchs du CF Montréal en 2022, mais n'en a débuté que six. En 688 minutes, il a fourni un but et une passe décisive.

« En vérité, la première année en a été une d'adaptation. Je venais du football argentin, qui est complètement différent de ce qui se fait ici. Le jeu n'y est pas si physique. Mais j'ai senti que j'ai bien progressé et l'an dernier j'ai obtenu plus de minutes. Je sentais quand même que j'aurais été capable d'en prendre davantage, d'apporter plus. Mais la décision quant à mon utilisation est 100% celle de l'entraîneur qui était là à ce moment et je la respecte. D'ailleurs, je suis très reconnaissant envers Wilfried et son staff pour ce qu'ils ont fait pour moi. Aujourd'hui, toute mon énergie est concentrée sur ce que je peux donner à l'équipe et faire en sorte que le coach sache qu'il peut compter sur moi. »

Un bon mentor

S'il fallait identifier un joueur qui risque de bénéficier plus particulièrement de l'arrivée de Hernan Losada à la tête du CF Montréal, le nom de Miljevic apparaîtrait tout naturellement dans la conversation. Les deux hommes sont allés à la même école. Dans sa carrière de joueur, Losada a même occupé la même position que celle de son nouvel élève. Au sens propre comme au sens figuré, ils parlent le même langage.

Les deux s'efforcent d'effacer rapidement tout soupçon de favoritisme, mais ni l'un ni l'autre ne nie que le mariage pourrait être productif.

« Tout le groupe est très content du nouveau staff d'entraîneurs, constate Miljevic. Pour moi, c'est évident qu'on a des points communs. Il vient d'Argentine, il connaît le style de jeu qu'on y pratique. Mais ici, personne n'a de préférence. Je suis content d'avoir un coach comme Hernan, qui a aussi joué à ma position et qui me donne toujours des conseils, pas seulement à moi mais aux autres joueurs à mes côtés. »

« C'est difficile pour moi de parler d'un joueur en particulier, mais si tu me demandes, Matko c'est un joueur argentin. Ça ne veut pas dire que je vais le traiter différemment du reste du groupe, mais il y a une bonne connexion et je vois beaucoup de potentiel en lui », a offert Losada.

Même si l'échantillonnage est très mince et peu représentatif de ce qui suivra, on peut déjà dire que Miljevic a débuté l'année du bon pied. Samedi matin, dans un match amical contre un assemblage de jeunes majoritairement issus de l'équipe réserve, les collègues Elias Grigoriadis et Quentin Parisis ont rapporté qu'il a marqué deux buts, chaque fois assisté de Quioto, dans une victoire de 3-1.