« Ils ont tué Diego », a affirmé mercredi l'avocat Rodolfo Baqué, le défenseur d'une des infirmières de Diego Maradona, accusant les médecins du mythique footballeur argentin d'être les responsables de sa mort.

Me Baqué a assuré devant les médias que le champion du monde de football 1986 s'est vu administrer des médicaments psychiatriques ayant accéléré son pouls alors même qu'il était traité pour une maladie du coeur.

« Il existe une responsabilité des médecins traitants. Dans le fond, il y a eu beaucoup d'alertes selon lesquelles Maradona allait mourir du jour au lendemain. Et aucun des médecins n'a rien fait pour l'éviter », a-t-il déclaré.

Cet avocat défend l'infirmière Dahiana Madrid, entendue mercredi par le parquet de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires, sur les circonstances de la mort de Maradona le 25 novembre 2020.

Diego Maradona, qui souffrait de problèmes aux reins, au foie et au cœur, a succombé à une crise cardiaque seul dans sa résidence de Tigre, au nord de Buenos Aires, quelques semaines seulement après avoir subi une opération du cerveau pour un caillot de sang. Il avait 60 ans.

Début mai, un rapport d'experts avait conclu que l'ancien joueur avait été « abandonné à son sort » par son équipe soignante, dont le traitement « inadéquat, déficient et imprudent » l'avait conduit à une lente agonie.

Dahiana Gisela Madrid, 36 ans, s'occupait de Diego Maradona le jour, tandis qu'un autre infirmier, Ricardo Almiron, 37 ans, était chargé de le surveiller la nuit. 

Celui-ci a contesté avoir abandonné son patient, assurant avoir « reçu l'ordre de ne pas le réveiller », et indiqué n'avoir jamais été informé que Diego Maradona souffrait d'une maladie cardiaque. 

Mme Madrid a découvert l'ancien joueur sans vie et a tenté de le réanimer, avait-elle expliqué dans une première déclaration comme témoin. 

Dans un compte-rendu à ses supérieurs, l'infirmière avait écrit avoir essayé d'effectuer ces examens de contrôle, mais que Maradona avait refusé. Elle a ensuite reconnu que ce compte-rendu avait été rédigé à la demande de ses supérieurs. 

Les sept membres de l'équipe soignante du joueur risquent un renvoi devant un tribunal en fonction des conclusions de l'enquête, et des peines de 8 à 25 ans de prison.

Deux filles de l'ex-capitaine de l'équipe d'Argentine, Gianinna, 32 ans, et Jana, 25 ans, avaient peu après le décès publiquement pointé la responsabilité de Leopoldo Luque, médecin personnel de la star, dans la détérioration de l'état de santé de leur père, déclenchant la procédure judiciaire.