La dernière semaine en est une dont on se souviendra longtemps dans le monde du foot. En Amérique du Nord, les plus récents déboires du VAR (video assistant referee) sont inquiétants à l’approche du Mondial en Russie, alors que le Toronto FC a une véritable chance d’atteindre la Coupe du monde des clubs.

 

Pendant ce temps sur le Vieux Continent, l’exploit titanesque de la Roma, mardi face au Barça, est quasiment devenu une note en bas de page 24 h plus tard. Voici quelques réflexions.

 

Politico

 

La Catalogne et la politique ont été très intimement liées au cours de la dernière année. Comme un ministre qui tente de noyer ses mauvaises annonces dans le bruit d’une controverse entourant le CH, le Barça a bien choisi son moment pour vivre l’élimination la plus gênante de son histoire. Treize mois après avoir assuré une « remontada » mémorable face au PSG, les Blaugranas se sont fait « remontader » en perdant 3-0 à Rome. Heureusement pour Lionel Messi et sa bande, on allait vite se trouver un autre sujet de conversation.

 

Le drame du Bernabeu

 

Real Madrid 1 - Juventus 3

Inspirée par le dénouement dans la capitale italienne la veille, la Juve s’est présentée à la Maison-Blanche avec l’intention de combler son déficit de 0-3 face au Real. Ce qu’elle a fait. Pourtant, c’est ce qui est arrivé par la suite qui fait le plus jaser. Le pénalty décerné aux Espagnols à la 93e minute était-il justifié?

 

Je suis encore estomaqué de voir à quel point les opinions sont tranchées. Mon fil Twitter des dernières heures alterne les « INDISCUTABLES » et les « JAMAIS »!

 

Avec la main posée dans le dos de Lucas Vazquez et une intervention par-derrière de Mehdi Benatia, Michael Oliver n’aura pas de difficulté à trouver des éléments en sa faveur. À l’inverse, le fait qu’il ait toléré ce genre de contact à d’autres moments du match, et que Vazquez espérait être touché pour se laisser choir au sol, donnent des arguments à ceux qui croient que l’arbitre anglais a fait une erreur.

 

À mes yeux, impossible de parler d’une décision hors de tout doute. Pour cette raison, il aurait dû laisser le sifflet dans sa poche et laisser l’issue du match être décidée par les véritables acteurs de ce magnifique spectacle, les joueurs.

 

Ouvrez les micros

 

Restons dans la thématique. Lors du match de l’Impact de Montréal en Nouvelle-Angleterre vendredi dernier, les officiels ont pris trois longues minutes avant d’aller à la reprise vidéo pour un pénalty accordé aux Revs. Trois minutes à se demander ce qui se passe pour les amateurs en tribune ou à la maison.  

 

Dans ce cas précis, un pépin technique légitime explique le délai. Reste que trop souvent, la confusion plane. Une réalité inquiétante à l’approche de la Coupe du monde où l’assistance vidéo sera utilisée cet été.

 

À mes yeux, une de priorités doit être d’ouvrir les micros des officiels.

 

Cela permettrait d’abord de savoir exactement ce qui est en cours de révision. Il y a deux semaines à Seattle, Kelvin Leerdam s’est vu expulsé contre l’Impact. Avant de comprendre que le carton rouge était en fait pour une gifle au visage et non une faute sans malice. Même les descripteurs se grattaient la tête. Un moment d’incrédulité qui semble d’ailleurs avoir disparu de l’audio offert par les faits saillants de la MLS. Simple coïncidence ou gestion d’image?

 

Avec un accès au micro de l’officiel, tout le monde aurait su qu’on revoyait la séquence pour une potentielle gifle au visage et on aurait arrêté d’analyser une culbute anodine.

 

Le fait de se savoir écoutés inciterait aussi les officiels à améliorer leur communication avec les joueurs. Un défi particulièrement important en MLS. Le rugby, où les arbitres arrivent à gérer fermement sans mettre d’huile sur le feu d’une rencontre, serait un modèle à suivre dans ce département.

 

Qui sait, on en viendrait peut-être même à les trouver sympathiques! Impossible? Le collègue Patrick Leduc vous recommanderait le documentaire « Les arbitres ».

 

En attendant de franchir cette nouvelle étape dans l’utilisation de la technologie, espérons que le VAR fasse plus de bien de mal en Russie. Optimistes?