RIO DE JANEIRO - Le « Roi » Pelé a affirmé jeudi son appui à 100 % au mouvement de fronde sociale qui secoue le Brésil depuis une dizaine de jours, en demandant qu'on ne se méprenne pas sur son appel à soutenir l'équipe nationale de football, qui dispute à domicile la Coupe des Confédérations.

« S'il vous plaît, ne vous méprenez pas! Je suis à 100 % en faveur de ce mouvement pour la justice au Brésil! », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

« Je demande seulement à tous de soutenir notre sélection brésilienne et de ne pas se décharger de leurs frustrations sur les joueurs (en les huant, etc.). Merci beaucoup! », a-t-il ajouté.

Pelé, trois fois champion du monde (1958, 1962, 1970), avait appelé mercredi dans une vidéo à soutenir l'équipe nationale, qui a battu le Mexique 2-0 dans la soirée en coupe des confédérations, mais une phrase avait suscité la polémique : « Nous allons oublier toute cette confusion actuelle au Brésil et nous allons penser que la sélection brésilienne est notre pays, notre sang », avait-il dit.

Les réactions avaient été immédiates sur les réseaux sociaux : « Tais-toi »... « Tu es un idiot, Pelé, quelle folie », avaient lancé des internautes.

Les manifestations historiques qui ont rassemblé plus d'un million de personnes au Brésil ont dégénéré dans de nombreuses villes, faisant un mort accidentel et des dizaines de blessés.

À Ribeiro Preto, dans l'État de Sao Paulo (sud-est), un manifestant de 18 ans est mort renversé par une voiture, a annoncé la police.

À Rio de Janeiro (sud-est), où plus de 300 000 personnes ont manifesté, des heurts violents ont éclaté devant la mairie entre un groupe de manifestants radicaux et la police qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au moins 62 personnes ont été blessées dont un journaliste de la TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc.

Les manifestants, qui exigeaient l'annulation d'une hausse des tarifs des transports en commun, ont obtenu gain de cause dans les principales villes, dont Sao Paulo et Rio de Janeiro, les plus peuplées.

Mais ils dénoncent désormais plus largement la précarité des services publics de base, la corruption et les sommes colossales, près de 11 milliards d'euros, investies pour l'organisation de la Coupe des Confédérations cette année et du Mondial de football en 2014.